Le Congrès de la CGT AFPA

Du 7 au 10 octobre, 140 délégués venus de toutes les régions de France se sont réunis à Quiberon pour le congrès de la CGT AFPA (Association nationale pour la Formation Professionnelle des Adultes). Celui-ci s’est tenu dans une situation particulièrement préoccupante pour ses salariés. En effet la contre-réforme territoriale en cours va impacter une AFPA qui a comme interlocuteurs privilégiés les Conseils Régionaux compétents sur la formation professionnelle.

De plus, les résultats financiers sont loin des prévisions optimistes du président Barou qui avaient permis de convaincre les banques de remettre à flot la trésorerie de l’AFPA. Au-delà de l’aspect économique, les continuelles dégradations des conditions de travail et le gel des salaires depuis plus de trois ans finissent de dresser un tableau plutôt sombre de l’avenir.

Malgré la destruction de près d’un millier de postes depuis 2011, la représentation de la CGT AFPA a moins baissé proportionnellement, ce qui lui a permis d’augmenter sa présence syndicale, mais aussi d’améliorer son résultat aux élections de novembre dernier. La CGT AFPA demeure la première organisation syndicale et l’unique organisation qui puisse signer seule un accord. Cela lui confère un rôle important, mais aussi une responsabilité énorme !

Les trois jours de débats sur les orientations et les statuts de notre syndicat (la CGT AFPA est un syndicat national) ont permis de pointer des divergences d’approches et de cap.

Comme de plus en plus souvent, au sein de la CGT, deux lignes divergentes émergent. L’une penche pour un syndicalisme « d’accompagnement » qui accepte la réalité économique actuelle et qui, donc, calque ses revendications dans le cadre défini par le système capitaliste. L’autre penche pour un syndicalisme de lutte qui refuse l’acceptation du système actuel comme seul horizon possible, et voit dans la lutte la possibilité de changer les choses. Au fond, c’est l’affrontement entre réformisme et révolution. Mais nous sommes encore loin d’une différenciation aussi claire, beaucoup de camarades ne voyant encore à ce jour aucun antagonisme entre les deux postions. Mais des échanges, parfois vifs, montrent que beaucoup de syndiqués arrivent à la conclusion que la lutte pour la sauvegarde de l’AFPA passe par une lutte hors des murs de l’AFPA.

Cependant, les débats tournant autour des revendications d’un pôle public de la formation professionnelle, d’un statut du salarié de la formation professionnelle mais aussi la nécessité de faire apparaître clairement le besoin de « changement de société » dans nos textes révèlent que nous ne tirons pas tous les mêmes conclusions sur le devenir de notre association. Une phrase prononcée par un congressiste lors d’une pause explique une partie de cette différence, en désignant ceux qui défendent une lutte de terrain hors AFPA avec l’ensemble des salariés (en définitive ceux qui sont pour une CGT AFPA moteur dans la lutte de classes) : « oui, mais ils sont tous dans l’interpro ». Et effectivement il est apparu que la plupart des intervenants en faveur d’une lutte plus globale étaient souvent impliqués voire très impliqués dans les UL ou UD.

Pour La Riposte, il est clair que la sauvegarde de l’AFPA à moyen terme ne peut être effective qu’avec une remise en cause du système capitaliste, la première étape étant un pôle public de la formation professionnelle (comme réaffirmé lors du congrès) mais qui unisse l’ensemble des salariés de la formation professionnelle, quelles que soient leurs structures actuelles (GRETA, CNAM, AFPA, AFTIFTIM etc.). Les salariés de l’AFPA ne pourront s’en sortir qu’en retirant la formation professionnelle de la rapacité des capitalistes soutenus par l’Etat, et en gérant eux-mêmes la formation professionnelle de manière démocratique.

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