Capitalisme et nucléaire : un mélange explosif

Communiqué de presse des syndicats CGT du nucléaire

Les syndicats CGT des travailleurs du Nucléaire, sous-traitants, EDF, AREVA, CEA, IRSN, se sont réunis le 13 avril à Montreuil. […]

Depuis plusieurs années, la CGT dénonce la manière dont les sites nucléaires sont exploités en France. En effet, l’affichage de l’exemplarité de notre industrie ne résiste pas à la réalité vécue par les salariés. Qu’ils soient donneurs d’ordre ou sous-traitants, tous disposent de compétences et de connaissances grâce auxquelles les installations fonctionnent ; ce sont eux les premiers garants de la sûreté. Pourtant, dans leur course effrénée au profit maximum, enfermées dans leurs dogmes, les Directions d’entreprise, le MEDEF et le gouvernement ont délibérément choisi la politique du pire.

Politique du pire pour les salariés de la sous-traitance, ballottés de contrat en contrat, de site en site, subissant la majorité des pénibilités pour des salaires de misère et des conditions de travail et de vie indignes d’un pays qui se prétend leader du nucléaire. La sous-traitance en France, c’est d’abord une maltraitance insupportable. Cela a assez duré !

Politique du pire en diminuant les crédits de recherche, élément pourtant fondamental d’une sûreté de haut niveau. Politique du pire en matière de retour d’expérience de l’accident de Fukushima. En limitant l’audit des Centrales à la seule dimension technique, l’Etat nie la dimension humaine et la place centrale qu’elle occupe dans la sûreté nucléaire.

En occultant le problème de la sous-traitance, manière pour les donneurs d’ordre d’externaliser 80% des risques professionnels (en particulier les doses) et les dégâts sociaux qu’eux-mêmes engendrent, le gouvernement et les entreprises refusent d’aborder le véritable débat sur le nucléaire : celui de sa gestion uniquement tournée vers l’argent.

Nous le répétons avec force : nucléaire et libéralisme sont incompatibles. Aujourd’hui, le plus grand danger pour l’activité nucléaire, ce sont les Directions elles-mêmes et leurs choix de gestion dont les salariés sont les premières victimes. Le recours massif à la sous-traitance entraîne une dilution des responsabilités et une complexification de l’organisation du travail. Ces modes de gestion ne permettent pas aux travailleurs du Nucléaire, malgré les compétences, de travailler dans la sérénité. Cela conduit à une fragilisation de la sûreté.

Pour que sur tous les Sites Nucléaires, ce soit la sûreté et non la recherche du profit maximum qui soit la priorité, les syndicats CGT des travailleurs du Nucléaire exigent : 
Un statut pour tous les travailleurs du Nucléaire, basé sur celui des salariés EDF, AREVA et CEA ; 
L’arrêt de la sous-traitance massive, de la sous-traitance en cascade et de la précarité ; 
Un renforcement des CHSCT et une véritable démocratie dans l’entreprise ; 
La maîtrise 100% publique et citoyenne de l’industrie nucléaire.

Les salariés du Nucléaire n’ont pas vocation à rester les bras croisés et à subir sans réagir. Si les pouvoirs publics n’assument pas leurs responsabilités en faisant accéder rapidement les salariés de la sous-traitance du Nucléaire à des garanties sociales de haut niveau, la CGT assumera les siennes en appelant l’ensemble des travailleurs à l’action.

Montreuil, le 14 avril 2011

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *