Julien C, PCF 76
C’est pour dénoncer la situation alarmante dans les services d’urgence des hôpitaux en France, que les médecins urgentistes ont démarré un mouvement de grève qui s’étend maintenant dans toute la France, avec un préavis de grève national reconductible déposé par la CGT depuis déjà le 29 avril, concernant les métiers de la santé et de l’action sociale.
Depuis début août, 207 services d’urgences sont en grève dans toute la France, et la CGT appelle déjà à l’action des salariés des établissements privés et publics de santé et d’action sociale le 11 septembre 2019 par la grève et la manifestation.
Ce mouvement a débuté en mars 2019 suite à l’agression d’infirmiers et d’une aide soignante au mois de janvier à l’hôpital Saint-Antoine de Paris, et celles ci se répètent régulièrement , à cause de la frustration des patients qui doivent attendre des heures pour pouvoir être pris en charge. Le décès d’une patiente sur un brancard dans les couloirs du CHU de Reims a également été un élément grave qui se rajoute à la longue liste des dysfonctionnements qui prouve un manque d’effectifs flagrant dans l’Hôpital public.
En effet, les manques d’effectifs et de lits ne permettent pas d’assurer la sécurité de tous les patients, et certains patients sont obligés d’attendre plusieurs heures avant de voir un médecin et sont parfois pris en charge dans les couloirs, par manque de lits disponibles.
Mais les urgentistes dénoncent aussi leurs conditions de travail qui se sont dégradées fortement ces dernières années, avec des cadences de travail qui ont considérablement augmenté et l’augmentation des heures travaillées. On voit un plus grand nombre d’arrêts maladie chez les personnels soignants. Et pour ne pas avoir à créer les postes dont les hôpitaux ont besoin, on fait appel à des intérimaires qui en plus des mauvaises conditions de travail, subissent la précarité de leur statut d’embauche.
Les revendications des urgentistes portent sur des créations de postes avec une mise à niveau des effectifs sur la base du référentiel Samu-Urgences de France, une prime de pénibilité de 300 € net par mois pour tous les agents, un arrêt des fermetures de lits pour un objectif de zéro hospitalisation brancard.
La santé est un droit fondamental qui doit être garanti pour tous.
Mais, à l’hôpital, dans les services d’urgence comme dans les autres, la médecine fonctionne sur des critères de rentabilité qui n’ont rien à voir avec les intérêts de la population.
La grève des urgentistes et plus largement celle des personnels de santé révèle la casse des services publics à l’œuvre depuis des années et la volonté des gouvernements au service des capitalistes de faire fonctionner ces services publics de santé sur des critères financiers de rentabilité. Le but de ces politiques est la privatisation progressive des services publics en justifiant des coûts qui pèsent sur l’État. Cette politique a aussi pour « vertu » d’ouvrir de nouveaux marchés aux capitalistes en transférant des activités de la sphère publique à la sphère privée. Seuls les budgets de la Défense et des forces de l’ordre utiles à la défense des intérêts impérialistes français à travers le monde ou à la répression de toute contestation à l’intérieur du pays ont été augmentés.
Dans l’intérêt de la population, il faut redévelopper les services publics, avec un secteur de la santé entièrement public. Pour cela il faut nationaliser tous les organismes qui concernent la santé, des cliniques privées aux mutuelles en passant par le secteur pharmaceutique ; et cesser cette gestion qui ne fonctionne qu’avec des critères de profit, en allant vers la gratuité de tous les soins.
Nous vivons actuellement un retour en arrière, une réaction contre les conquêtes salariales passées organisée par les gouvernements successifs au profit des capitalistes. La mobilisation contre cette réaction est primordiale. Nous avons besoin de défendre un système qui prendra en compte les besoins de la population plutôt que de satisfaire l’appétit des tenants du pouvoir économique. Mobilisons nous !