La Fête de l’Humain d’abord en Vienne : un grand succès !

Le premier weekend de septembre, dans la Vienne (86) à L’Isle-Jourdain, s’est tenue la traditionnelle Fête de l’Humain d’abord. Cette fête existait dans les années 80 et a été relancé il y a 8 ans par le Front de Gauche Sud Vienne. Cette année, elle a été organisée par une nouvelle génération de militants du PCF Sud Vienne.

Les éditions précédentes, qui attiraient tout de même autour de 300 personnes, étaient réalisées sous quelques Tivoli avec des concerts, des grillades et des débats. Alors que la question se posait sur la faisabilité de maintenir cette 8e édition, compte tenu de COVID-19, la décision a été prise ne pas renoncer et même de tenter de l’amplifier. Le contexte sanitaire, culturel et bien sûr politique nous motivait davantage.

La jeune génération de travailleurs a décidé de s’investir dans le Parti communiste dans ce secteur. Jusqu’a présent la section était animée par d’une génération bien rodée dans les luttes, mais forcément vieillissante. Ils ont eu l’intelligence d’accompagner ce changement avec bienveillance et conseils avisés. C’est donc à L’Isle-Jourdain, à une heure de l’agglomération urbaine la plus proche s’est organisé cette « mini-fête de l’Humanité ». Le pari était risqué, mais le succès a été au rendez-vous.

Pour cette édition, en plus des quelques Tivoli, s’est implanté un marché associatif et un chapiteau afin de pouvoir accueillir les débats, notamment en présence de Fabien Roussel et Philippe Martinez, ainsi que des concerts de qualité. L’équilibre entre convivialité, politique et fraternité était parfait. Près de 1000 personnes sont passées pendant le week-end !

Selon un article de presse datant des années 80 et qui parlait de la 4e édition de la fête du PCF du Sud Vienne, on évoque près de 1000 vignettes vendues, des stands d’associations et des concerts sur podium. On y retrouve même une déclaration de Paul Fromenteil conseiller municipal et membre du CC du PCF à l’époque, selon laquelle la situation sous le gouvernement socialiste était « pire qu’en 1981 avec l’aggravation du chômage, la baisse de l’emploi, l’activité commerciale en diminution (60 entreprises ont déposé leur bilan dans la Vienne, dans l’enseignement il aurait fallu 350 postes d’enseignants supplémentaires pour la rentrée dernière) […] le Parti Socialiste fait une politique de droite et a refusé de s’attaquer au grand capital. »

Le succès de cette édition et sa popularité peut s’expliquer par les conditions sociales et économiques qui rappellent, à bien des égards, celles des années 80.  Le contexte politique ne cesse de se dégrader et un renforcement du Parti communiste est plus que jamais nécessaire pour en découdre avec le capitalisme.

L’hiver dernier, les batailles menées en opposition à la contre-réforme des retraites ont créé une dynamique chez les militants de la CGT, notamment parmi les jeunes travailleurs qui ont su faire bouger les lignes de leur propre organisation afin d’organiser une lutte de plusieurs mois et des actions quotidiennes. Le confinement a certes mis fin à la lutte pour le moment, mais pas à cette dynamique. À entendre les chants lors de la fête, en présence de Philippe Martinez, l’envie de changement de société n’a jamais été aussi puissante.

La prise de conscience qui s’est manifestée lors des dernières grèves a créé une occasion que le PCF ne devrait pas sous-estimer. C’est aussi tout l’intérêt de cette nouvelle version de la fête de l’Humain d’abord, qui démontre que le PCF est toujours le meilleur outil politique dont les travailleurs disposent et que le parti doit les représenter hardiment dans ses orientations, dans une perspective de lutte implacable contre le capitalisme. Le thème du débat organisé pendant la fête s’inscrivait dans cet objectif : « Syndicalisme et Politique, quelles perspectives ? ».

La détermination révolutionnaire portée par la nouvelle génération de militants communistes au cours de la dernière période se voit récompensée par la forte présence de jeunes militants de la CGT à la fête et une dizaine d’adhésions au PCF.

Comme l’a dit Philippe Martinez à la tribune lors du débat : « Le rôle de la CGT c’est d’être dans le quotidien du monde du travail et d’avoir une vision de transformation de la société. Elle n’a pas vocation à faire de la politique politicienne. Si chacun joue son rôle et reste dans son rôle, ça doit fonctionner. On n’a pas besoin que des dirigeants politiques viennent expliquer aux salariés comment on fait grève ou comment on organise une manifestation, par contre on a besoin que ces mêmes dirigeants politiques soient au courant de ce qui se passe dans les entreprises. Je pense qu’il y a une coupure entre le monde politique et la vie au travail. Quand on parle travail avec un politique, il nous répond chômage/emplois, mais le travail, ce n’est pas ça ! … ».

Une chose est sûre, le PCF du Sud Vienne n’est pas mort. Faire confiance aux jeunes travailleurs déterminer est toujours un pari gagnant. La fédération de Vienne est d’ailleurs précurseur dans ce domaine avec un jeune secrétaire de moins de 30 ans et une équipe l’entourant alliant expérience et fougue. Nous avons vu trop de sections ou de fédérations mourir à petit feu, à cause de la méfiance de la nouvelle génération et une réticence à lui passer le flambeau.  Ce n’est pas le cas ici et ça fait chaud au cœur. Le Parti Communiste a de l’avenir, à condition de prendre les bonnes décisions. Elle doit être la formation politique de ceux qui créent les richesses : les travailleurs.

(1) https://www.humanite.fr/disparition-paul-fromonteil-communiste-poitevin-ouvert-sur-le-monde-691438

Sébastien Roumet. PCF 86.

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