Le Havre : la lutte se durcit !

La contestation ne faiblit pas, au contraire. Plus le gouvernement s’acharne à vouloir maintenir son projet de loi antisociale, plus il aura devant lui un durcissement du mouvement. Ce projet de loi est un véritable affront aux travailleurs et prouve toujours plus chaque jour que ce gouvernement rampe face aux revendications de Pierre Gattaz (MEDEF). Chaque journée de mobilisation est la preuve que les travailleurs et leurs organisations syndicales sont déterminés à ne pas céder, la CGT en tête –  hormis la CFDT capitularde.

Au Havre, complexe industrialo-portuaire, le gouvernement devra faire face à une détermination sans faille de la CGT très mobilisée qui organise la lutte. Il faudra compter sur le syndicat des travailleurs du Grand Port Maritime du Havre (GPMH) et le syndicat des dockers qui représentent le gros du contingent de travailleurs organisés lors des manifestations, mais également sur les travailleurs des différentes entreprises qui forment le complexe industriel du Havre comme Sidel, actuellement en lutte contre des menaces de licenciement. 15000 manifestants ont ensuite manifesté dans les rues de la ville dans une ambiance survoltée.

Pendant les dernières journées d’actions, les CGTistes n’ont pas lésiné sur les méthodes à employer. Lucides concernant la situation où ils font face à un gouvernement sourd à la contestation générale, ils veulent frapper fort. Dès 5h45, 2000 manifestants organisés par la CGT ont bloqué 18 points stratégiques de la ville afin d’entraver l’activité économique du secteur. Dès le lendemain, la décision est prise de bloquer le Pont de Normandie et de Tancarville, principaux axes qui permettent de transiter depuis ou vers le Havre, et la CGT de l’entreprise Aircelle appelle à la poursuite du mouvement. Laurent Delaporte, secrétaire du syndicat GPMH, explique que sans ces méthodes les manifestations ne pourront aucunement aboutir au retrait de la loi, et que si le gouvernement s’obstine à maintenir le projet de loi, la CGT prendra les mesures qui s’imposent en durcissant le mouvement, et en maintenant des blocages pendant plusieurs jours.

Les travailleurs du port et les dockers ont une longue tradition de lutte. Et la CGT a l’expérience des conflits durs pour combattre l’oppression capitaliste. Ils ont l’expérience des contacts physiques avec les forces de l’ordre, n’hésitent pas à mettre à profit cette expérience pour la jeunesse qui subit les violences policières en guise d’intimidation, et sont prêts à leur prêter main forte si nécessaire. Lorsqu’ils lancent un appel de ce type, il faut le prendre très au sérieux. Le maire du Havre, Édouard Philippe (LR), également membre du conseil de surveillance  du port du Havre, a un mépris total pour les travailleurs du port qui représentent pour lui un obstacle de taille pour le déploiement de sa politique réactionnaire. C’est un avertissement pour les dirigeants et élus politiques qui devront faire face à une grande détermination, à des travailleurs organisés ayant conscience du pouvoir qu’ils ont entre leurs mains, et prêts à l’utiliser pour les besoins de la lutte.

 

Gauthier HORDEL CGT 76

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