Le 20 octobre dernier, sur le plateau de l’émission Parole Directe sur TF1, Jean-Luc Mélenchon a pris clairement position sur la question de sa participation à un éventuel gouvernement dirigé par les socialistes. Questionné par les journalistes Laurence Ferrari et François Bachy, il a fustigé les gouvernements « socialistes » en Espagne et en Grèce, dont il considère – à juste titre – qu’ils mènent une politique de capitulation aux intérêts des classes dirigeantes. Il a précisé que lui, personnellement, n’accepterait pas de participer à un gouvernement socialiste sous la présidence de François Hollande.
Evoquant sa participation au gouvernement Jospin, entre 2000 et 2002, le candidat du Front de gauche a précisé qu’il avait tiré des leçons de cette expérience. Il a expliqué qu’il ne faudrait pas nier les mesures positives mise en œuvre sous Jospin, ni les choses qui « n’auraient jamais dû être faites ». Nous mettrions dans cette dernière catégorie les privatisations massives et les interventions militaires en Afghanistan et en Serbie. La Riposte salue cette prise de position de Jean-Luc Mélenchon. En affirmant qu’il ne participera pas à un éventuel gouvernement socialiste, le candidat du Front de gauche ne peut que renforcer la confiance et la motivation des militants qui s’engagent dans la campagne autour de sa candidature.
Dans notre article récent intitulé Que ferait un gouvernement du Parti Socialiste ?, nous écrivions : « Le prochain gouvernement socialiste sera comme le dernier, à une différence près : cette fois-ci, il n’y aura pas de mesures positives significatives. Compte tenu du programme et des idées de sa direction, le PS au pouvoir sera contraint de s’attaquer aux conditions de vie des travailleurs dans tous les domaines. […] Tout gouvernement limitant son action à ce qui est compatible avec le capitalisme deviendra l’instrument de la régression sociale. Accepter le système, c’est s’incliner devant ses lois ». Il est tout à fait évident, dans ces conditions, que la participation au prochain gouvernement socialiste de ministres issus du PCF ou du PG serait tout à fait inacceptable et constituerait un renoncement cynique au programme du Front de gauche. Mélenchon s’est exprimé sans ambiguïté en ce qui concerne son cas personnel. Sa position est la seule qui soit digne d’un candidat qui veut résister sérieusement à la dictature des capitalistes et des banques. Cependant, le caractère explicitement « personnel » de cette prise de position laisse planer un doute quant à celle d’autres dirigeants du PG et du PCF. En effet, jusqu’à présent, la direction du PCF n’a pas voulu s’exprimer clairement sur cette question. Ce qui est nécessaire, désormais, c’est que le PCF et le PG s’engagent en tant que partis et au nom de tous leurs représentants contre toute participation dans un gouvernement dominé par le PS, et ce d’une façon aussi catégorique que Jean-Luc Mélenchon.
La Riposte