Groupe TUI : licenciements par vidéoconférence

Au mois de juin dernier, les salariés du groupe allemand TUI (premier groupe du secteur touristique dans le monde) reçoivent une invitation à participer à une vidéoconférence, où leur direction leur apprendra que 600 des leurs sur un total de 900 vont être licenciés. Ce plan social rentre dans un contexte plus large de 8000 suppressions sur un total de 70 000 postes dans le monde. La stupeur et la consternation ont mené à une intersyndicale large composée de la CGT, de FO de la CFDT et de la CFE-CGC qui a appelé, le 8 septembre dernier, à la grève. Déjà, 300 emplois saisonniers en CDD avaient été supprimés lors du premier confinement.

Au mois d’avril, le groupe TUI a bénéficié de 1,8 milliard d’euros de l’État allemand pour faire face aux difficultés liées au coronavirus. Un mois plus tard, le 13 mai, il a annoncé son plan de destruction d’emplois au niveau mondial. Ce comportement n’a pas empêché Berlin de verser une rallonge de 1,2 milliard d’euros pendant l’été, après l’annonce de la perte de 1,4 milliard d’euros au second trimestre.

Le groupe TUI, créé dans les années 70, est un mastodonte du secteur : il possède des compagnies aériennes dans sept pays et un nombre important de réseaux d’agences de voyages dans le monde, dont Marmara et Nouvelles Frontières en France, ainsi qu’une dizaine de groupes hôteliers et enfin trois groupes de navires de croisière, dont deux en Grande-Bretagne. Il appartient à hauteur de 25% au milliardaire russe Alexeï Mordashov. 

Avec 5,469 milliards d’euros de capitalisation, le groupe a réalisé en 2018 un chiffre d’affaires de 19,524 milliards d’euros et 732 millions d’euros de résultat net. Autrement dit, il a largement les moyens de conserver ces 8000 emplois. En France, la CGT se mobilise pour résister à ces licenciements financiers.

J.S. Boisrond (92)

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