Ainsi est l’unique musique que l’on nous chante. Dans les médias français, les chiens de garde sont sortis et un seul son de cloche doit se faire entendre : « mariole » (Europe1), « l’idiot utile de Poutine » (l’Obs.fr), « débile et ridicule » (Le point), « un chef de secte » (le Figaro), « gourou imposteur » (Slate.fr), « petit chaperon rouge du grand soir » (L’Express), « forgeons de l’alliance des rouge-bruns » (Le Point), « Lui, il promet. Nous on paie » (RTL2). Voilà comment les grand médias français qualifient le premier ministre grec, démocratiquement élu. Mais de quoi est-il coupable pour mériter un tel acharnement médiatique ?
Sur France Inter dont le slogan est « La différence », nous entendons pourtant le même son de cloche à ceci près que ses journalistes apportent enfin une justification et appellent, au passage, au coup d’État : « Tsipras, démission ! Si Tsipras ne signe pas, il faudra que ce soit un autre […] Je vous prédis un changement possible de gouvernement à Athènes. Tsipras a fait à son peuple des promesses intenables, il est grand temps qu’il change ou qu’il quitte le pouvoir. ». Ainsi, selon France Inter, Tsipras est coupable de vouloir tenir ses promesses et il est grand temps qu’il se mette à mentir à ses électeurs comme Hollande en France. Il faut que Tsipras signe contre la volonté de son peuple car sinon, c’est un « mariole, débile, gourou, chef de secte ». Ainsi, nos grands média comptent mettre en pratique la grande leçon de démocratie selon laquelle quoi que le peuple décide, l’important est que l’élève grec doit appliquer les instructions des maîtres de l’Europe et qu’il doit passer ses examens de destruction des acquis sociaux et ceci en suivant strictement le calendrier imposé.
Bien loin de la Grèce, ce qui est inquiétant est la capitulation unanime des grands médias français face aux créanciers de l’Europe. Tous les médias, excepté l’Humanité, Le Monde Diplomatique et une petite poignée d’autres confrères, prennent le point de vue de ceux qui mettent le peuple à genou. Tous s’activent à discréditer aux yeux du public et déstabiliser politiquement le gouvernement Grec. Nous savons à quoi nous en tenir avec eux mais au-delà de la sainte parole chantée en cantique, leur attitude est symptomatique de l’agacement du pouvoir politique européen. Ils n’avaient pas prévu que Tsipras allait résister aussi longtemps. À force de pressions incessantes et de refus systématiques de négociations de la part de Bruxelles et du FMI, la Grèce aurait dû plier le genou depuis longtemps. Or ce fut un coup de génie de Tsipas que d’avoir donné une véritable leçon de démocratie à l’ensemble des pays Européens. Contre le dictat de la Troïka qu’aucun peuple n’a élu, seule la parole du peuple peut valoir force de loi dans une véritable démocratie.
Syriza reste cependant encore bien trop timide et c’est une véritable radicalisation dans les prises de position qui est maintenant nécessaire. La question posée aux Grecs est la suivante : « Est-ce que la proposition soumise par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international lors de l’Eurogroupe du 25 juin 2015, qui consiste en deux parties qui forment ensemble leur proposition globale, devrait être acceptée ? » Si la réponse est NON, combien de temps le peuple Grec devrait-il encore négocier et faire avec la Troïka ? La position actuelle du gouvernement grec ne consiste pas à faire avancer l’intérêt des travailleurs mais seulement à ne pas les faire reculer. Le combat est dur et acharné pour que la Grèce ne recule pas et les créanciers européens ne veulent rien lâcher mais l’enjeu actuel pour le peuple Grec est clairement la révolution. Tsipras doit prendre conscience du soutien du peuple. Mais également que, dans cette lutte, ce soutien n’est pas infini et que lorsqu’il arrive à son paroxysme, c’est la révolution européenne qu’il faut engager. Il faudra alors espérer les autres travailleurs européens prennent leurs responsabilités et soutiennent la fin du règne de l’oligarchie financière sur les peuples. Sans cela, point de salut. Sans ce coup de départ de la révolution, c’est la contre-révolution qui reste tapie dans l’ombre jusqu’au renversement total de Syriza et la victoire de la Troïka.
Nous soutenons Syriza dans son combat contre les puissances capitalistes mais Tsipras doit se radicaliser rapidement sinon notre combat sera conduit à l’échec. En France ce dimanche, nous nous joindrons aux milliers de travailleurs à dire NON avec le peuple Grec.
Pour Syrisa c’est la fin, ils ont capitulé devant la finance, c’est la révolution du peuple qu’il faut avec l’aide du KKE (Parti communiste grec).