“La défense de Cuba passe par la révolution socialiste en Amérique latine et dans le monde”

[Vous trouverez à la suite une biographie de Celia Hart.]

Entretien avec Celia Hart, El Militante, 17 septembre 2004.
Celia Hart, communiste cubaine, internationaliste et défenseusede la Révolution bolivarienne au Venezuela, a participé dans notre pays à différentes réunions organisées par la Fondation Federico Engels et El Militante. Ces derniers mois, Celia a publié plusieurs travaux publiés sur le site de El Militante comme “Le drapeau de Coyoacan”, “La Révolution cubaine et le socialisme dans un seul pays”, ou en dernier lieu “Le 15 août, nous prendrons le Palais d’Hiver”, travaux qui ont eu un fort impact international. Nous avons discuté avec Celia, qui est membre du Parti Communiste de Cuba et fille des dirigeants historiques de la Révolution cubaine Armando Hart et Haydée Santamaria, de la situation de Cuba à la suite de l’effondrement du stalinisme et des perpectives du socialisme. 


EM. Quelle appréciation portes-tu sur les événements politiques qui ont secoué le continent latino-américain ces dernières années ?

CH. Nous vivons une situation révolutionnaire 
à l’échelle internationale, due à la globalisation 
capitaliste et à l’attitude de l’impérialisme. 
Sur le continent latino-américain cette situation révolutionnaire 
recouvre tout le territoire, le Venezuela bolivarien, la Bolivie, le 
Pérou… y compris dans des pays comme le Mexique, où 
l’on croyait il y a peu que l’impérialisme tenait 
bien le pays, on observe une montée révolutionnaire. Nous 
sommes dans un moment optimum pour intervenir, organiser et conduire 
le continent là où nous voudrions qu’il aille.

EM. Ton implication en faveur de la révolution au Venezuela est très grand. Tu écris des articles, tu organises des actions de solidarité à Cuba. Quel message adresserais-tu, comme révolutionnaire qui vit dans une île où la révolution l’a emporté, aux travailleurs et aux paysans, aux opprimés du Venezuela et à tous ceux qui dans le monde se mobilisent en défense de cette révolution ?

CH. En premier lieu, il faut se consacrer 
totalement à la défense et au triomphe du processus révolutionnaire 
au Venezuela. Cela ne veut pas dire, qu’on me comprenne bien, 
qu’il faut faire tout ce que dit le commandant Chavez. Je crois 
que tous les travailleurs du Venezuela ont un devoir qui les transcendent 
comme nation et ce pour la première fois depuis longtemps, peut-être 
depuis le précédent de la IIe République espagnole 
et sa révolution manquée, et que Chavez, qu’il ait 
ou non lu le marxisme, a clairement identifié l’impérialisme 
et l’oligarchie comme l’ennemi de classe. Cela signifie 
que la seule manière de libérer le Venezuela de l’oppression 
impérialiste est la révolution sociale. Bien que Chavez 
dise que ce n’est pas une révolution socialiste, les faits 
doivent être interprétés non pas à partir 
de ce que disent les gens mais de ce qu’ils sont. L’ennemi 
de classe est là et inévitablement la révolution 
sociale est liée à toutes les revendic ations du peuple 
opprimé. Internationalement, nous tous qui luttons pour la cause 
des travailleurs et qui croyons que la solution aux problèmes 
de cette planète est dans la révolution socialiste, nous 
devons nous engager dans cette révolution jusqu’à 
la moelle.

EM. Dans ton article “La Révolution cubaine et le socialisme dans un seul pays”, qui a provoqué une polémique publique très positive, tu défends la Révolution cubaine depuis une perspective internationaliste et sa continuité dans la révolution latino-américaine et mondiale. De plus, tu dresses un bilan très critique sur “le socialisme dans un seul pays”, en questionnant de manière dévastatrice cette idée antimarxiste qui consiste à estimer qu’il est possible d’édifier le socialisme à l’intérieur des frontières nationales d’un pays isolé, l’effondrement de l’URSS ayant prouvé que c’est impossible. Quel bilan fais-tu de ce débat et de sa relation avec Cuba ?

CH. Pour moi la pensée de Trotsky 
est très importante, au même titre que celle de Marx, Engels 
et Lénine. Après avoir écrit La Bandera de Coyoacan 
(“Le Drapeau de Coyoacan”) qui défendait la nécessité 
de Trotsky, je devais aller plus loin dans ma propre réflexion. 
Je suis marxiste et je crois à la lutte de classes, je suis une 
amoureuse de ma révolution, je crois que Fidel Castro et Che 
Guevara sont d’énormes internationalistes très martianiens 
et que José Marti, justement, est un personnage qu’on devrait 
étudier beaucoup plus, car il détestait les frontières 
et ne donnait d’autre direction à l’indépendance 
nationale au XIXe siècle que d’empêcher l’impérialisme 
yankee de prendre le contrôle de l’Amérique Latine 
et du monde. Il avait un fort instinct internationaliste. Il était 
donc pour moi essentiel de reprendre les idées de Trotsky et 
son internationalisme afin de défendre ma révolution. 
Il est certain qu’il y a un lien entre les deux (je suis physicienne), 
c’est ma conviction. J’aimerais aussi qu’il soit parfaitement 
clair pour mes camarades à Cuba que si je m’appuie sur 
les idées de Trotsky dans la période actuelle, c’est 
pour la révolution cubaine, pour la révolution en Amérique 
Latine et pour la révolution mondiale. L’issue de la révolution 
cubaine, sa défense et sa continuité dépendent 
du monde, de la révolution internationale. Telles sont les leçons 
de l’histoire. Trotsky, relégué et calomnié 
à tort, est aujourd’hui plus que jamais nécessaire. 
J’ai souvent posé cette question : pourquoi lisons-nous 
Gramsci, pourquoi devons-nous lire Mariategui et Rosa Luxemburg, mais 
pas Trotsky ? Le lien Trotsky-Révolution est évident.

EM. Tu viens de dire qu’il faut nous baser sur les faits et pas seulement sur les définitions. C’est Karl Marx qui expliqua la nécessité de la révolution mondiale et qui aussi introduisit l’expression “Révolution Permanente” dans ses écrits sur les révolutionnaires allemands de 1848. Lénine, qui ne fit qu’appliquer dans la pratique le programme marxiste, a toujours eu comme première priorité l’organisation internationale des travailleurs, la IIIe Internationale et la révolution mondiale, qu’il considérait comme plus importante que la révolution russe elle-même. En ce sens, la figure du Che se rattache t-elle à ce que nous disons ?

CH. Absolument. De plus, au fur et 
à mesure que s’écoule le temps, les choses deviennent 
toujours plus claires. Je dis que le Che a initié l’ère 
de la Révolution Permanente en Amérique Latine, mais pas 
seulement cela. Je crois qu’il fut le continuateur de ces idées 
au point de devenir le symbole de la jeunesse mondiale. Peu m’importe, 
en définitive, que le Che ait lu ou non Trotsky, il était 
internationaliste et participa sans condition à la révolution 
cubaine. Il était un révolutionnaire du monde, livrant 
la bataille là où se présentaient des opportunités 
révolutionnaires. Selon moi, l’affirmation du Che de faire 
plusieurs Vietnams en Amérique en fait le meilleur disciple de 
Trotsky. Il renonça à des responsabilités très 
importantes à Cuba avec la conviction que c’était 
nécessaire à la victoire de la révolution internationale. 
Il lui a manqué un certain nombre de choses assurément, 
les communistes boliviens l’ont trahi, mais il a ouvert la voie, 
il s’est engagé, c’est pourquoi le Che doit être 
notre symbole.

EM. Dans le moment actuel, tous les travailleurs conscients, tous les communistes, ont l’obligation de s’engager fermement dans la défense des conquêtes de la révolution cubaine contre le blocus criminel des EU, qui 
prétend en finir avec l’économie planifiée et la révolution en rétablissant le capitalisme à Cuba. Mais en marxistes nous sommes conscients que le futur de la révolution cubaine est non seulement dans les propres forces révolutionnaires qu’il y a à Cuba, mais dans l’arène de la lutte de classes internationale. Sans l’extension et la victoire de la révolution socialiste en Amérique Latine, la menace d’une restauration capitaliste à Cuba se fera chaque jour plus réelle. Quelle est ton opinion à ce sujet ?

CH. La révolution cubaine s’est 
convertie sans aucun doute en un symbole et si je la défends 
ce n’est pas parce que je suis cubaine ou née dans l’île, 
mais pour les mêmes raisons que je défends aussi la révolution 
d’Octobre russe. Pour moi, elles ont les mêmes valeurs. 
Certains compatriotes peuvent se demander comment une martinienne peut 
défendre ces positions. Je leur réponds en rappelant que 
pour Marti l’indépendance de Cuba était un moyen 
pour parvenir à résoudre les problèmes du monde 
et en finir avec la domination impérialiste. Certains situent 
José Marti sur un plan patriotique vulgaire. Ma révolution 
a surgi dans les années 60 sur un engagement clair de classe 
et la seule manière de gagner était la révolution 
socialiste. Castro lui-même, dans une lettre qu’il adressa 
à la révolutionnaire Celia Sanchez (d’où 
mon prénom) affirmait : “Quand cette guerre sera terminée, 
commencera pour moi une guerre sans fin”. On peut lire entre les 
lignes ce que Fidel veut dire. Il est vrai aussi que les révolutions 
gagnantes ont tendance à se stabiliser, devant assurer la vie 
quotidienne des gens, avec consolidation d’un appareil administratif. 
Je me souviens que ma grand-mère paternelle disait à mes 
parents, après 3 ou 4 années de révolution : “Mais 
dis-moi Armando, maintenant qu’on a gagné, on va enfin 
pouvoir vivre, non ?”. Maman lui répondait : “Quand 
avons-nous gagné ?”, exprimant par là l’instinct 
révolutionnaire de ne pas s’arrêter, de ne pas s’installer.

Il est certain que le problème soulevé 
par le développement du stalinisme a imprégné les 
processus révolutionnaires dans le monde entier. La victoire 
de Staline sur l’Internationale, sur les idées communistes, 
a été la plus grande trahison de l’histoire contre 
les idées révolutionnaires. Il s’agissait d’extirper 
l’internationalisme des idées et du programme communiste. 
A nous aujourd’hui qui sommes en vie de récupérer 
l’authentique contenu de l’internationalisme communiste. 
A Cuba nous avions avant la révolution le vieux parti communiste 
(dénommé Partido Socialista Popular-P.S.P.), composé 
de bons militants mais avec une ligne politique stalinienne terrible. 
Comme communistes, nous devons faire notre autocritique, pour avoir 
porté durant très longtemps le poids mort du stalinisme 
sur nos épaules, pour ne pas l’avoir combattu suffisamment, 
pour ne pas avoir fait ce que nous aurions dû faire, le laissant 
ainsi gagner.

Dans cette situation la révolution cubaine fit 
front à l’impérialisme et triompha. Beaucoup disent 
que sans l’URSS il n’y aurait pas eu de victoire. Je considère 
ce point de vue pour le moins discutable. Je crois que rien ni personne 
n’arrêtait Fidel. Il est vrai qu’à un moment 
donné l’URSS nous a fournit du pétrole, des armes, 
un flux très important de ressources matérielles, qui 
nous permirent de faire des choses magnifiques dans de nombreux domaines, 
mais l’URSS n’a pas eu que ce rôle dans la vie de 
notre pays. Nous devons faire un bilan critique. L’URSS nous a 
trahi durant la crise des missiles. Le peuple cubain était prêt 
à tout à ce moment-là et quand finalement l’URSS 
et les EU s’entendirent, aucun Cubain ne participa à l’accord. 
Le stalinisme et la bureaucratie sont un mal qui surgit dans toute révolution 
victorieuse et qui ne peut être combattu que par la révolution 
mondiale.

L’histoire de Cuba n’a pas toujours été 
bien expliquée. J’ai lu Trotsky par hasard et j’ai 
retrouvé ce que je pensais. La bureaucratie, dans mon pays également, 
a pénétré par noyaux le Parti Communiste en ses 
tendances conservatrices, celles qui recherchent la tranquillité, 
le “statut-quo”. Dans l’actuel moment de la révolution 
cubaine, plus que jamais il est nécessaire de continuer la lutte 
et pour moi, la défense de Cuba et de ses conquêtes révolutionnaires 
passe par la révolution mondiale et en premier lieu par le triomphe 
de la révolution socialiste en Amérique Latine.

Traduction de l’espagnol : Gérard Jugant 
pour Révolution Bolivarienne bolivarinfos@yahoo.fr.

Article originellement publié sur www.legrandsoir.info


Qui est Celia Hart 
 ?

Brèves indications biographiques d’après le site Marxist.com (In Defence of Marxism)

Celia Hart est issue d’une famille de vétérans de la Révolution cubaine qui combattirent avec Fidel Castro contre la dictature de Batista. Celia Hart défend ouvertement l’héritage politique révolutionnaire de Léon Trotsky. Ses récents articles sur le sujet, qui ont été publiés par le site web marxiste en espagnol El Militante ainsi que par Marxist.com, ont provoqué un intense débat sur la question internationale de Trotsky.

Celia Hart est née en janvier 1962, l’année 
de la crise des missiles. Sa mère, Haydée Santamaria (“la 
plus extraordinaire femme que j’ai connue”) était 
une révolutionnaire de la toute première heure, qui participa
avec Fidel Castro à l’attaque de la caserne de la Moncada, 
où elle perdit son frère et son petit ami.

Armando Hart, son père, débuta son activité 
politique d’une autre manière. Aux heures sombres de la 
dictature de Batista, jeune juriste, il se lança dans l’agitation
politique et devint un leader étudiant à l’université. 
Il militait alors au Mouvement National Révolutionnaire, dirigé 
par un professeur universitaire opposé à Batista, Garcia 
Barcena, et était emprisonné avant même l’attaque 
de la Moncada.

Armando Hart et Haydée Santamaria se dévouèrent 
à la cause révolutionnaire et combattirent ensemble avec 
Fidel et Che Guevara. Batista renversé, Armando Hart devint le 
premier ministre de la Culture de la Révolution et Haydée 
Santamaria la Présidente de La Casa de las Americas qu’elle 
avait fondée.

Haydée était hostile à la “soviétisation”, 
c’est-à-dire à l’installation à Cuba 
d’un système bureaucratique staliniste, rigide et dogmatique. 
A la Casa de las Americas, il n’y avait ni place pour le dogmatisme 
ni pour le soi-disant réalisme socialiste. Elle la dirigeait 
avec une équipe de grand talent : Benedetti, Galick, Mariano 
Rodriguez, etc. Mais tragédie, elle se suicida en 1980. Pour 
sa part, Armando Hart a poursuivi une brillante carrière intellectuelle 
et est aujourd’hui, après avoir été ministre 
cubain de la Culture durant plus de 20 ans, en charge du Centre d’Etudes 
Martiniennes (Centro de Estudios Martianos).

Celia commente : “J’ai ainsi été 
élevée dans l’oeil du cyclone, entre la passion 
formidable de ma mère et l’intelligence et l’attachement 
à la culture de mon père, tous deux fortement impliqués 
dans la vie politique cubaine”.

En 1980, un mois avant le suicide de sa mère, 
Celia décide d’étudier la physique à l’Université 
de la Havane. Deux années plus tard, elle est envoyée 
en RDA, à l’Université de Dresde, afin d’y 
continuer ses études. “J’ai poursuivi mes études 
jusqu’à l’obtention de mon diplôme, en 1987, 
devenant la première femme étrangère diplômée 
de cette Faculté. Je suis alors rentrée à La Havane, 
où j’ai travaillé jusqu’à il y a un 
an à l’Université, publiant une quinzaine de travaux 
spécialisés sur le magnétisme et la supra-conductivité. 
J’ai aussi participé à une demi-douzaine de congrès 
internationaux : en Italie, au Brésil, en Argentine…

En 2004, alors que j’étais censée 
avoir terminé mon Doctorat en Physique, j’ai voulu y mettre 
une touche finale en y joignant un travail philosophique. J’ai 
réalisé que ma passion pour la physique n’était 
pas une fin en soi, mais seulement le moyen d’une fin”.

Celia poursuit : “Au cours de mon séjour 
en RDA, j’ai réalisé qu’il y avait une contradiction 
entre le caractère inévitable du socialisme, combattre 
pour un monde meilleur, et la bureaucratie, l’étouffement 
de toute initiative et l’apathie que je voyais dans ce pays, en 
dépit de bonnes conditions de vie. J’étais allergique 
à ces images d’Honecker partout.

En 1985, de retour à Cuba pour les vacances, 
je fis part à mon père de mon grand désespoir. 
En réponse celui-ci ouvrit un placard et en sorti 4 livres : 
les 3 volumes de La Vie de Trotsky d’ Isaac Deutscher et La Révolution 
trahie de Trotsky. Je dévorai ces livres, mais jusqu’à 
ces derniers mois, je n’avais pas eu l’occasion de lire 
les autres écrits de Trotsky”.

“Depuis lors”, ajoute Celia, “tout s’est 
mis à tomber à sa place comme les pièces d’un 
puzzle. J’ai compris comment la Révolution russe, mais 
pas seulement la Révolution russe, avait été trahie 
et pourquoi des millions de camarades avaient été déçus”.

Cependant, aucun des travaux de Celia n’a été 
publié, à l’exception d’un prologue à 
un livre écrit par sa mère et intitulé Haydée 
parle de la Moncada (Haydée habla del Moncada). Ce n’est 
que dernièrement que plusieurs de ses textes ont été 
publiés sur les sites internet El Militante, Marxist.com et dans 
le magazine espagnol Marxismo Hoy.

“Je viens de rentrer d’une conférence 
internationale de la tendance Marxiste, qui a été pour 
moi une très importante expérience. J’y ai rencontré 
de merveilleux camarades du Pakistan, d’Israël, d’Espagne, 
des EU, etc. J’ai réalisé que je n’étais 
pas seule, que les idées que je défend sont répandues 
un peu partout dans le monde. Ce sont les idées du futur. Je 
remercie tous les camarades pour cet été le plus heureux 
de ma vie.

Un nouveau et excitant chapitre s’ouvre pour 
moi. C’est un sentiment très étrange. Il y a à 
peine un an, j’étais chercheuse en physique à l’Université 
de la Havane. Aujourd’hui je ne sais pas de quoi sera fait l’avenir. 
Mais j’ai compris que la méthode scientifique est la meilleure 
méthode pour mener la passionnante lutte révolutionnaire”.

Traduit de l’anglais par Max Keler pour Révolution Bolivarienne 
bolivarinfos@yahoo.fr.

Article originellement publié sur www.legrandsoir.info

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