Avec son « moment de vérité » du 15 juillet, Bayrou a détaillé son plan de redressement des finances publiques qui n’est rien de moins qu’une déclaration de guerre contre les travailleurs et par ricochet les étudiants : gel des dépenses de l’État, suppression de 3000 emplois publics en 2026, une ponction supplémentaire de 5 milliards d’euros sur le budget de la Sécurité Sociale,coupes programmées dans les services publics par le biais de la suppression d’une partie non-négligeable des agences publiques qui en assurent le fonctionnement et suppression de 2 jours de congés.
Ces mesures avaient pour objectif de récupérer 43,8 milliards d’euros pour endiguer l’accroissement de la dette de l’État qui atteint 114 % du PIB. Son plan était clair et très bien chiffré. Il mettait en évidence de façon flagrante que ce sont les travailleurs qui doivent supporter le poids de la dette et non les capitalistes qui détiennent les grandes entreprises et les médias privés. Les organisations syndicales, en particulier la CGT, n’ont eu de cesse de dénoncer cette orientation budgétaire, en expliquant que le gouvernement ne dit rien sur les subventions sans contrepartie aux entreprises capitalistes à hauteur de 211 milliards d’euros !
Bayrou a annoncé une nouvelle augmentation de 3,5 milliards d’euros des budgets pour l’armée, en plus des 413 milliards d’euros de la loi de programmation militaire, sous prétexte des menaces qui pèseraient sur la France. Ce sera moins d’écoles, moins d’hôpitaux, mais plus d’armes pour la défense des intérêts capitalistes.
Macron et Bayrou obéissent aux intérêts et aux impératifs des capitalistes. L’économie est soumise aux intérêts des grands groupes capitalistes et à la spéculation boursière. Le vrai pouvoir ne se trouve ni à l’Élysée ni à Matignon, mais chez les capitalistes, qui profitent de l’exploitation du travail salarié.
Le projet de Bayrou a mis le feu aux poudres dans un contexte social très tendu. Depuis des décennies, les travailleurs endurent les brimades, comme la contre-réforme des retraites. Il n’a fait qu’augmenter la colère et son impopularité. Le mouvement du 10 septembre « bloquons tout » rejoint par la CGT et l’appel à la manifestation intersyndicale du 18 septembre sont une réponse évidente et nécessaire.
Bayrou a appelé à « la responsabilité » des députés face au « chaos ». Cela ne l’a pas sauvé. Mais ne soyons pas dupes. Le successeur de Bayrou s’engagera dans la même voie avec une politique similaire. Un nouveau remaniement gouvernemental ne résoudra rien. Le problème plus profond, celui de l’impasse du capitalisme et de la régression sociale permanente qu’elle impose.
Aucune solution ne viendra des institutions parlementaires. Seules des mobilisations extraparlementaires et leur développement vers un mouvement à caractère massif offrent une solution possible, en infligeant une défaite cinglante à Macron et ses ministres. Une victoire de ce point de vue permettrait de redonner confiance aux travailleurs en leur capacité de lutter. Ce serait une première étape vers le renversement des gouvernements réactionnaires et du système capitaliste qu’ils représentent.
Quelle que soit la couleur des gouvernements, tant qu’ils défendront ou s’accommoderont du capitalisme, ce dernier imposera toujours sa politique d’une manière ou d’une autre. Toute tentative de réformes de progrès social se heurtera à la puissance économique de la classe capitaliste et à sa capacité de sabotage. L’expropriation capitaliste et la socialisation des moyens de production et d’échange sous le contrôle démocratique des travailleurs est la seule alternative au marasme économique et social. La planification démocratique de l’économie permettra que celle-ci puisse répondre aux besoins de tous et non à l’avarice d’une minorité de capitalistes.
La Riposte