Alès : fondation du réseau « Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme »

Le 2 juillet, à Alès, dans le Gard, une réunion publique a été organisée sur le thème : La crise économique : quelle alternative au capitalisme ? La réunion marquait aussi le lancement du réseau Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme, dans la ville. Sous la présidence d’Allain Duguet (PCF Alès), et en présence d’une vingtaine de militants et sympathisants communistes de la localité, Greg Oxley (PCF Paris 10e) a fait un exposé démontrant que les idées communistes sont plus que jamais d’actualité.

La première partie de son exposé concernait la situation économique, notamment en Europe et en France. Nous nous trouvons, disait-il, face à la plus grande crise économique depuis les années 30. Dans tous les pays européens, les gouvernements appliquent des coupes budgétaires draconiennes, dont les effets se feront sentir dans les mois à venir, non seulement dans le secteur public, mais dans tous les secteurs de l’économie. Il s’agit de retrouver, au détriment du niveau de vie de la masse de la population, les centaines des milliards d’euros qui ont été versées dans les coffres des banques et des grandes entreprises capitalistes : « Quand les banques engrangent des profits faramineux, elles les gardent. Mais quand leurs opérations spéculatives se soldent par des pertes, c’est l’Etat qui remplace les profits perdus. »

La réforme des retraites est une nouvelle preuve du caractère rapace et parasitaire du capitalisme. Ce système signifie la destruction, tranche par tranche, de toutes les conquêtes sociales du passé. Pour l’immense majorité de la population, il n’offre d’autre perspective qu’une dégradation constante de son niveau de vie.

Concernant les perspectives économiques, Greg a expliqué que, sur les 20 dernières années, deux facteurs majeurs avaient reporté l’avènement d’une crise de surproduction. D’une part, la restauration du capitalisme en Russie, en Europe centrale et en Chine a massivement augmenté le volume du commerce international, ouvrant de nouvelles sources de profit aux capitalistes. D’autre part, le recours au crédit à des niveaux inédits augmentait artificiellement la demande. Ces développements pouvaient reporter la crise pendant un certain temps, mais pas indéfiniment. Et maintenant qu’elle est là, la crise se double d’un niveau d’endettement colossal.

En France, la dette publique s’élève à 1535 milliards, soit près de 84% du PIB. Les mesures susceptibles de réduire cette dette, loin de permettre une sortie de crise, plongeraient l’économie – déjà stagnante – dans une récession profonde et durable. A l’inverse, si la dette s’aggrave, la France finira par sombrer dans la faillite, comme la Grèce.

La crise est beaucoup trop grave pour être résolue par des mesures superficielles. La politique des dirigeants du PS n’offre aucune solution sérieuse, pas plus que celle des gouvernements socialistes qui appliquent des mesures d’austérité en Grèce, au Portugal et en Espagne. Aussi le PCF a-t-il la responsabilité de présenter une alternative au capitalisme.

Cependant, les années de réaction idéologique, dans la foulée de l’effondrement de l’URSS, ont eu des conséquences importantes au sein du PCF, dont le programme a été progressivement vidé de son contenu communiste. Le ralliement à « l’économie de marché », c’est-à-dire au capitalisme, est allé jusqu’au cautionnement des privatisations, notamment à l’époque du gouvernement Jospin. Greg Oxley a insisté sur la nécessité de réarmer le parti en y rétablissant les principes, la théorie et le programme du marxisme.

Dans la discussion, très riche et touchant à un large éventail de sujets, il a été question des nationalisations, de l’expérience de la révolution vénézuélienne, de l’internationalisme, des leçons de mai 1968, du risque du recours à la violence de la part des capitalistes en cas de tentative révolutionnaire, etc. Le Front de Gauche a aussi figuré assez largement dans la discussion. Les communistes ne refusent pas des alliances avec d’autres forces de gauche, mais ils veulent que le parti défende un programme communiste. Les devoirs des élus communistes – et « l’arrivisme » de nombre d’entre eux – ont également été évoqués.

Une nouvelle réunion publique du réseau Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme est prévue à l’automne, dans la région.

La Riposte

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