« Cuba entre deux cyclones », un documentaire de Bernard Mangiante

Mardi 6 janvier à 20h45, sur ARTE
Rediffusions : jeudi 8 décembre à 09h55, lundi 12 décembre à 3h00

En plein concert de propagande anti-castriste, à l’occasion des 50 ans de la révolution cubaine, ARTE diffuse ce soir, mardi 6 décembre, le beau film de Bernard Mangiante, son quatrième tourné dans l’île : « Cuba entre deux cyclones ».

Sans être un film militant, ce documentaire dresse un bilan de 50 ans de révolution cubaine à travers le témoignage de ceux qui la vivent de l’intérieur : les Cubains eux-mêmes, avec leur enthousiasme, mais aussi leurs espoirs et leurs doutes.

La parole est par exemple donnée à une jeune danseuse qui rêve de se produire à Cuba, mais aussi à l’étranger. Il y a aussi les déçus, comme ce mécanicien qui ne jure que par le capitalisme. Il est vrai que dans la Havane et sur toute l’île règnent des conditions économiques difficiles, liées à l’embargo et à l’isolement relatif de la révolution cubaine. Il y a également la question du peso convertible, réservé normalement aux touristes, mais qui a développé l’appât du gain et creusé les inégalités entre Cubains.

Bernard Mangiante donne également la parole à un politologue militant qui a vécu la révolution, en 1959, et qui est fier d’expliquer que l’espérance de vie a augmenté de 20 ans, depuis, et que tous les Cubains bénéficient d’une éducation et des soins médicaux gratuits et de qualité. Même si les conditions de vie sont dures, la grande majorité des Cubains ne voudraient pour rien au monde vivre comme les pauvres du Mexique ou d’Haïti.

D’autres, comme ces jeunes militants du Parti Communiste Cubain, ont la révolution dans le sang. Devant le bâtiment de l’immeuble de la Section des Intérêts Nord-américains (SINA), vécu par eux comme une insulte, on les voit hisser fièrement les 132 drapeaux cubains qui correspondent aux 132 années de luttes pour l’indépendance de l’île.

Au final, Bernard Mangiante livre un beau documentaire accompagné par la musique envoûtante d’un trio de jeunes musiciens issus d’un conservatoire de quartier. Il y délivre un message empreint d’espoir et de poésie, à l’image de cette caméra embarquée en voiture dans la Havane, en plein déluge tropical. La vision se brouille, comme le présage d’un avenir incertain… entre deux cyclones.

Selon Serge Lalou, des « Films d’Ici », coproducteur du film, c’est peut-être l’une des dernières occasions de voir sur ARTE un film objectif sur Cuba. Avec la reprise en main du service public et l’arrivé de Patrick Poivre d’Arvor sur la chaîne, avec sa culture TF1, on peut s’inquiéter pour l’avenir du documentaire. Il va falloir se battre pour voir et surtout continuer à tourner des films de cette qualité, faute de financements.

Geoffroy Galouzeau

Le film, suivi d’un débat, est disponible gratuitement pendant 7 jours après sa diffusion sur :www.arte.tv/plus7

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