Élections étudiantes : l’UNEF en tête à l’Université de Lille

25 novembre 2025

Les élections aux conseils centraux de l’Université de Lille se sont tenues du 4 au 6 novembre 2025 par voie électronique.

Pour les 69 064 étudiants et étudiantes de la plus grande université des Hauts-de-France, il s’agissait d’élire les 6 représentants titulaires et les 6 suppléants qui les représenteront pendant les deux prochaines années au Conseil d’administration de l’Université, les 10 titulaires et 10 suppléants du Conseil de la formation et de la vie universitaire (CFVU) et les 4 titulaires et 4 suppléants amenés à siéger au Conseil scientifique, qui représente les doctorants.

Ces élus étudiants siégeront dans les conseils centraux aux côtés des 8 représentants enseignants du collège A, qui représente les professeurs des universités, des 8 représentants du collège B, qui représente les maîtres de conférences, les enseignants du secondaire et les chargés de cours et des 6 représentants des agents BIATSS.

10 379 étudiants et étudiantes avaient pris part au vote pour désigner leurs représentants au CA en 2023, soit 15,25 % de participation ; 11 486 étudiants et étudiantes ont voté cette année pour le CA, soit une participation en hausse, qui atteint désormais 16,80 % des voix.

Les élections de 2023 avaient été marquées par la victoire de l’Union étudiante, née d’une scission de l’UNEF et proche de la France insoumise, qui avait remporté 3 744 voix, 2 sièges au CA et 4 sièges au CFVU, loin devant l’UNEF tombée à 1 580 voix. Une partie de l’UNEF Lille avait rejoint la nouvelle organisation.

Deux ans plus tard, l’UNEF Lille s’est reconstruite autour de la tendance TACLE (Tendance action collective et luttes étudiantes), proche du NPA, qui avait obtenu 40 % des voix lors du dernier congrès de l’UNEF Lille avant la scission. L’UNEF a été très active dans le soutien à la Palestine et ses militants ont été de toutes les luttes, tenant régulièrement des tables sur les campus lillois, comme à Pont-de-Bois, le campus de Villeneuve-d’Ascq, fief des syndicats étudiants de gauche.

Les résultats de 2025 donnent à l’UNEF 2 457 voix et un siège au CA, contre 1 543 voix et également un siège à l’Union étudiante, dont le score a été divisé par deux.

La Fédération syndicale étudiante (FSE), proche des marxistes-léninistes de la Ligue de la jeunesse révolutionnaire, obtient 2 293 voix et un siège au CA. Le syndicat d’extrême gauche, issu lui aussi d’une scission de l’UNEF en 2019, a été très engagé dans le soutien à Georges-Ibrahim Abdallah et dans le soutien à la Palestine.

L’UNEF et la FSE devancent également la liste « Bouge ton campus avec Gallilé », qui réunissait les associations de filière et était soutenue par la FAGE, première organisation étudiante au niveau national. La liste associative obtient 2 210 voix et un siège au CA ; une autre liste, intitulée « Nous, Solidaires et engagé-e-s » obtient 1 495 voix et un siège au CA tandis que l’UNI, qui se présente comme « la droite étudiante », ferme la marche avec 1 488 voix et un siège.

L’UNEF, la FSE, l’Union étudiante et Gallilé obtiennent chacune deux sièges au CFVU, Nous Solidaires et l’UNI n’en obtenant qu’un. La FSE, qui avait fait alliance avec la liste intersyndicale enseignante CGT-FSU-SUD pour les élections au Conseil scientifique y décroche également un siège de doctorant ce qui permet au syndicat de se poser comme « la première force syndicale en nombre d’élu-e-s ».

Les trois jours de campagne ont été émaillés de tensions sur les campus lillois entre des militants antifascistes et l’UNI, dont les liens avec Reconquête d’Éric Zemmour et « la proximité avec des groupuscules d’extrême droite violents comme Génération identitaire ou Nouvelle droite » sont dénoncés par les syndicats étudiants.

Des incidents ont éclaté le 4 novembre, premier jour du scrutin entre militants de la FSE et de l’UNI, obligeant les agents de sécurité de l’Université à s’interposer. La FSE appelait à un rassemblement le jeudi 20 novembre à 17h30 devant la présidence de l’Université pour protester contre ce qu’elle estime être une volonté de l’Université de Lille de protéger les militants de l’UNI.

David NOËL, PCF Méricourt

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Recevoir notre newsletter