La CGT du Pas-de-Calais rassemblée et à l’offensive

Le 54ème congrès de l’Union départementale CGT du Pas-de-Calais s’est tenu pendant deux jours, du 13 au 14 mai, à l’espace Isabelle de Hainaut de Bapaume.

Les 210 congressistes, originaires du public comme du privé, ont échangé sur le bilan d’activité de la direction départementale sortante, sur le rapport financier et sur le document d’orientation proposé pour les trois prochaines années.

A leur arrivée, les délégués venus de tout le département ont été accueillis par les militants du syndicat CGT du centre hospitalier de Bapaume. Le congrès a été ouvert par Serge Piedplat, secrétaire de l’Union locale CGT d’Arras, qui a rappelé les nombreux combats menés par la CGT de l’Arrageois.

Dénonçant le génocide en cours en Palestine, Serge Piedplat a regretté le manque de réactions de la Confédération européenne des syndicats (CES), à laquelle appartient la CGT, et souligné, à l’inverse, la grande combativité de la Fédération syndicale mondiale (FSM), qui a longtemps regroupé les syndicats soviétiques et les syndicats officiels des pays du bloc de l’Est.

Porté par plusieurs groupes staliniens qui mènent une activité de tendance au sein de la CGT, le combat pour un retour de la CGT à la FSM est soutenu par plusieurs Unions départementales comme celle des Bouches-du-Rhône et certaines fédérations comme la FNIC (industries chimiques).

Les partisans d’un retour de la CGT à la FSM sont assez influents au sein de l’Union départementale du Nord, mais rencontrent peu d’échos dans le Pas-de-Calais.

Cécile Velasquez, secrétaire générale de la fédération des organismes sociaux et membre du Bureau confédéral, a assisté à ces deux jours de travaux.

77 syndicats du département avaient envoyé des délégués afin de représenter les quelque 13 000 adhérents de la CGT dans le Pas-de-Calais, des effectifs en hausse qui témoignent de la vitalité de la CGT. Les rapports ont été adoptés à 100 % des voix.

Près d’un an après les élections législatives de 2024 qui ont fait suite à la dissolution et à l’appel lancé par la CGT à voter pour le Nouveau Front Populaire pour empêcher l’accession de Jordan Bardella à Matignon, le document d’orientation adopté par les délégués rappelle que « nos syndicats doivent renforcer la démarche de la CGT, même si cela signifie perdre des adhérent·es. Les idées d’extrême droite n’ont pas leur place au sein la CGT ».

Le document d’orientation adopté en congrès ne cache pas les problèmes rencontrés par l’UD et vise à apporter des solutions. « Il est toujours frustrant de constater qu’une mobilisation est en cours via les réseaux sociaux ou des politiques qui publient sur ces mêmes réseaux » pointe le document qui observe aussi que la CGT manque de formateurs plus nombreux et plus actifs pour animer les formations syndicales.

Pour recréer du lien entre l’Union départementale et les unions locales, l’UD souhaite mettre en place des réunions régulières avec les directions de chacune des quatorze unions locales « pour faire le point sur la syndicalisation, les élections, les besoins exprimés ou pas de nos structures, la formation etc ».

Depuis les ordonnances Macron de 2017 et la mise en place des Comités sociaux et économiques (CSE) dans les entreprises de plus de 11 salariés, la concentration des instances représentatives du personnel (IRP) s’est avérée très chronophage pour les syndicalistes qui ont désormais moins de moyens en termes horaires à consacrer à la vie des unions locales. Beaucoup d’unions locales ne peuvent fonctionner que grâce à leurs retraités et ont des difficultés à organiser les luttes dans les périmètres, se concentrant plutôt sur l’activité juridique.

Consciente des difficultés des UL, l’UD du Pas-de-Calais veut pouvoir aider ses structures locales de proximité.

Maintenus, les collectifs de travail « qualité de vie syndicale », « lutte contre les idées d’extrême droite » et « lutte contre les violences sexistes et sexuelles » devront s’étoffer avec l’apport des membres de la nouvelle commission exécutive départementale.

Au cours du débat, Henri Tobo, de l’Union syndicale des retraités du Pas-de-Calais, a rappelé l’importance de la continuité syndicale. Les retraités ont toute leur place dans la CGT et donnent souvent de leur temps dans les unions locales.

La nouvelle Commission exécutive (CE) a été élue à l’unanimité. Elle comptera désormais 31 membres contre 26 durant le précédent mandat. Parmi les nouveaux entrants, Marina Dabonneville, secrétaire départementale de la CGT Educ’action 62 a souligné dans son intervention l’importance de l’activité interprofessionnelle : « Nous sommes un petit syndicat à l’échelle de l’Éducation nationale, mais ce qui fait notre spécificité par rapport au syndicalisme majoritaire, celui de la FSU et de ses syndicats, c’est notre inscription dans l’activité interprofessionnelle. En tant qu’enseignants, nous apprenons beaucoup quand nos militants participent à des formations et militent dans leurs unions locales ».

Après la proclamation des résultats du vote à la Commission exécutive, les membres de la nouvelle CE se sont réunis pour élire un bureau composé de sept membres et un secrétariat de trois membres.

Après quatre mandats de secrétaire général de l’UD, le rouvroysien Grégory Glorian passe la main, tout en restant au bureau et au secrétariat où il sera en charge de la communication et de la politique revendicative. C’est la calaisienne Christelle Somers, auparavant chargée du secteur formation et politique revendicative qui lui succède. Frédéric Grandsart, de la FAPT (fédération des salariés des activités postales et de télécommunications) reste secrétaire à la politique financière.

Au nom de la Commission exécutive, Georges Boulanger, membre du Bureau de l’UD a remercié Grégory Glorian pour tout le travail accompli en tant que secrétaire général, avec toujours le souci de défendre les travailleuses et les travailleurs, de porter les valeurs de la CGT, et de faire des instances de l’Union départementale un lieu d’échange et de camaraderie.

Émue, la nouvelle secrétaire générale, Christelle Somers, a conclu les travaux en se félicitant du visage montré par la CGT du Pas-de-Calais à l’occasion de ce congrès, celui d’une organisation unie et déterminée, qui est au travail pour faire face aux défis qui se posent à elle.

David NOËL

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