Arrestation du président de l’AFPS : le préfet Lallement a encore frappé

Le Proche Orient connait depuis une semaine une flambée de violence. La décision du tribunal de district de Jérusalem ouvrant la porte à une expulsion de plusieurs dizaines de familles palestiniennes au profit de colons israéliens, dans le quartier de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est, a mis le feu aux poudres. La poursuite du processus de colonisation, en violation du droit international, est une nouvelle fois l’élément déclencheur d’une série d’affrontements entre manifestants palestiniens et forces de sécurité israéliennes. Depuis le début de la semaine, l’escalade a encore franchi une étape supplémentaire, avec d’un côté des tirs de roquettes par les milices palestiniennes, et de l’autre des bombardements aériens par l’armée israélienne. Le bilan officiel au 12 mai est de 5 morts côté israélien, tandis que le ministère palestinien de la Santé fait état de 83 morts dans la bande de Gaza. Les victimes de la colonisation osent s’y opposer ? L’État israélien réussit le tour de force de réprimer avec la plus grande violence tout en se faisant passer pour la victime. La manœuvre est facilité par la complaisance ou la complicité des puissances occidentales.

C’est pourquoi des associations, syndicats et partis politiques de gauche appellent depuis plusieurs jours le gouvernement français à faire pression sur l’Etat hébreu pour que cesse ce bain de sang. Un appel à manifester était donc lancé mercredi 12 mai devant le ministère des affaires étrangères. Finalement, le préfet de police de Paris Didier Lallement a pris la décision d’interdire la manifestation sous le prétexte qu’elle présentait un risque de trouble à l’ordre public, seulement trois heures avant la tenue du rassemblement. Une centaine de personne était donc tout de même présente.

Suite au rassemblement, le ministre des affaires étrangères Jean Yves Le Drian recevait une délégation composée des élus Elsa Faucillon (PCF), Sabine Rubin (LFI), Raymonde Poncet-Monge (EELV), de Pierre Coutaz (CGT), Jean Guy Greisalmer (Union Juive Française pour la Paix) et Bertrand Heilbronn (Association France Palestine Solidarité). La requête fut transmise au ministre durant un échange cordial selon les participants. Mais voilà qu’à la sortie de l’entrevue, une dizaine de policiers sont venu interpeller Bertrand Heilbronn, président de l’AFPS, et l’ont emmené menotté au commissariat du 7e arrondissement où il a été placé en garde à vue pour « organisation d’une manifestation interdite sur la voie publique ».

Le préfet Lallement a encore frappé : malgré la bonne foi de l’AFPS qui a immédiatement relayé la décision de la préfecture d’interdire la manifestation, que les consignes données par la police sur place ont été respectées par les manifestants et la constatation qu’aucun « trouble » ne fut engendré par le rassemblement, il a donc pris la décision d’interpeller le président de l’AFPS. Il a finalement été relâché peu après minuit après cinq heures de garde à vue. Non content d’entraver le droit de manifester, Lallement abuse des outils répressifs à sa disposition afin d’intimider des responsables associatifs qui ne font que demander au gouvernement français qu’il s’engage diplomatiquement à faire respecter le droit international.

Ses méthodes autoritaires scandaleuses doivent renforcer notre détermination à nous mobiliser en solidarité au peuple palestinien, pour que cessent la colonisation illégale de ses territoires et le massacre de civils innocents.

Jules B. (PCF)

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