Perspectives et tâches révolutionnaires – 1ère partie

Dans ce document, nous voulons démontrer que la France, comme l’ensemble de l’Europe, est entrée dans une période de profonde crise sociale et économique qui, à terme, placera la classe ouvrière devant la nécessité impérieuse d’en finir avec l’ordre capitaliste qui en est la cause.

Le capitalisme ne peut plus tolérer les conquêtes sociales du passé.

Ces conquêtes sont constamment attaquées, rongées et détruites, soit par l’action délibérée des capitalistes et des gouvernements, soit par les mécanismes aveugles et implacables du système. Désormais, le capitalisme signifie la régression sociale permanente, et cette régression est en train de préparer les conditions d’une nouvelle révolution.

Les marxistes doivent œuvrer consciemment à la mise en place des conditions susceptibles de garantir le succès de cette révolution.

L’élaboration de perspectives –– constitue un élément primordial de cette préparation. Ces perspectives doivent être constamment réexaminées et corrigées en fonction du cours réel des événements.

Selon la conception matérialiste de l’histoire élaborée par Marx et Engels, le développement des forces productives constitue la force motrice de l’histoire sociale. A un certain stade de leur développement, les forces productives entrent en contradiction avec l’ordre social existant. Etouffées par les intérêts de la classe dominante, elles ne peuvent plus être exploitées pleinement. Le renversement de l’ordre social existant devient alors une nécessité historique, afin de libérer les forces productives des contraintes de cet ordre. Cette prémisse fondamentale du marxisme nous fournit la clé de la compréhension de notre époque. La contradiction entre l’ordre capitaliste et le niveau actuel de développement des forces productives constitue la cause fondamentale de la crise mondiale actuelle. La propriété privée des moyens de production et la division du monde en Etats nationaux sont en contradiction avec la réalité du processus productif, lequel est devenu social et international à un degré incomparablement plus élevé que dans le passé.

L’Europe

Au cours de plusieurs décennies, par la création et l’extension progressive de l’Union Européenne, les grands groupes capitalistes se sont efforcés de mieux asseoir leur position dominante et d’atténuer les contradictions du système. L’Union Européenne devait être un havre de « stabilité et de croissance ». Elle s’enlise au contraire dans la stagnation économique et l’instabilité sociale.

La suppression des barrières douanières et la monnaie unique ne pouvaient pas abolir la rivalité entre les Etats nationaux capitalistes. La croissance exponentielle du volume du crédit, injectant des masses monétaires colossales dans les circuits économiques, a augmenté artificiellement la demande et la production, mais elle ne pouvait pas reporter indéfiniment la saturation des marchés. Même la restauration du capitalisme en URSS, en Chine et ailleurs, ouvrant de vastes champs d’investissement et de nouvelles sources de profit aux capitalistes européens, ne pouvait pas porter la croissance de l’économie européenne au-delà de certaines limites. La Chine est devenue une puissance économique redoutable dont la pénétration des marchés internationaux ne peut se faire qu’au détriment des puissances occidentales. Ainsi, l’intégration de la Chine dans le marché mondial capitaliste, qui semblait être un énorme avantage du point de vue de la viabilité historique du système, s’est transformée en son contraire.

Pour l’économie mondiale et pour l’Europe en particulier, l’année 2008 a marqué un tournant majeur. Depuis cette date, non seulement une grave crise de surproduction touche toute l’Europe, mais les effets s’en trouvent décuplés par une crise de « surproduction » de crédit dans tous les domaines et un surendettement massif des Etats. L’endettement de la plupart des Etats est hors de contrôle. Il ne sera pas possible de résoudre ce problème par les méthodes « classiques » telles que l’augmentation des recettes fiscales et la contraction des dépenses. Le problème a pris une ampleur telle que, ne serait-ce que pour freiner la croissance de la dette – sans parler de la réduire – il faudrait accepter une destruction des moyens de production à une échelle sans précédent et une offensive implacable et permanente contre toutes les conquêtes sociales de la classe ouvrière européenne.

Cette option plongerait tous les pays européens dans une récession économique profonde et durable. Sur le plan social, elle reviendrait à préparer les bases d’une révolution à l’échelle continentale. Les gouvernements et les capitalistes sont paralysés par la crainte de cette perspective. Ils n’osent pas prendre le taureau par les cornes. La dette de tous les Etats européens augmente massivement d’année en année, alors que l’industrie, l’agriculture et l’activité commerciale se contractent. Les revenus des ménages sont en baisse et le chômage atteint partout des proportions énormes. Ainsi, quelque soient les politiques gouvernementales menées au niveau européen, le capitalisme signifie nécessairement, pour la masse de la population de chaque pays, une régression sociale permanente.

La crise actuelle n’est donc pas simple une crise « cyclique ». C’est la crise de l’épuisement et de la décadence du régime capitaliste qui annonce l’ouverture d’une nouvelle époque dans l’histoire de l’humanité, l’époque de la révolution socialiste européenne et internationale.

L’Italie et l’Espagne – et surtout la Grèce – sont en récession. La croissance du PIB français tourne autour de zéro depuis des années. L’Italie a perdu près de 10% de son PIB depuis 2008. La Grèce en a perdu 25%. Partout se manifestent les signes d’une décomposition sociale  et culturelle. L’exacerbation des tensions entre les Etats et entre les classes sociales est une expression de l’incompatibilité du capitalisme avec l’exploitation des forces de production existantes.

L’Allemagne et la France

L’Allemagne est de loin la plus forte des puissances européennes. Elle domine l’Union Européenne économiquement et politiquement. L’introduction de la monnaie unique a surtout profité aux entreprises et aux banques les plus puissantes – et donc surtout au capitalisme allemand. Mais l’Allemagne a été, elle aussi, durement touchée par la crise. L’économie allemande est inextricablement liée à celles des autres pays du continent notamment par ses exportations. La contraction des économies de la France, de l’Espagne, de l’Italie, etc. réduisent d’autant leur capacité d’absorption des exportations allemandes, qui représentaient, en 2012, non moins de 44% de son PIB. L’Allemagne ne peut défendre ses positions en Europe et dans le monde que par une réduction draconienne des conditions de vie des travailleurs allemands. Chaque gain pour l’Allemagne signifie nécessairement des pertes pour tous les autres pays européens, à commencer par les plus faibles, mais aussi pour la France.

Le rapport entre l’Allemagne et la France n’a cessé d’évoluer au détriment de cette dernière, depuis des décennies. Après la deuxième guerre mondiale, l’Allemagne n’a pas mis longtemps pour rattraper et dépasser les performances économiques de la France. A partir de 1989, avec la réunification de l’Allemagne, l’écart entre les deux pays s’est creusé encore plus vite. La restauration du capitalisme dans les Balkans et en Europe Centrale a ouvert un vaste champ d’activités qui a surtout profité à l’Allemagne. L’extension de ses « zones d’influence » a renforcé davantage sa position dominante en Europe, reléguant définitivement la France à un rôle de second plan.

Pour l’heure, l’instabilité sociale est surtout évidente dans les pays les plus fragiles du vieux continent, comme la Grèce, le Portugal et l’Espagne. Mais elle gagnera progressivement des grandes puissances sur lesquelles repose tout l’édifice du capitalisme européen. L’Espagne et l’Italie – suivis de près par la France – se dirigent à leur tour vers des crises de solvabilité.

Considéré dans son ensemble, le processus en cours est celui de la maturation progressive des prémisses économiques, sociales, politiques, organisationnelles et psychologiques de la révolution socialiste européenne

– et aussi, immanquablement, en opposition à ce mouvement, de la mobilisation des forces sociales sur lesquelles la classe capitaliste tentera de s’appuyer pour défendre son pouvoir.

L’économie française

Le poids de l’Europe dans les affaires du monde est en recul. En 2005, sa part du marché mondial était de 30,4%. En 2012, elle n’était plus que 23,2%. Le déclin de la France suit une courbe analogue. Depuis 2005, sa part du marché mondial a baissé de 20%. En l’espace d’une décennie (1999-2008), la part du secteur manufacturier dans le PIB de la France est passée de 22% à 16%. Depuis 2008, la contraction de la production manufacturière s’est poursuivie au point de ne représenter que 11% du PIB actuellement, à comparer à 22% pour l’Allemagne. La part du marché de la France sur le continent africain a été divisée par deux en l’espace d’une décennie. La France perd du terrain non seulement sur le marché mondial et dans l’Union Européenne, mais aussi sur le marché intérieur. En 1978, le taux de pénétration de produits étrangers sur le marché national était de 22%. Vingt ans plus tard, en 1998, le taux était de 41%, et en 2008 de 56%, et de 63% pour les biens de consommation courante. La balance commerciale de la France n’a jamais été positive depuis 2002 (+3,5 milliards). En 2011, elle affichait un solde négatif de 74 milliards. Le « redressement » de la balance commerciale en 2012 (-68 milliards) s’explique non pas par une amélioration des performances économiques, mais par le ralentissement des importations en conséquence de la contraction de l’économie française.

Comme pour l’économie mondiale et européenne, 2008 a marqué un tournant majeur dans l’histoire économique de la France. Depuis 2008, l’économie française affiche des taux de croissance proches de 0%. Divers « pronostiqueurs » évoquent régulièrement des signes de « reprise » depuis 2009, et lors de son discours du 14 juillet 2013, François Hollande a même affirmé que la reprise était déjà en cours. Cet « optimisme » repose sur le fait que l’an 2009-2010 a connu une chute brutale de toutes les courbes de statistiques, qu’il s’agisse de la production industrielle, du secteur tertiaire (services, commerces, immobilier, transports etc.), du volume des échanges commerciaux, de l’emploi ou encore des revenus des ménages et de l’Etat. Par rapport à cette chute, les courbes de ces différents indicateurs remontent, en effet. Mais ce « redressement » ne constitue pas un inversement de tendance. Ainsi, par exemple, le taux de croissance du PIB était de 1,7% en 2010, mais par rapport à une chute de -3,1% en 2009, pour revenir à 0% en 2012 et 2013. Le taux d’utilisation des capacités productives suit un cours semblable : de 85% en 2008, il descend jusqu’à 72,2% en 2009, et remonte ensuite vers 82% en 2011 et 2012 avant de redescendre encore à 80,2% en 2013, soit près de 5 points en dessous de son niveau de 2008.

Il n’est pas impossible que les indicateurs économiques s’améliorent temporairement. Mais ceci ne modifiera pas la tendance générale. Les perspectives économiques de la France sont considérablement assombries par le poids écrasant de la dette publique. L’Etat s’est massivement endetté pour soutenir l’activité des capitalistes et palier aux conséquences sociales désastreuses du système. La dette publique a atteint des proportions telles qu’il s’avérera impossible de la réduire sans provoquer un véritable effondrement économique. Au lieu de pouvoir injecter des capitaux dans les circuits économiques pour stimuler la production, l’Etat est condamné à la « rigueur ». Mais l’augmentation de la pression fiscale et la restriction des dépenses publiques tendent à aggraver la crise économique et ses conséquences sociales.

La dépense publique et sociale correspond à 57% du PIB de la France. Ce chiffre est une expression parmi d’autres du sous-investissement chronique des capitalistes. Il indique à quel point le secteur privé dépend de l’investissement public. Il n’existe pratiquement aucun contrat industriel ou commercial important dans lequel l’Etat n’est pas impliqué d’une façon ou d’une autre. Or, ne serait-ce que pour ralentir l’augmentation annuelle de la dette, il faudrait réduire le déficit annuel d’au moins 100 milliards d’euros. Cela impliquerait une augmentation des recettes fiscales et une restriction des dépenses publiques d’une ampleur infiniment plus importante que ce que les gouvernements ont entrepris jusqu’à présent. La politique dite « de rigueur », mise en œuvre par le gouvernement actuel, comme celle de ses prédécesseurs, n’a pratiquement aucun impact sur l’évolution de la dette publique.

Compte tenu de l’augmentation massive de la dette publique d’année en année, on ne voit pas comment il serait possible d’éviter une crise de solvabilité majeure, à un certain stade. A la fin de 2011, la dette publique de la France se situait à 1717 milliards d’euros, soit 85,8% du PIB. Un an plus tard, elle était à 1834 milliards, soit 90,2% du PIB. La dette a donc pris 117 milliards d’euros en 12 mois, malgré une politique d’austérité. Fin septembre 2013, la dette s’établissait déjà à 1912 milliards (93,4% du PIB), et fin mars 2014, elle était à 1986 milliards, ce qui signifie qu’elle dépassera bientôt 100% du PIB. Cette situation ne peut pas continuer indéfiniment. Une crise de solvabilité des finances publiques entraînerait une contraction brutale de l’activité économique du pays, avec tout ce que cela signifierait pour l’emploi et les conditions de vie pour la vaste majorité de la population.

Une politique plus restrictive entraînerait d’emblée une forte contraction d’activité économique – ce qui, à son tour, priverait l’Etat des recettes liées à cette activité.  Le nombre de demandeurs d’emploi, évalué aujourd’hui à plus de 5 millions, monterait vers les 6 ou 7 millions. Ainsi un durcissement de la politique financière entraînerait une augmentation sensible des dépenses sociales. Les « économies » réalisées sur certains postes de dépenses engendrent des pertes d’argent sur d’autres. La « solution » ne fait donc qu’empirer le problème. Par crainte d’instabilité sociale et de mouvement révolutionnaire, les gouvernements augmentent les impôts et réduisent les dépenses à des niveaux qu’ils estiment « socialement acceptables », préférant fermer les yeux sur l’augmentation de la dette et les conséquences catastrophiques de celle-ci, à terme.

Embourbée dans ses contradictions, le régime capitaliste est dans une impasse. Et pourtant, il n’existe aucune « dernière crise » du capitalisme. Le système tiendra debout tant qu’il n’est pas renversé par l’action révolutionnaire des travailleurs.

La signification historique de la crise économique actuelle n’est pas qu’elle est définitivement insurmontable, mais qu’elle implique une longue période – de 5, 10 ou 15 ans, par exemple – pendant laquelle toutes les conquêtes sociales et démocratiques de la classe ouvrière, devenues totalement incompatibles avec le capitalisme, devront être réduites à néant. Ce sera le prix de la survie du capitalisme. Et ce prix porte en lui la perspective d’une révolution.

Les directions réformistes du mouvement ouvrier ne voient pas ou ne veulent pas voir cette réalité. Tout le monde veut des « réformes ». Les capitalistes en réclament. Les travailleurs et toutes les victimes du système en réclament. Toutes les révolutions commencent ainsi. Les gouvernements tenteront, certes, de réformer le système de diverses façons. Mais les ministères de notre époque n’auront pas plus de succès que Turgot, Calonne ou Necker pendant les décennies qui ont débouché sur la Révolution de 1789-1794. Tant que le capitalisme restera en place, ses mécanismes seront bien plus puissants que l’action des gouvernements, aussi « à gauche » soient-ils. Les bienfaits supposés des réformes se briseront contre le mur des intérêts de la classe dominante et des mécanismes du mode de production capitaliste. Et, comme à la fin du 18e siècle, ce sera l’échec des tentatives de réforme qui ouvrira la voie à la révolution.

Il n’y a pas de limite à la régression que la classe capitaliste imposera aux travailleurs, mais il y a une limite à ce que ceux-ci peuvent supporter.

C’est cette contradiction qui prépare la révolution. L’équilibre social de l’ordre capitaliste repose, en définitif, sur la passivité de notre classe. Cet équilibre finira par se rompre. La grande masse de la classe ouvrière sortira de sa passivité, passera à l’action et, qu’elle en soit consciente ou pas au début du processus, placera par la force des choses la révolution socialiste à l’ordre du jour en France et, par extension, dans toute l’Europe.

Caractéristiques générales de la future révolution

Il arrive que des marxistes parlent d’une forme « classique » de révolution. Mais en regardant l’histoire de l’humanité de plus près, on s’aperçoit que cette forme « classique » n’existe pas vraiment. En référence à l’insurrection irlandaise de 1916, Lénine a écrit que le marxiste qui s’attend à une révolution « pure » ne la verra jamais. Dans des périodes non révolutionnaires, ce n’est jamais qu’une minorité d’une classe opprimée qui s’intéresse de près à la vie politique du pays, et une minorité encore plus restreinte qui y participe activement. L’essence même d’une révolution est la mobilisation de larges masses précédemment inertes. La mince couche de « militants » se trouve alors largement dépassée par la vague des forces sociales subitement mises en action. Les idées et les méthodes de lutte qui caractérisent des périodes de paix sociale sont bouleversées. Les formes organisationnelles aussi. Dans le contexte d’un mouvement aussi massif et « populaire » qu’une révolution, les syndicats ne pourront plus suffire aux impératifs organisationnels de la lutte. Certes, il est fort probable que les organisations syndicales, et particulièrement la CGT, monteront en puissance. Mais la nécessité de relier de larges masses de travailleurs entre elles, dans tous les secteurs de l’économie et de la société, se traduira d’une façon ou d’une autre, par la création de formes organisationnelles unissant le mouvement au-delà des divisions syndicales, au niveau des quartiers, des villes, et au niveau national. Dans les révolutions russes de 1905 et de 1917, les soviets de travailleurs, de soldats et de paysans répondaient à cette nécessité. En France aussi, la révolution aura besoin de puissantes structures embrassant de larges masses. Créées pour répondre aux exigences pratiques de la lutte immédiate, ces structures apparaîtront aussi comme l’ossature de l’Etat futur de la classe ouvrière.

Chaque révolution a ses caractéristiques propres, mais on peut raisonnablement s’attendre à ce que la prochaine révolution, à l’instar de celle de 1968, prenne la forme d’une grève générale, avec de nombreuses occupations d’usines, d’administrations, de sièges d’entreprises, de banques, d’universités, d’écoles, etc.. Mais le mouvement ouvrier ne sera pas le seul élément de l’agitation sociale et la grève ne sera pas la seule forme d’action. La révolution qui se prépare sera, elle aussi, nécessairement « impure », puisqu’elle mettra en mouvement de larges masses d’individus précédemment passifs et dont la conscience, avant d’être forgée et transformée par l’expérience de la révolution elle-même, portera nécessairement dans les premières phases de celle-ci la marque de leur existence ancienne. Initialement, les idées des travailleurs, même lors d’une révolution, peuvent être très loin de ce que nous considérons comme révolutionnaires. Les travailleurs forment une classe opprimée. Leurs idées reflètent majoritairement les idées dominantes dans la société, les idées capitalistes en somme. Dans un premier temps, l’entrée en action de travailleurs habituellement passifs et « non politiques » s’accompagne inévitablement d’idées, de notions et de préjugés formés dans la période précédente. La lutte est un apprentissage.

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