Réponse à un communiste de Vénissieux

Le site internet de la section du PCF de Vénissieux a publié un article de Pierre-Alain Millet (voir ici), qui y critique La Riposte et notre article : La croisade de Gerin contre la burqa : une aubaine pour la droite. Le camarade Millet, membre du Conseil Départemental du PCF du Rhône, en arrive à la conclusion que les communistes de La Riposte sont frappés d’un mal assez grave : « l’anticommunisme ».

Malgré cette révélation très embarrassante, nous avons renoncé à répondre point par point à cet article. En effet, il concentre une trop grande quantité d’erreurs pour qu’il soit possible de les démêler dans un délai raisonnable. Pour prouver notre bonne foi, citons en un seul passage :

« Reste que [l’initiative de Gerin sur la burqa] serait selon certains une aubaine pour la droite, une faute dans le combat gauche-droite, qui rendrait service à Sarkozy. Mais peut-on rendre visible au peuple la réalité des forces politiques et leurs rôles, simplement en les classant dans l’opposition politicienne gauche-droite dont l’alternance répétée a démontré son incapacité à “changer la vie” ? Faut-il refuser tout contact avec la droite et accepter tout dialogue avec la gauche, comme si la gauche gouvernementale n’avait pas été tout autant colonialiste ou capitaliste que la droite ? Faut-il dénoncer toutes mesures d’un gouvernement de droite et soutenir toutes celles d’un gouvernement de gauche ? » En ainsi de suite.

Rappelons le B-A BA au camarade Millet. Le clivage « gauche-droite » ne se réduit pas à une simple « opposition politicienne ». Il exprime l’opposition irréductible entre les intérêts de classe des travailleurs et des capitalistes. Ici, le camarade proteste : mais les derniers gouvernements de gauche n’ont pas « changé la vie » ! On le sait bien. Mais le problème n’était pas l’absence de « contacts » avec la droite. Tout au contraire. Une fois au gouvernement, les dirigeants de gauche ont renoncé à s’attaquer sérieusement aux intérêts des capitalistes – et ont fini par s’y soumettre à peu près complètement. Autrement dit, pour parler comme le camarade Millet, les dirigeants du PS et du PCF avaient justement beaucoup trop de « contacts » avec la droite et la classe dirigeante.

Mais au fond, le camarade Millet ne semble pas croire à l’opposition irréductible entre les intérêts de la classe ouvrière et ceux de la classe capitaliste. Selon lui, le PCF devrait nouer « des alliances concrètes avec toutes les composantes non impérialistes du peuple, y compris une part de la bourgeoisie, dans le cadre de la recherche d’un rapport de forces favorable aux travailleurs. » Face à une telle idée, il ne nous reste qu’à demander au camarade Millet de bien vouloir nous communiquer les noms et adresses de ces mystérieux « bourgeois non-impérialistes » qui seraient prêts à aider le PCF dans la « recherche d’un rapport de forces favorable aux travailleurs ». Pour notre part, nous n’en avons jamais vus !

Pierre-Alain Millet est l’un des animateurs du réseau « Faire vivre et renforcer le PCF », du nom du document alternatif qui a recueilli 25% des voix, lors du dernier congrès du parti. Or, des idées semblables circulent sous la plume de plusieurs autres animateurs de ce réseau, à commencer par André Gerin lui-même. De telles idées ne peuvent pas « renforcer » le PCF, mais seulement l’affaiblir très sévèrement.

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