5 années désastreuses – Editorial du n°31

A partir de son prochain numéro, La Riposte paraîtra tous les mois. Ce changement constitue une nouvelle preuve tangible de la progression des idées marxistes dans le mouvement communiste – et au-delà. Grâce à la solidarité active de nos lecteurs, cette progression s’est accompagnée d’une augmentation des capacités militantes et des moyens à la disposition du journal. Cette nouvelle périodicité nous permettra d’instaurer un meilleur dialogue avec nos lecteurs, dont nous espérons qu’ils seront de plus en plus nombreux à se considérer comme des correspondants du journal, nous envoyant régulièrement articles, lettres, suggestions et critiques.

L’ouverture de ses colonnes aux contributions extérieures ne signifie pas, bien évidemment, que La Riposte perdra sa personnalité propre. Notre journal demeurera, comme notre site internet, un défenseur intransigeant de la théorie, du programme et des principes du socialisme et de l’internationalisme. Car la nécessité de promouvoir le marxisme et les idéaux révolutionnaires n’a jamais été si grande et si pressante.

Chaque jour, le capitalisme nous offre de nouvelles preuves de son incapacité à répondre aux besoins de la société. La pression s’accentue sur les travailleurs et les jeunes, confrontés à la précarité, à la baisse de leur pouvoir d’achat, au chômage et à la menace – bien réelle pour des millions de chômeurs et de « travailleurs pauvres » – de sombrer dans le cauchemar de la « grande misère ». Pas moins de 30% des SDF sont des salariés, de même que 15 à 20% des usagers des « soupes populaires ».

La classe capitaliste est parvenue à soumettre l’ensemble de l’économie à ses intérêts égoïstes. Elle est un véritable parasite sur l’organisme social. L’énorme pouvoir concentré entre ses mains lui permet d’imposer une intimidation et un chantage permanents aux travailleurs. Que nous disent les capitalistes, en substance ? Vous avez des difficultés pour vivre ? Vous êtes mal payés ? Ne réclamez rien, sans quoi les capitaux quitteront le pays, les entreprises iront en Chine – où les « esclaves » sont payés comme tels – et vous perdrez tout !

La Riposte mettra toutes ses forces dans la bataille pour balayer la droite aux élections présidentielles et législatives. Ses consignes sont connues de ses lecteurs depuis longtemps. Nous appellerons à voter PCF aux premiers tours, et pour les candidats de gauche en tête – y compris ceux du PS, bien sûr – aux deuxièmes. La priorité des priorités, c’est de virer la bande de rapaces qui a gouverné la France pendant cinq années désastreuses, imposant au pays le régime le plus réactionnaire qu’on ait connu depuis l’Occupation. Comme les capitalistes qu’elle défend, la droite au pouvoir cherche à détruire tout ce qui ne constitue pas une source de profit, que ce soit dans le domaine de l’emploi, des droits des salariés, des logements sociaux, des services publics ou de la sécurité sociale.

Mais la défaite de la droite ne signifiera malheureusement pas la fin du désastre social. Jamais, dans toute son histoire, le programme du Parti Socialiste n’a été aussi dépourvu de substance. Au mépris des aspirations des militants socialistes et des millions d’électeurs qui les porteront au pouvoir, Royal et sa cour de « ministrables » discrédités n’ont d’autre ambition que de veiller aux intérêts des capitalistes à la place de ceux qui le font actuellement – et avec sensiblement les mêmes méthodes, en dépit de quelques aménagements secondaires.

Marie-George Buffet a dit et répété que sur la base de ce programme, le PCF ne participerait pas au gouvernement. La Riposte ne peut que saluer cette prise de position, dont l’abandon mettrait le PCF dans l’obligation d’assumer la responsabilité de la politique de l’aile droite du PS, comme ce fut le cas entre 1997 et 2002.

La « lune de miel » du prochain gouvernement socialiste sera de courte durée. Sa capitulation face aux intérêts capitalistes rencontrera une puissante résistance sur le plan syndical et dans la rue. Elle provoquera tôt ou tard une vive opposition au sein même du PS. Le PCF, quant à lui, se trouve devant un défi majeur. Malgré le temps perdu à tourner en rond dans le cirque « anti-libéral », il devrait améliorer son score par rapport à 2002. Après les élections, par son action sur le terrain et son engagement dans les luttes, il pourrait rapidement reconquérir du terrain en terme d’effectifs et d’implantation sociale.

Mais le contenu de son programme est d’une importance décisive. Les dirigeants communistes devraient abandonner le langage confus et ambigu du réformisme « anti-libéral », et ouvrir la perspective d’une société dans laquelle le pouvoir économique et politique sera fermement entre les mains de ceux qui créent toutes les richesses et assurent toutes les fonctions essentielles de la vie sociale du pays – à savoir les salariés eux-mêmes.

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