« Le problème c’est la dette ». Les gouvernants de la France n’ont que cette expression à la bouche pour justifier tout un tas de reculs sociaux, se faisant ainsi passer pour des gestionnaires responsables.
François Bayrou, l’ex-premier ministre, à l’instar de ses prédécesseurs, expliquait récemment sur LCI que « ce ne sont pas les gouvernements mais les Français qui dépensent l’argent ». Son projet de budget prévoyait des sacrifices dans plusieurs domaines : santé, éducation, jours fériés etc…..
Mais qui peut se vanter d’être un champion de la dette, plus de 1000 milliards excusez du peu, si ce n’est le « Mozart de l’économie », à savoir le Président Macron en personne.
D’aucuns seraient tentés de considérer que les gouvernants n’ont pas les compétences afin de bien gérer le pays. C’est tout le contraire. Ils sont très compétents, mais au service d’une classe sociale bien définie : les capitalistes.
Qu’un premier ministre se déresponsabilise à ce point, alors que tant de lois sont passées à l’Assemblée nationale sans votes des députés en utilisant le fameux 49.3, est tout à fait consternant.
De notre point de vue, on sait très bien que la suppression de l’impôt sur la fortune participe à une baisse conséquente des recettes de l’État. On sait très bien que la suppression des emplois publics, et notamment de plus de 1500 agents fiscaux, ne permet pas de récupérer de fortes sommes que certaines fortunes doivent donner à l’État chaque année. On sait très bien que 211 milliards de subventions ont été versées aux entreprises capitalistes, sans aucune contrepartie.
Ce que l’on sait moins peut-être, c’est qu’en 2017, la France détenait 74,4 milliards de dollars de dette américaine, et qu’aujourd’hui elle en détient 284 milliards. On peut légitimement se demander pourquoi racheter de la dette américaine quant de nombreux pays se détournent du dollar. Macron est-il si sûr de la solvabilité des États-Unis dans la période actuelle ?
Les annonces, sous prétextes des menaces qui pèseraient sur la France, concernant le budget de l’armée ne cessent d’augmenter, pour s’aligner sur les 5 % du PIB prônés par l’OTAN.
Et pourquoi tant d’entreprises sont cédées aux intérêts américains ? Quand on pense à Alstom en 2015 : Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, est alors conseillé par Hugh Bailey afin de vendre Alstom au groupe américain General Electric. Et en 2019, ce même Hugh Bailey deviendra directeur général de General Electric en France !
On pense également plus récemment à Doliprane, qui a été vendu au fonds d’investissement américain CD&R, malgré la mobilisation des syndicats de salariés. Ou encore Technip en 2016 .
Ce sont donc 130 milliards de dollars de 1570 entreprises françaises qui ont été vendus aux États-Unis. Macron a fait en sorte que le capitalisme français se trouve dépouillé au profit du capitalisme américain. Pour le dire autrement, une part importante de la dette française vient en soutien de l’impérialisme américain.
Il est temps que notre classe, loin d’être responsable de la dette française mais bien au contraire responsable de toutes les richesses créées, se lève pour prendre le contrôle de l’économie pour la mettre au service du bien de tous, et non au service des impérialismes, et des conséquences désastreuses qu’ils génèrent. Halte à ces discours belliqueux et à ces économies de guerre qui n’apportent que destruction et meurtres. Le capitalisme a fait plus que son temps et nous entraîne tous vers la barbarie, à plus ou moins brève échéance. Face à la catastrophe qui s’annonce, la mise en commun des grands leviers de l’économie, des outils de production et d’échange, est la seule voie qui s’offre à l’humanité pour sa survie.
Eric Jouen