Après près de trois mois de grève (87 jours exactement), les salarié.e.s de l’hôtel de luxe Park Hyatt Vendôme, situé près de la place de l’Opéra à Paris, ont mis fin de manière victorieuse à leur grève, en obtenant un accord de fin de conflit reprenant la plupart de leurs revendications.
29 décembre 2018, JSB, JC92
L’accord est intervenu le 21 décembre, quelques heures avant le début des vacances scolaires. Poussé par la ténacité de la quarantaine de grévistes du Palace de la place Vendôme, par le risque de contagion sur les autres hôtels du groupe à Paris, notamment celui de la place de la Madeleine, et le contexte créé par les gilets jaunes, le groupe Hyatt Regency ainsi que STN le sous-traitant du nettoyage qui collabore dans ce secteur avec la multinationale, ont cédé sur la grande majorité des revendications des salarié.e.s mobilisé.e.s.
Concrètement, ils et elles ont obtenu un statut collectif supérieur et plus protecteur que les conventions collectives qui sont en vigueur dans le secteur de l’hôtellerie et de la propreté, valable y compris en cas de changement de prestataire autrement dit de sous-traitant du nettoyage. De plus, comme le dit le communiqué commun des unions syndicales CGT HPE et commerce de Paris, les salarié.e.s en contrat de sous-traitance ont obtenu le droit de se faire représenter par des délégué.e.s du personnel. Il s’agit d’une victoire, en totale opposition aux ordonnances Macron niant à ce sujet le droit de ces salarié.e.s à être représenté.e.s
Et enfin, la grève a permis d’obtenir un alignement sur les salaires les plus élevés du secteur au sein du groupe Hyatt Regency Paris, qui sont actuellement en vigueur au Regency de la place de l’Étoile à Paris, pourtant moins étoilée que celui de la place Vendôme.
Cette grève victorieuse est celle de la combativité face à l’impunité patronale en plein cœur des beaux quartiers parisiens, de la dignité face à l’impunité policière, du droit face à l’injustice de classe.
A l’image de la longue lutte des postiers et postières du 92, en grève depuis maintenant neuf mois et résistant aux pressions de la direction, ce genre de lutte exemplaire doit constituer un exemple de résistance héroïque face aux pressions des patrons et de leurs chiens de garde médiatiques et politiques, mais face aussi la répression policière qui augmente au même rythme que l’injustice de classe, résistance pouvant mener notre camp à la victoire si le rapport de force balance favorablement.