“Relever le PCF, réengager le combat révolutionnaire” se transforme en contribution.

Le texte Relever le PCF, réengager le combat révolutionnaire ne pourra pas figurer parmi les textes qui seront soumis au vote des militants avant le prochain congrès du PCF. N’ayant été publié que le 13 juin, soit trois semaines seulement avant la date limite, il est d’ores et déjà évident que nous ne parviendrons pas à obtenir les signatures et les attestations nécessaires d’ici le 6 juillet. Malgré le fait que les signatures arrivent bien plus vite que dans le passé, on aurait besoin d’une semaine de plus pour en avoir assez et pouvoir batailler pour arracher les fameuses « attestations » aux instances fédérales.

Chaque signataire doit démarcher individuellement sa direction fédérale pour obtenir une attestation. Et quand il l’obtient – souvent après plusieurs relances – il doit ensuite la transmettre aux rédacteurs du texte qui, eux, doivent transmettre à la direction nationale. La lourdeur de cette procédure, par laquelle l’adhérent doit lui-même fournir à la direction du parti la preuve de ce qu’elle sait déjà, à savoir qu’elle a bien encaissé ses cotisations – n’a d’autre but que de nous compliquer la tâche. L’état de délabrement des structures du parti, et parfois une politique délibérée d’obstruction et de non coopération de la part des directions fédérales, font que la récolte des attestations est une course d’obstacles qui prend beaucoup de temps. Et malheureusement, ce temps-là, nous ne l’avons pas.

Le problème, à la base, c’est que nous avons tardé à lancer notre texte, qui était pourtant déjà rédigé depuis le mois d’avril, déjà. Ce retard appelle une explication. Au mois de mars dernier, Bernard Friot et les camarades qui lui sont proches nous ont demandé de participer à la rédaction d’une « base commune alternative », prônant une rupture avec la politique réformiste de la direction et réaffirmant les objectifs communistes du parti, dans le but d’ouvrir une discussion sur des questions programmatiques et stratégiques pour en finir avec le capitalisme. Cette proposition nous semblait très intéressante. Nous ne sommes pas d’accord avec bien des aspects des idées développées par Bernard Friot, mais il n’empêche qu’il tente, au moins, de jeter des bases théoriques et programmatiques à un changement de société.

Ainsi, entre la fin du mois d’avril et le 8 juin, plusieurs rencontres et échanges nous ont permis de mettre au point un texte commun. Le temps perdu en ce qui concerne la collecte des signatures allait être compensé, pensions-nous, par l’assise militante plus large d’un texte unitaire. Patrice Cohen-Séat, connu pour ses positions « liquidatrices » et sa volonté de mettre le parti à la remorque de la France Insoumise, a pris contact avec Bernard Friot pour lui dire que sa démarche l’intéressait. Il nous a été demandé si nous nous opposerions à sa signature. Nous avons répondu que nous trouvions pour le moins curieux que Patrice Cohen-Séat s’intéresse à une démarche complètement à l’opposé de tout ce qu’il essaie de faire depuis des années, et qu’il était pour nous hors de question de faire des concessions politiques au courant « liquidateur ». Les camarades proches de Bernard, et, nous semblait-il, Bernard lui-même, étaient d’accord avec nous sur ce point. Mais le 8 juin, à la veille de la publication de notre « base commune alternative », Bernard Friot a subitement annoncé qu’il renonçait au projet. Ceci nous a obligé à tout reprendre à zéro. Voilà ce qui explique notre retard.

Nous savions dès le départ qu’un renoncement de ce genre était une possibilité. C’était un risque que nous avons pris, et nous en assumons la responsabilité. Si, dans l’avenir, la proposition devait se renouveler, nous saurions mieux à quoi nous attendre. Nous savions qu’il serait très difficile de collecter plusieurs centaines de signatures et de surmonter les tracasseries administratives dans un délai si court. Alors que la direction du parti n’a recueilli que 49 « signatures » pour son texte, à savoir les 29% des membres du CN qui l’ont voté, elle dispose des moyens financiers et logistiques pour le communiquer immédiatement à tous les adhérents. Les militants de base que nous sommes doivent se débrouiller comme ils peuvent pour porter l’existence de notre texte à la connaissance des adhérents. Le nombre de signatures par département étant plafonné à 30, il faut en récolter environ 400 avec les attestations afin de faire valider le texte. Nous nous sommes lancés, et nous n’avons pas à rougir des résultats obtenus. Mais force est de reconnaître maintenant que le délai était effectivement trop juste.

Nous transformons donc notre « base commune alternative » en « contribution » et nous continuons à récolter des signatures. Nous ferons tout ce que nous pourrons pour porter les idées qu’elle défend à la connaissance des militants communistes. Plus que jamais, face à la régression sociale qu’imposent les capitalistes et les gouvernements, nous avons besoin d’un PCF fortement enraciné dans la population et doté d’un programme qui relie les revendications sociales à la nécessité de briser le pouvoir de la classe capitaliste.

Les problèmes qui se posent sont trop graves pour trouver réponse dans des demi-mesures et des réformes superficielles. Le PCF a besoin d’un programme communiste. Il a besoin  d’une stratégie qui ne le réduit pas à un point d’appui pour d’autres forces politiques. Il nous faut une direction qui n’a pas besoin de se protéger du contrôle des militants par des procédures non démocratiques. L’auto-désignation des chefs favorise la médiocrité. Il faut reconstruire et renforcer le parti au moyen d’une profonde démocratisation de ses structures, pour que son Conseil National et toutes ses instances dirigeantes soient démocratiquement élus par les militants. Voilà le sens de notre combat. Nous invitons tous ceux qui le partagent et ne se résignent pas à voir le parti dériver à se faire entendre et à nous rejoindre dans notre lutte pour relever le PCF.

Pour tout contact : riposte.mail@gmail.com

Greg Oxley. PCF Paris 10.     Le 2 juillet 2018

 

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