La CGT EVSPC (Espaces Verts, Sports, Prévention et Cimetières) a déposé un préavis de grève pour la journée du 21 décembre concernant tous les personnels de l’École du Breuil (ouvriers, techniques, agents de surveillance, administratifs, enseignants) qu’ils soient titulaires, contractuels, vacataires ou en contrat aidé. Les revendications des grévistes portent sur le refus de la création d’un EPL (entreprise publique locale) en lieu et place de la régie directe par la DEVE de l’École du Breuil, ce qui constitue, pour la CGT, un premier pas vers la privatisation de l’établissement.
La CGT exige également le maintien du statut de fonctionnaire des agents, des spécificités des jardiniers et de leurs encadrants (cours aux élèves) et du statut actuel des professeurs certifiés de l’école. Elle refuse la suppression d’un certain nombre de postes en contrat aidé, qui sont indispensables au bon fonctionnement de l’école, et demande leur transformation en emplois titulaires. Elle demande aussi l’ouverture de concours pour titulariser les CDI existants et la contractualisation des professeurs vacataires faisant plus de 9 heures par semaine et la transformation de leur contrat en CDI après trois ans.
Le communiqué de la CGT explique que « pendant des années, on a entendu parler d’une réforme du fonctionnement de l’école, pour la moderniser… jusqu’au Comité Technique de la DEVE en janvier 2017 où l’élue Mme Komites nous a annoncé que la maire Mme Hidalgo avait pris sa décision : ce serait une transformation en EPL. »
En réponse à l’administration qui affirmait que cette décision était largement soutenue par les personnels, la CGT a organisé un référendum au sein de l’école le 26 janvier 2017. Non ! Le projet n’était pas largement porté par les personnels de l’école et ne l’est toujours pas. Depuis le début, la CGT est contre le changement de statut de l’École du Breuil et aux cotés des agents qui veulent le combattre : Non à l’EPL ! Oui au service Public ! Non à la précarité et à la privatisation ! Oui au statut fonction publique pour tous !
La Riposte soutient sans réserve la lutte des salariés de l’École du Breuil. Le 5 novembre dernier, elle a publié un article, rédigé par des de la CGT, qui explique en détail les conséquences négatives, pour le personnel comme pour les usagers, du projet de la Ville de Paris concernant cet établissement. Le texte, Bradage des services publics parisiens : Du Breuil, un cas d’école, a largement circulé, par le biais des réseaux sociaux, dans la CGT et dans le PCF. Il a été repris sur Médiapart, également.
Les élus du PCF dans l’ambiguïté
Cette grève, ainsi que toutes les revendications qu’elle porte, devrait être soutenue par tous les CGTistes et militants du PCF. Malheureusement, jusqu’à présent, le comportement des élus du PCF à la Mairie de Paris n’a pas été à la hauteur des enjeux. Soucieux de ne pas s’opposer frontalement à leurs alliés « socialistes » – en vérité des « macronistes sans Macron » – ils n’ont pas soutenu la lutte de la CGT et se réfugient dans l’ambiguïté. Lors d’un vœux présenté au nom de Danielle Simonnet, reprenant les revendications de la CGT, ils ont préféré s’abstenir. Ainsi, les CGTistes sur place se sentent « lâchés » par les élus du parti. Ceci n’est pas acceptable. Quand les travailleurs sont en lutte contre la régression sociale, le soutien clair et net des élus du PCF devrait aller de soi. Et tant pis si cela ne plaît pas au Parti Socialiste ! Le cas de l’École du Breuil est un exemple parmi d’autres du « grand écart » que les élus du PCF s’imposent. Ils essaient de résister à la régression sociale tout en étant en alliance avec ceux qui l’imposent ! Il faudra bien mettre fin à cette contradiction insoluble et choisir son camp. Clairement, notre parti va devoir rompre l’alliance avec le PS – à Paris et ailleurs – s’il veut jouer pleinement son rôle de défenseur des intérêts des travailleurs.
Greg Oxley, PCF Paris 10.