Sonia Nour travaille pour la mairie communiste de La Courneuve ou Gilles Poux est le maire. Cette jeune femme a milité pour le droit des minorités, mais également contre les violences faites aux femmes. Une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son conjoint. Suite à l’attaque au couteau à Marseille où jeunes deux femmes ont été tuées, Sonia a publié le tweet suivant: « Quand un martyr égorge une femme et en poignarde une autre, là ça fait du bruit. Terrorisme, du sang, civilisation, blablabla. Par contre que le terrorisme patriarcal nous tue tous les deux jours on entend moins vos grandes gueules ». Dans un deuxième tweet, reprenant le même texte, le mot « martyr » aurait été mis entre guillemets. Au-delà du choix des termes qui n’engage qu’elle, elle entend dénoncer, d’une façon un peu provocatrice, le fait que les médias parlent beaucoup de ce double assassinat du fait que ce soit un terroriste et jamais des violences quotidiennes faites aux femmes.
L’inconvénient du réseau social Twitter est que l’on réagit à chaud et ne réfléchit pas toujours à la formulation. Si Daesh considère des individus comme celui qui a frappé à Marseille comme des « martyrs », pour nous ils ne sont que des assassins fanatisés, des fascistes. Compte tenu de ses responsabilités, Sonia Nour aurait dû être plus attentive à sa façon de s’exprimer, et savoir que des formulations irréfléchies seraient immédiatement exploitées par la droite et l’extrême droite. C’est exactement ce qu’il s’est passé. Sa maladresse a mis le feu aux poudres de l’ensemble de ce qu’elle appelle « la fachosphère » a lancé une campagne virulente et hystérique contre elle, l’accusant d’apologie du terrorisme et mettant la pression sur le maire de La Courneuve. Or, rien ne justifie cette accusation, à notre avis, et surtout à l’avis des camarades qui connaissent Sonia et qui connaissent ses idées et ses valeurs. Nous ne voyons rien de valorisant à l’égard de cet assassin dans les propos de Sonia. Sous le coup de l’émotion ou de l’énervement, on prend moins le temps de bien choisir ses mots. La réaction punitive de Gilles Poux nous paraît, de ce point de vue, tout à fait excessive. Sonia a été mise à pied à titre conservatoire et convoquée à un entretien préalable au licenciement. Gilles Poux a ensuite annoncé sa décision sur son Facebook, à la grande satisfaction de l’extrême droite. Mieux que le féliciter, les réactionnaires déversent leur fiel habituel sur son mur, incitant Gilles Poux de poster un statut supplémentaire : « Les propos racistes qui ont été tenus dans les commentaires des publications précédentes concernant Sonia Nour sont parfaitement inacceptables. Tous les messages de ce type seront supprimés et leurs auteurs bannis de cette page ». Je vous laisse imaginer la teneur des propos de ces racistes contre cette jeune femme à la peau noire.
Le comportement de Gilles Poux n’est pas ce qu’on attend d’un maire communiste. Il fallait simplement discuter avec elle. Se laisser influencer par la propagande des groupuscules d’extrême droite, privant une jeune femme – enceinte de six mois – de son emploi de cette façon n’est pas acceptable. Ne pas respecter le Code du Travail est encore plus grave. Au-delà du fait qu’il n’y a aucune apologie du terrorisme du message de Sonia Nour, son tweet n’engage qu’elle. Il est de l’ordre de sa vie privée, de ses opinions personnelles, et n’a pas de rapport avec son travail à la mairie de la Courneuve. Gilles Poux n’est-il pas en train d’agir selon des critères « électoralistes » ? Se donnant des pouvoirs qu’il n’a pas, il prend sur lui de décider de ce qui constitue une « apologie du terrorisme » ou pas, et démet Sonia de ses fonctions ! Aucune enquête judiciaire n’a lieu au moment où nous écrivons cet article. Est-ce vraiment une attitude correcte de la part d’un maire qui se dit défenseur des travailleurs? Assurément pas. Nous apportons notre soutien à Sonia Nour, face à l’injustice qui la touche.
Fabien Lecomte PCF 28
Le tweet attribué à Sonia Nour déclarant sa haine contre “tous les Français” est un faux, mis sur les réseaux par des militants d’extrême droite.
La Riposte.
Une petite précision pour les camarades de la Riposte. Sonia virait systématiquement de ses contacts facebook les camarades du parti qui osaient débattre avec elle des propositions de la Riposte à l’occasion du précédent congrès… L’ostracisme interne au parti elle maîtrise.