Le massacre chez Charlie Hebdo. L’union nationale n’existe pas !

Le massacre perpétré dans les locaux de Charlie Hebdo est une abomination.

Les morts et les blessés sont les victimes d’individus abjects qui les ont punis tout simplement pour avoir exprimé leurs idées. C’est une atteinte non seulement à la vie humaine, mais aussi au droit démocratique le plus élémentaire, celui de dire ce que l’on pense.

Charlie Hebdo est un journal critique, humoristique, provocateur, qui a contribué à sa manière à la mise en accusation d’un ordre établi fondé sur l’exploitation, l’injustice et l’hypocrisie. Dans ses colonnes – et dans le travail de ses célèbres caricaturistes – les politiciens fourbes et véreux, les religions et les obscurantistes, les politiciens et les réactionnaires de tout poil ont été dénoncés et tournés en ridicule.

Surfant sur la vague d’indignation soulevée par le massacre, Hollande, Sarkozy, Le Pen et pratiquement toute la « classe politique » appelle à « l’union nationale ».

Cela veut dire quoi ?

Que nous devrions tous « faire bloc » avec les capitalistes, les politiciens réactionnaires et des dirigeants qui, comme Hollande en Syrie, comme Sarkozy en Libye, ont soutenu des milices fondamentalistes ?

Non, de cette « union nationale », nous n’en voulons pas. Et à notre avis, la direction de notre parti, le PCF, a fait une erreur en lançant un appel sur le même registre.

En fait, cette « union » est complètement fictive. Le Pen et Sarkozy, aidés par les médias capitalistes, profiteront des attentats pour stigmatiser les étrangers, les immigrés, les musulmans, les « banlieues » pour diviser les travailleurs entre eux. Hollande tentera de profiter des événements pour faire oublier sa politique de régression sociale. C’est à nous, les travailleurs, les « sans dents », la « canaille », d’honorer la mémoire de ceux qui avaient pris la défense de notre camp. Nous ne voulons pas des larmes de crocodiles du camp adverse !

Les criminels qui ont tué le personnel de Charlie Hebdo sont les ennemis du mouvement ouvrier. Mais ils ne sont pas les seuls ennemis, ni même les plus dangereux. Notre colère et indignation à propos de ce massacre ne doit pas nous faire oublier cela. La société française est divisée en classes aux intérêts opposés, avant comme après ces événements. L’union nationale n’existe pas. Les fanatiques qui ont voulu réduire Charlie Hebdo au silence ne sont autres que le produit d’une société profondément divisée, d’un ordre social qui nous refoule en arrière, d’un système pourri qui s’appelle le capitalisme. C’est contre ce système – et ses représentants – que nous devons diriger notre colère.

Dans les rassemblements, pas de nationalisme ! Pas de place au drapeaux bleu-blanc-rouge ! Pas de place à la La Marseillaise ! L’unité, oui, mais celle des travailleurs !

5 thoughts on “Le massacre chez Charlie Hebdo. L’union nationale n’existe pas !

  1. je suis en parti d’accord avec cet article mais malgre tout je ressens un certain sectarisme! sectarisme auquel je me bats chez les vieux du pc qui gouvernent nos fédés aujourd’hui ! Charlie habdo et ses dessinateurs et autres sont mort pour faire vivre la liberté d’expression ; certes on souhaite tous ne pas voir défiler l’ump sarko en tête et le FN qui n’ont fait que faire monter la haine . Mais d’un autre côté il est triste de voir q’uil faille 12 morts journaliste pour reunion l’ensemble des partis dans la rue et toute les individus tel qu’il soit pour pleurer cette liberté! Oui je suis le premier à me battre pour les libertes et contre le fascisme , mais si nous sommes pour cette libertés d’expression nous nous devons d’ecouter l’ensemble de la classe politique même la pire! c’est à nous de former et nous organiser comme l’ont si bien fait Charb cabu Wolinski et l’ensemble de charlie habdo pour lutter contre toute forme de barbarie dont aujourd’huie ils ont été victime! Je me souviens d’une citation latine ” si vis pacem para bellum ” ” si tu veux la paix prépare la guerre”! On récolte aussi parfois ce qu’on sème! les politiques ont semé la haine et l’ont fructifié mais charlie à joué avec le feu et savait à quoi s’attendre également…. c’étaient des résistants des purs des durs , et pour leur mémoire moi perso j’irais a tout rassemblement tel qu’il soit sous appel des camarades ou même républicains ! Quand un ami meurt un autre se lève pour pendre sa place et continuer le combat ! ( le chant des partisans) .

    1. Cher camarade,

      Je ne crois pas que l’on puisse qualifier de “sectaire” un article qui dit, en substance, que “l’union nationale” est un mythe et que le mouvement ouvrier ne devrait jamais marcher ensemble ou “faire bloc” avec ses ennemis. On ne dit pas qu’il n’est pas admis “d’écouter” le Front National ou Sarkozy. On n’a pas le choix, de toute façon, parce qu’ils sont omniprésents dans les médias ! Par contre, nous sommes fermement opposés à toute collaboration politique avec la classe adverse. Les drapeaux du PCF, de la CGT et des autres composantes du mouvement ouvrier ne devraient pas se mélanger avec ceux de la Droite.

      Fraternellement,

      Greg Oxley
      La Riposte et PCF Paris 10

  2. Jean-Paul, ce qui aurait été simple à faire c’est de lancer le rassemblement comme l’ont fait le PCF, le PS , les verts etc (enfin les parti de “gauche”) mais on avait pas à “inviter” Sarko!
    Si l’UMP ou le FN voulait participer ils avaient qu’à venir, point!
    Valls vient de prouver par l’absurde que l’union nationale est une fumisterie, si ils voulaient l’unité nationale pourquoi refusé le FN? si on le refuse c’est bien que “cette” union ne peut-être qu’une union partielle donc ce n’est pas l’union!
    Le problème c’est que le FN et l’UMP s’en servent………….en même temps fallait pas être devin pour s’en douter!!

  3. Sur le blog du Npa 34, une saine colère :
    TERRORISTES ?
    Gros cons sanguinaires, fanatiques de mes dieux, assassins endoctrinés et formatés, connards délirants. Ou même, si on est partisan de la théorie du complot, mercenaires ou pantins manipulés.
    Mais, par pitié, pas TERRORISTES !
    Ou alors, pas plus que les soldats israéliens qui détruisent les maisons pour apprendre aux Palestiniens à se révolter, comme l’avait fait auparavant l’armée française en Algérie. Pas plus que les gardes mobiles qui nous balancent des grenades offensives pour nous apprendre à manifester. Pas plus que tous les bombardements aveugles en Irak ou en Syrie. Pas plus que les maîtres-chanteurs qui menacent les Grecs (“si vous n’acceptez pas de mourir de faim, on vous coupe les vivres”).
    Parce qu’on les voit venir, gros comme une maison :
    TOUS UNIS CONTRE LE TERRORISME !
    Et on sait la tête qu’il a, le terroriste présumé : une tête de bouc-émissaire et un nom à consonance arabe. On le rencontre dans les mosquées ou à l’entrée des immeubles délabrés au fin fond des banlieues pourries.
    Et vous voudriez que je me sente solidaire de ceux qui entretiennent l’exclusion, qui pourchassent les Roms et multiplient les sans-papiers ? Au nom de quoi ? Vous croyez vraiment que l’acte odieux de ces salopards contre les journalistes et les salariés de Charlie Hebdo met plus en danger la liberté de la presse que l’étranglement financier à coup de procès ou de dépendance à la manne publicitaire, de petits arrangements avec le rédacteur en chef pour faire taire les plumes dissidentes ?
    Bien sûr, il fallait marquer le coup. Évidemment, j’étais dans la rue mercredi soir. Bien sûr. Mais jeudi midi, à l’heure où ils ont voulu nous imposer une minute de silence, tous unis du chômeur au PDG, du sans-papiers au sous-préfet, je me suis enfermé chez moi pour écouter Rockn’Roll de Led Zeppelin à fond la caisse histoire de ne pas entendre leur silence.
    Même si je ne me reconnaissais plus vraiment dans leurs évolutions récentes, j’ai gardé de l’estime pour ces dessinateurs qui ont si bien su exprimer ma révolte pendant de longues années, avec une insolence dans laquelle je me reconnais encore, un sens de la provocation particulièrement bienvenu à cette époque de bien-pensance et de politiquement correct.
    (http://npaherault.blogspot.fr/2015/01/terroristes-gros-cons-sanguinaires.html)

  4. Salut les ami(e)s !

    Je me sens à contre courant ce soir, comme beaucoup de communistes, j’ai partagé bien des convictions, nous sommes tous Charlie. Mais comme marxiste – révolutionnaire, comme marxiste, au PCF, je refuse l’union nationale forgée sur les victimes de Charlie Hebdo !

    Toujours, je n’ai eu qu’un seul camp, celui de la classe ouvrière, en France, un air du 4 août 1914, souffle, et cela reste le vent mauvais, on va pas tuer Jaurès deux fois.

    Le massacre perpétré dans les locaux de Charlie Hebdo reste une abomination.

    Cependant, dans les rassemblements historiques, de ce dimanche 11 janvier, tout était contradictoire, quelles convergences entre les dirigeants du monde en tête, et les simples citoyens, si nombreux derrière ?

    D’ailleurs, je ne sépare pas de mes camarades, ceux qui ont manifesté, et ceux qui ont refusé.

    L’Unité, oui, j’en suis partisan, mais la seule unité, qui vaille, sera celle des travailleurs, cela aurait eu un sens, cela aurait pu plaire au victimes de Charlie Hebdo !

    La lutte pour un gouvernement des travailleurs demain, sera longue, mais nous devons continuer, inlassablement le combat…

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