Le MJC et la lutte contre le capitalisme

Le capitalisme est un système fondé sur l’exploitation de l’homme par l’homme. Les grands groupes industriels, les banques et les entreprises de distribution appartiennent à un nombre toujours plus restreint de propriétaires. Si cette classe sociale s’intéresse à la production de biens et de services, à la culture et à tout autre aspect de l’activité humaine, ce n’est que dans la mesure où cela contribue à accroître les profits qu’elle en tire. Les priorités et les « valeurs » des capitalistes se réduisent à la défense de leur pouvoir et de leurs privilèges.

La sanglante histoire du capitalisme – le pillage des pays sous-développés, l’esclavage, les deux guerres mondiales, le fascisme, l’holocauste, Hiroshima et Nagasaki, etc. -, tout comme ce qui se passe actuellement dans le monde, montrent clairement que les défenseurs de ce système ne s’opposent à la violence que lorsqu’elle nuit à leur sacro-sainte propriété privée. Par contre, ils sont prêts à déclencher des guerres et à commettre les pires atrocités quand leurs intérêts sont en jeu. L’attitude des « barons » de l’industrie pharmaceutique à l’égard de la vente aux pays pauvres de médicaments génériques est un exemple parmi beaucoup d’autres du comportement cynique et meurtrier dont est capable la classe capitaliste. Il ne leur importe pas que plusieurs millions de personnes meurent du SIDA sans jamais avoir reçu de traitement. Dans la sphère économique, toute activité qui ne répond pas aux critères de rentabilité est impitoyablement sacrifiée, quelles qu’en soient les conséquences pour les salariés et leurs proches. L’avarice insatiable de la classe capitaliste, qui est toujours à la recherche de marchés, de matières premières, de nouvelles sources de profit, est en train de refouler en arrière toute l’humanité.

Aujourd’hui, le système capitaliste traverse une profonde crise internationale. Le grand paradoxe de notre époque, c’est que les progrès techniques et l’accroissement de la productivité du travail humain qu’ils impliquent se traduisent par une généralisation de la pauvreté, par le phénomène permanent du chômage massif et par la régression sociale dans tous les domaines. En France, l’échec du capitalisme et son caractère réactionnaire trouvent leur expression dans la stagnation de l’économie et dans la brutalité de la politique menée par Chirac et Raffarin. La production industrielle est en récession, l’investissement est en baisse et l’économie nationale marque un arrêt. Le taux de croissance du PIB français avoisine 0 %.

Les conditions de travail se dégradent. Pour les millions de salariés qui doivent accepter des emplois précaires et mal payés, la vie se réduit à une lutte incessante pour être en mesure de payer le prochain loyer, et pour certains le prochain repas. Chaque semaine apporte son lot de suppressions d’emploi et de « plans sociaux ». La jeunesse paie un lourd tribut à ce vandalisme patronal. Un jeune sur quatre est aujourd’hui sans emploi.

A côté de l’étalage éhonté des grandes fortunes de ceux qui vivent de l’exploitation du travail salarié, on assiste à l’apparition, dans une fraction de plus en plus large de la population, des diverses manifestations de la pauvreté. La France est l’un des pays les plus riches du monde, et pourtant, chaque année, des centaines de SDF meurent de froid et d’autres « maladies de la misère ». Au cours de l’été de 2003, des milliers de personnes sont mortes de déshydratation. La « soupe populaire », que l’on croyait disparue depuis la grande dépression des années 30, est servie chaque jour à des milliers de personnes menacées de malnutrition.

D’après les défenseurs du capitalisme, il y aurait « trop » de travailleurs – d’où le chômage -, trop de retraités – d’où la « réforme » Fillon -, « trop » d’étudiants – d’où les projets de Luc Ferry – et, bien sûr, « trop » d’étrangers – d’où les centres de rétention, les déportations, la double peine et les innombrables discriminations dont ils sont victimes. En réalité, ce type d’« analyse », que la presse et l’industrie audiovisuelle nous rabâchent sans cesse, est l’expression pure et simple du fait que le capitalisme est devenu incompatible avec les besoins et les aspirations les plus élémentaires de la population.

Les jeunes se trouvent en première ligne face aux attaques du MEDEF et du gouvernement Raffarin. Dans les entreprises, ils doivent le plus souvent se contenter d’emplois mal payés, précaires et non qualifiants. Ainsi, les jeunes forment la majorité des travailleurs intérimaires. Sous prétexte de « formation », un nombre considérable de jeunes travaillent pour moins que le SMIC. Or, aucun jeune, même débutant, ne devrait gagner moins que le SMIC. Le niveau très faible des rémunérations relègue bon nombre de jeunes travailleurs au rang de ceux que les Américains appellent les working poor, « les pauvres en activité ». Il faut revaloriser le salaire minimum pour permettre à chaque travailleur, jeune ou moins jeune, de vivre décemment.

A l’école et à l’université, les intérêts de la jeunesse sont directement menacés par la politique de la droite. L’enseignement public souffre d’un délabrement généralisé – manque de professeurs et de personnels auxiliaires, précarité de nombreux employés et locaux en déshérence. La droite veut geler l’embauche de professeurs, supprimer des milliers de postes de surveillants et d’aides-éducateurs. Dans les universités, la réforme dite ECTS signifierait un désengagement progressif de l’Etat dans le système universitaire au profit du patronat local. Il s’agit de régionaliser aussi bien le financement des universités que le contenu des programmes. L’intervention des grandes entreprises dans la définition des programmes aurait pour conséquence de créer des diplômes n’ayant leur pleine valeur qu’aux yeux de ces mêmes entreprises. Les filières « non rentables » – lettres, philosophie, sociologie, etc., – se verraient de plus en plus ramenées au rang d’option. Cette réforme est taillée sur mesure pour répondre aux intérêts de la classe capitaliste. Le patronat considère que l’Education nationale coûte trop cher et qu’elle n’est pas adaptée à ses besoins. Son idéal, c’est un système universitaire « professionnalisant », c’est-à-dire qui dispense des formations strictement conformes à ses besoins immédiats en main d’œuvre.

Les lycéens et les étudiants ont intérêt à comprendre les véritables enjeux qui se cachent derrière la propagande fumeuse de la droite sur ce projet de réforme et à se mobiliser contre les restrictions budgétaires et la dégradation générale de l’Education publique. L’éducation devrait être gratuite et ouverte à tous. Le gouvernement veut « dégraisser » l’Education nationale tout en augmentant massivement les dépenses militaires. Pour fabriquer et vendre des armes – souvent à des régimes répressifs et dictatoriaux – ou pour faire la guerre, il y a de l’argent. Mais pour l’éducation de la jeunesse, les caisses sont vides !

La crise du capitalisme impose aux travailleurs, aux jeunes et aux retraités une sorte de mobilisation permanente pour défendre leurs acquis sans cesse remis en cause, et ce dans toutes les phases du cycle économique, en période de reprise comme en période de récession. Par exemple, pendant la reprise de 1997 à 2001, les profits et la valeur des actions flambaient, mais les conditions de vie du plus grand nombre se dégradaient. La baisse statistique du chômage masquait une véritable explosion d’emplois précaires au détriment d’emplois stables. Avec l’amorce, au printemps 2001, d’un ralentissement économique, la destruction des emplois à durée indéterminée s’est accélérée, tout en s’accompagnant d’une suppression massive des emplois par intérim et des CDD.

Aujourd’hui, le capitalisme signifie donc régression sociale par temps de reprise et régression sociale aggravée par temps de récession. Cette tendance ne se limite pas au seul domaine de l’emploi. Elle concerne également les conditions de logement, la couverture sociale, le niveau des salaires et des retraites, les budgets sociaux et, de manière générale, de tout ce qui détermine le niveau de vie de la population. Encore une fois, une conclusion inéluctable découle de ce constat : le capitalisme est devenu un système parasitaire et rétrograde, incompatible avec les besoins fondamentaux de l’immense majorité de la société. Il ne peut continuer d’exister qu’au détriment des conditions de vie de la vaste majorité de la population.

Racisme et discriminations

La droite et la classe capitaliste ne sont pas vraiment racistes, en ce sens qu’elles sont prêtes à exploiter n’importe qui, quelles que soient sa couleur et sa nationalité ! Cependant, le racisme fait partie de l’arsenal idéologique des capitalistes qui, conscients de leur position minoritaire dans la société, ont tout intérêt à diviser pour mieux régner. La discrimination qui s’exerce contre les « étrangers » résidant en France est inacceptable. La pratique très répandue de la discrimination raciale à l’embauche n’est un secret pour personne, et surtout pas pour tous les jeunes dont la peau est insuffisamment blanche au regard des critères non avoués de bon nombre d’employeurs. De nombreuses enquêtes confirment ce que tous les jeunes savent par leur expérience quotidienne : à qualification et expérience professionnelle égale, une personne blanche et d’origine française a trois ou quatre fois plus de chances d’être embauchée qu’une personne de couleur noire ou de « type maghrébin ». La même discrimination s’opère dans la recherche d’un logement et dans bien d’autres domaines. On a tous expérimenté la sélection raciste qui existe à l’entrée de nombreuses boîtes de nuit.

Le racisme a trouvé son expression la plus flagrante dans la propagande haineuse du Front National et du MNR. Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret veulent renforcer et officialiser la discrimination raciale. Ils cherchent à semer la haine et la division en répétant que plus on expulserait d’immigrés, mieux les travailleurs de nationalité française se porteraient. Ils prétendent vouloir mettre les « Français d’abord ». Or, en réalité, le programme politique du Front National est une véritable déclaration de guerre contre les intérêts de tous les travailleurs et tous les jeunes, quelle que soit leur nationalité.

Par exemple, le programme du FN réclame « une totale liberté de licenciement ». Autrement dit, un patron qui veut renvoyer un salarié doit pouvoir le faire sur-le-champ, sans s’embarrasser d’explications. Le Pen propose en outre la suppression pure et simple du SMIC ainsi que l’annulation des négociations collectives sur les salaires. Selon les termes de son programme, les salaires doivent faire l’objet d’une « fixation libre » par l’employeur, ce qui se traduirait dans la pratique par une baisse importante des rémunérations. Le FN propose encore la suppression de la limitation de la semaine de travail et du système actuel de protection sociale. Selon Le Pen, « chacun devrait pouvoir librement définir le degré de protection qu’il désire pour lui-même et sa famille. » Autrement dit, seuls les riches auraient les moyens de se payer une bonne protection sociale. Dans l’ensemble, le programme de Le Pen constitue une offensive majeure contre nos acquis sociaux et un renforcement de l’appareil répressif de l’Etat.

La lutte contre le Front National et contre le racisme figure, à juste titre, parmi les priorités des militants du MJC. Il faut s’opposer vigoureusement à toutes les formes de discrimination raciale. Il faut notamment mettre fin à cette loi scandaleuse qui interdit aux étrangers de travailler dans la Fonction publique. Il faut également revendiquer haut et fort le droit de vote et d’éligibilité de tous les étrangers qui séjournent en France depuis un certain temps – six mois, par exemple – et ce à toutes les élections, y compris les législatives et les présidentielles.

Le développement du Front National a été favorisé, d’une part, par le soutien financier, logistique et moral de la classe capitaliste, et d’autre part, malheureusement, par l’incapacité des gouvernements de gauche successifs à agir concrètement contre le chômage et contre la dégradation des conditions de vie en général. Le Pen a trouvé une oreille favorable non seulement parmi la fraction des classes aisées la plus imbue de préjugés et de mépris pour tout ce qui ne lui ressemble pas, mais aussi et surtout parmi les couches les plus misérables et démoralisées de la population. Le Front National a profité de l’accumulation d’amertume et de frustration chez de gens qui s’estiment – non sans raison – trahis par la gauche. La lutte contre le racisme est donc indissociable de l’adoption, à gauche, d’un programme qui réponde réellement aux aspirations de la masse de la population.

La discrimination ne se limite pas au seul problème du racisme. Les femmes sont plus souvent frappées par le chômage que les hommes. Dans les entreprises, elles sont payées, en moyenne, 25 % de moins que les hommes. En particulier, les jeunes femmes doivent, plus souvent que les jeunes hommes, accepter des emplois précaires et mal payés. Dans les boutiques de prêt-à-porter, par exemple, les vendeuses ont souvent un contrat de base de seulement 5 ou 10 heures par semaine, qui est ensuite modifié, souvent en toute illégalité, en fonction des besoins de l’employeur. L’évolution professionnelle des femmes est très souvent bloquée sous prétexte quelles ont tendance – Ô catastrophe ! – à faire des enfants, quand ce n’est pas purement et simplement une question de préjugés sexistes de la part des décideurs. Enfin, les personnes handicapées ou malades, les personnes sans ressources, les syndicalistes ou n’importe quel salarié jugé trop revendicatif – tous sont souvent victimes, dans leur vie quotidienne, de nombreuses discriminations.

Guerres et impérialisme

En France, comme chez toutes les grandes puissances, la régression sociale sur le plan intérieur va de pair avec l’oppression des peuples et le pillage des ressources des pays sous-développés. L’invasion et l’occupation de l’Irak montrent la brutalité implacable de l’impérialisme, qui ne recule devant rien dans sa quête de ressources et de marchés. Après la première guerre du Golfe, la guerre contre la Serbie et la guerre en Afghanistan, cette nouvelle plongée dans l’horreur indicible de la guerre a rencontré une opposition massive de la part de la jeunesse, en France et dans le monde entier. L’invasion était prévue depuis longtemps. Derrière les prétextes de la « lutte anti-terroriste » et des « armes de destruction massive » que le régime irakien était supposé détenir – lesquelles se sont avérées inexistantes -, la guerre a mis en évidence les véritables rouages du système capitaliste. Malgré les convenances hypocrites du soi-disant « droit international », les rapports entre les pays sont déterminés par le pouvoir économique et militaire.

La guerre et le pillage des ressources du monde font tout autant partie du capitalisme que la propriété privée et la concurrence. Cependant, les capitalistes ne déclenchent pas une guerre par caprice, mais seulement quand leurs intérêts vitaux sont en jeu. Pour les stratèges de l’impérialisme américain, face à l’instabilité croissante du Moyen Orient, et en particulier de l’Arabie Saoudite, il fallait absolument s’assurer le contrôle des ressources pétrolières irakiennes, qui sont les deuxièmes plus importantes au monde, juste derrière l’Arabie Saoudite. Des considérations d’ordre militaire et stratégique de la plus haute importance entraient également dans les calculs de l’administration américaine. L’occupation militaire de l’Irak devait offrir aux Etats-Unis une base d’opérations contre tous les pays environnants. En Arabie Saoudite, la chute du régime actuel rendrait nécessaire une occupation militaire des raffineries et les gisements saoudiens. Compte tenu de ces objectifs, l’impérialisme américain ne pouvait plus se contenter de l’embargo de l’ONU, qui avait infligé plus d’une décennie de famine et de misère au peuple irakien. Plus d’un million d’Irakiens – dont près de 500 000 n’avaient pas 5 ans – ont perdu la vie en conséquence des mesures prises par l’ONU. Cette « stratégie » de lente strangulation a donc fait place à la stratégie de la guerre et de l’invasion.

Chirac et Raffarin étaient contre l’invasion américaine de l’Irak parce que celle-ci empiétait directement sur les intérêts de l’impérialisme français, qui convoitait lui aussi le pétrole irakien. Les compagnies pétrolières françaises et de nombreux groupes industriels avaient signé des accords préliminaires au sujet de l’exploitation des ressources pétrolières irakiennes par TotalFinaElf dans la perspective d’une éventuelle levée de l’embargo. L’invasion signifiait l’annulation de ces accords et balayait au passage ce qui restait de l’impérialisme français dans la région. D’où le conflit d’intérêts entre Paris et Washington.

Chirac reprochait aux Etats-Unis de ne pas se soumettre à l’ONU, qui, disait-il, devait seule décider d’une intervention militaire en Irak. Cependant, dans toute l’histoire de l’ONU, la France n’a jamais accepté de soumettre à un accord de l’ONU les interventions militaires qu’elle estimait nécessaires lorsque ses propres intérêts impérialistes étaient en cause. Par exemple, lorsque la France a agressé l’Egypte, en 1956, elle l’a fait contre la volonté des Etats-Unis. De même, la guerre d’Algérie a été menée pendant de longues années sans que la France prête la moindre attention à ce que pouvait en penser l’ONU. Quand c’est possible, les impérialistes veulent bien cautionner la défense de leurs intérêts par une résolution de l’ONU. Cependant, ni Bush, ni Poutine, ni Blair, ni Chirac ne laisseraient l’absence d’une telle résolution faire obstacle à la poursuite de leurs intérêts particuliers.

Il faut s’opposer à tous les impérialismes, y compris l’impérialisme français, qui est tout aussi rapace et réactionnaire que l’impérialisme américain. Tout au long de son histoire, la France impérialiste n’a jamais hésité à faire la guerre contre les peuples qui voulaient résister à sa domination. En Indochine, dans les années 30, des manifestations pacifiques ont été bombardées par l’aviation française. Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, les Malgaches ont eu droit au même traitement. En Algérie, des centaines de milliers de personnes ont été froidement massacrées, torturées, mutilées et violées par l’armée française dans le but de noyer dans le sang l’aspiration de ce peuple à l’indépendance. En Asie, au Moyen Orient, en Afrique et partout dans le monde, des régimes dictatoriaux et sanguinaires – y compris celui de Saddam Hussein – ont pu compter sur les services de l’impérialisme français en matière d’armement. Globalement, la recette des ventes d’armes effectuées par la France, entre 1993 et 2000, s’élève à 80 milliards euros.

L’impérialisme français intervient militairement à chaque fois que ses intérêts sont menacés, notamment en Afrique. Dans les années 70, l’impérialisme français a soutenu la dictature tyrannique de Jean-Bedel Bokassa, l’ « Empereur » de la République Centrafricaine. En 1994, 2 500 militaires français ont été envoyés au Rwanda pour appuyer et consolider le régime Hutu, qui venait de massacrer près de 700 000 personnes d’origine Tutsi. Entre l’intervention au Gabon, en 1964, et l’actuelle intervention en Côte d’Ivoire, la France est intervenue militairement, en Afrique « francophone », à 35 reprises !

Les leçons de la gauche au pouvoir et la lutte pour le socialisme

En 2002, la droite a remporté les élections présidentielles et législatives. Cependant, loin de traduire un quelconque enthousiasme populaire pour le programme rétrograde de la droite, cette victoire était une victoire « par défaut ». Elle avait pour base la désaffection massive de l’électorat de gauche suite à l’expérience du gouvernement dirigé par Lionel Jospin à partir de 1997. L’effondrement électoral de la gauche a permis au Front National de passer au deuxième tour des élections présidentielles, et le PCF a enregistré le score le plus bas de toute son histoire.

Le programme de l’UMP – l’Union de la Minorité Privilégiée – a provoqué une énorme réaction de la part de la population. La courbe des grèves monte régulièrement. Quant au mouvement de mai-juin dernier, la France n’avait jamais connu de manifestations d’une si grande ampleur depuis le mouvement contre Juppé en 1995, et, dans certaines villes, depuis la crise révolutionnaire de 1968. Le MJC doit participer aussi activement que possible à toutes les luttes contre les différents aspects de la politique du gouvernement. Notre objectif est de chasser au plus vite Chirac, Raffarin et la droite. Cependant, il est absolument indispensable de tirer les enseignements principaux de l’expérience de la gauche au pouvoir et de porter nos conclusions – faits, chiffres et arguments à l’appui – à la connaissance de la jeunesse, des salariés, et, en particulier, des militants qui sont actifs dans le mouvement syndical et dans les partis de gauche. Si le prochain gouvernement de gauche faisait les mêmes erreurs que les précédents, aucun des problèmes posés par le capitalisme ne serait réglé, et ce gouvernement subirait à son tour une nouvelle défaite.

En 1981, le gouvernement socialiste-communiste dirigé par Pierre Mauroy avait commencé par mettre en œuvre un programme de réformes sociales, d’extension du secteur public et de « relance économique par la consommation ». Plusieurs banques et grands groupes du secteur privé ont été nationalisés. Parmi les réformes sociales, il y avait la semaine de travail de 39 heures, la cinquième semaine de congés payés, un net rehaussement des allocations sociales, la création d’emplois dans le secteur public et la légalisation de nouveaux droits syndicaux.

Cependant, la contre-attaque patronale a été immédiate et foudroyante. Malgré les nationalisations, le pouvoir économique est resté très largement concentré entre les mains des capitalistes, ce qui leur donnait la possibilité de saborder les réformes et déstabiliser l’économie. Le CNPF (devenu depuis le MEDEF) a d’emblée décrété une « grève d’investissement ». Le chômage s’est mis à grimper et une spéculation féroce s’est déchaînée contre la monnaie nationale. Chaque jour, des dizaines de milliards de francs quittaient la France. Le gouvernement socialiste-communiste de 1981 se trouvait devant un choix décisif : soit mettre fin au pouvoir économique de la minorité capitaliste, soit capituler. Le gouvernement a choisi de faire marche arrière. Mauroy a formé son gouvernement en juin 1981. Or, dès le mois de mars 1982, il commençait à abandonner sa politique de réforme sociale. L’adoption d’une politique visant à rétablir la rentabilité du capital au détriment des travailleurs et de l’infrastructure sociale et industrielle du pays a mené à la défaite électorale de 1986.

Le gouvernement de 1981 avait au moins le mérite d’essayer, au début, de réduire le pouvoir des capitalistes, même si son programme était pour cela trop limité. Le gouvernement de 1997-2002, par contre, à l’instar des gouvernements socialistes qui se sont succédés entre 1986 et 1993, a cherché dès le départ à conformer sa politique aux intérêts des capitalistes. Concrètement, le programme de Jospin était un mélange incongru de réformes sociales positives – bien qu’extrêmement timides – et de contre-réformes dignes d’un Juppé ou d’un Raffarin. Les mesures positives, comme la CMU ou l’introduction – partielle et de manière insatisfaisante – de la semaine de 35 heures, ne permettaient pas de contrecarrer la dégradation générale des conditions de vie et de travail engendrée par le capitalisme. D’autant plus qu’en même temps, les mesures négatives – privatisations à une échelle massive, restrictions budgétaires, promotion du travail précaire dans les services publics, etc. – frappaient de plein fouet une large section de la jeunesse et des salariés. Dans l’ensemble, les cinq ans du gouvernement Jospin sont passés sans qu’un seul des problèmes majeurs auxquels se trouve confrontée l’immense majorité de la population n’ait été résolu. Les défaites électorales de la gauche s’expliquent par le fait que son programme n’était pas réellement socialiste – ou communiste, c’est la même chose – et qu’elle devait, en conséquence, se conformer au mode de fonctionnement du capitalisme, c’est-à-dire à la production pour le profit. Un gouvernement de gauche qui n’ose pas affronter la classe capitaliste devient son esclave.

Une politique révolutionnaire ne nie aucunement la nécessité de réaliser des réformes dans le cadre du système capitaliste. Bien au contraire, nous pensons que la gauche a besoin d’un programme qui s’attaque hardiment aux graves problèmes sociaux et économiques qui marquent la société capitaliste. Dans le domaine des conditions de travail et de rémunération des salariés, par exemple, nous devons présenter un programme de mesures concrètes pour combattre la précarité, les bas salaires et les horaires excessifs. Le SMIC devrait être fixé à 1200 € bruts et indexé sur le coût de la vie, dont l’indice serait calculé par les organisations syndicales et des associations de consommateurs. Aucun retraité ne devrait toucher moins que ce SMIC revalorisé. La semaine de travail devrait être fixée à 35 heures par semaine pour tous, sans perte de salaire, et les heures supplémentaires strictement limitées. Quant aux agences de travail intérimaire, dont les propriétaires réalisent de gros bénéfices sur le dos des salariés précaires, elles devraient être nationalisées sans indemnisation et intégrées dans les structures de l’ANPE.

Dans le domaine du logement, nous devons également exiger des mesures concrètes et immédiates. Des millions de personnes, en France, vivent – ou s’entassent – dans des logements vétustes et insalubres. De nombreux propriétaires profitent du manque de logements sociaux pour demander des loyers exorbitants. Alors que 200 000 personnes vivent dans la rue, des centaines de milliers de logements sont vides. Face à cette situation, nous devons revendiquer la mise en œuvre d’un vaste plan de construction de logements sociaux de qualité. De même, tous les logements vides doivent être réquisitionnés et immédiatement mis à disposition. Enfin, il faut mettre un coup d’arrêt à la spéculation immobilière en imposant un contrôle sur le montant des loyers.

Le dispositif de santé publique doit devenir un véritable service public, libéré des critères de rentabilité. Les compagnies pharmaceutiques doivent être nationalisées, intégrées au service public, et leurs ressources utilisées pour la recherche. Les hôpitaux privés qui dépendent de financements publics doivent être incorporés au secteur public hospitaliser. Il faut ouvrir des dispensaires publics dans toutes les localités.

Dans tous les domaines, nos revendications doivent répondre aux préoccupations concrètes de la jeunesse et des travailleurs. Cependant, en tant que communistes, nous devons aussi comprendre que tout programme de réforme sociale visant à améliorer de façon significative les conditions matérielles d’existence de la masse de la population se heurtera nécessairement aux intérêts fondamentaux de la classe capitaliste. Etendre le secteur public, cela veut dire priver les capitalistes de marchés, et donc de sources de profit. Construire des logements sociaux à grande échelle tendrait à miner les profits exorbitants engendrés par la spéculation immobilière. L’augmentation des salaires, la lutte contre la précarité de l’emploi et la réduction de la semaine du travail sont autant de mesures qui porteraient directement atteinte aux marges de bénéfices du patronat. Or, les capitalistes ne sont pas désarmés face à cette menace. La fraction la plus puissante de la classe capitaliste – celle qui possède les grandes banques et les plus grands groupes industriels – ne regroupe pas plus de quelques milliers de personnes, mais elle dispose d’un énorme pouvoir, précisément parce qu’elle est propriétaire des grands moyens de production.

Tel est le problème fondamental. Tous les jeunes qui veulent lutter contre la régression sociale doivent en avoir conscience. Nous sommes favorables à toute mesure partielle et à toute « réforme » susceptibles d’améliorer les conditions de vie des travailleurs, des jeunes ou des retraités. Nous participerons à toutes les luttes qui visent à arracher de telles réformes, et le MJC doit présenter un programme de réformes sociales audacieux. Mais en même temps, à la différence des réformistes, qui veulent limiter l’action de la gauche à de telles réformes, sans remettre en cause le système capitaliste, notre programme doit aller au-delà des revendications immédiates et expliquer la nécessité d’enlever définitivement aux capitalistes la possibilité d’imposer la régression sociale. Concrètement, cela implique la socialisation des banques et des grands moyens de production et de distribution. Cet objectif doit être le point central du programme du MJC. Il n’est pas nécessaire, bien entendu, de nationaliser chaque petite entreprise ou chaque commerce de quartier. Mais toutes les banques, tous les grands groupes des secteurs industriel et agro-alimentaire, ainsi que toutes les grandes entreprises de distribution devraient appartenir à la collectivité et être soumis à la gestion démocratique des travailleurs. Ce n’est que de cette façon que les richesses créées par les travailleurs – qui assurent toutes les fonctions essentielles de l’économie – pourront profiter à l’ensemble de la société.

Apprendre du passé pour mieux lutter au présent :l’importance de la théorie

Depuis le début de l’ère capitaliste, les travailleurs tentent de résister à l’exploitation capitaliste. Péniblement, malgré des lois répressives et, parfois, des massacres, ils sont parvenus à s’organiser. C’est grâce au courage, à la ténacité, à l’esprit d’abnégation dont les hommes et des femmes de notre classe ont fait preuve qu’il existe, du moins dans les pays les plus industrialisés, un certain nombre de droits démocratiques et d’acquis sociaux. Périodiquement, la classe ouvrière a subi de terribles défaites, comme lors du massacre des Communards à Paris, en 1871, ou encore en Italie, en 1922, en Allemagne, en 1933, et en Espagne, en 1937-39. Mais tôt ou tard, les travailleurs se relèvent d’une défaite, si grave soit-elle. En France, les traditions révolutionnaires des travailleurs sont particulièrement riches. La Commune de Paris, la grève générale de 1936, la résistance et les insurrections contre l’occupation hitlérienne, les grandes luttes sociales d’après-guerre et, en 1968, la plus grande grève générale de toute l’histoire du mouvement ouvrier – ce sont autant de grands épisodes de notre passé.

Trop peu des jeunes connaissent l’histoire de la Commune de Paris, dont il faut dire qu’elle est presque totalement absente des livres scolaires et universitaires. Elle mérite d’être sérieusement étudiée par tous ceux qui aspirent à un monde meilleur. Pour la première fois, les travailleurs ont pris le pouvoir. Pendant dix semaines, à partir du 18 mars 1871, les « communards » ont tenté, dans des circonstances extrêmement difficiles, de réorganiser la société sur des bases entièrement nouvelles. Affamés et faisant face aux conséquences dramatiques de l’encerclement de la ville par les armées de Bismarck, ils se sont courageusement efforcés de débarrasser la société de l’exploitation et de l’oppression. Tragiquement, la Commune de Paris n’a pas eu le temps nécessaire pour venir à bout de sa tâche. Lors de la « semaine sanglante » du 21 au 28 mai, l’armée française aux ordres d’Adolphe Thiers a sauvagement massacré entre 30 000 et 50 000 hommes, femmes et enfants.

Ces grands événements, comme tous ceux qui ont jalonné l’histoire du mouvement ouvrier – ses victoires comme ses défaites – sont très riches en enseignements. La lutte contre le capitalisme ne se limite pas à des actions « sur le terrain », telles que des manifestations, des grèves, des diffusions de tracts ou des campagnes électorales. Bien évidemment, de telles activités pratiques sont indispensables. Un mouvement qui ne sortirait jamais dans la rue ne pourrait pas développer son influence et accroître ses effectifs. Mais notre lutte est aussi et surtout une lutte pour des idées, car il n’y a pas d’action révolutionnaire possible sans idéologie révolutionnaire. En définitive, si nos idées ne sont pas claires, les actions menées sur le terrain ne serviront pas à grand chose. D’où l’importance cruciale de la théorie. L’héritage théorique du socialisme scientifique est largement le résultat de l’expérience historique et collective du mouvement ouvrier. La connaissance de la théorie marxiste et de l’histoire du mouvement ouvrier international nous aide à comprendre les rouages du système que nous combattons. Permettre aux jeunes d’acquérir cette connaissance par l’étude, par l’organisation de conférences et par la discussion devrait faire partie intégrante de l’activité du MJC.

La question de la dégénérescence de la révolution russe est un bon exemple de l’importance de la théorie. Parmi tous les arguments contre le socialisme, « l’expérience de l’URSS » figure en bonne place. On l’entend tous les jours : « Le socialisme ne marche pas. La révolution russe a débouché sur la dictature et les horreurs du régime de Staline. » Or, si l’on ne connaît pas l’histoire de la révolution russe et si l’on ne maîtrise pas les idées fondamentales de la théorie marxiste, il est difficile de répondre à cet argument.

Les soviets [assemblées générales] de travailleurs, de soldats et de paysans qui ont pris le pouvoir en 1917 étaient composés de députés démocratiquement élus et révocables. Ils constituaient sans aucun doute la forme de gouvernement la plus démocratique jamais connue dans l’histoire de l’humanité. La révolution avait éclaté pendant la première guerre mondiale. La guerre avait aggravé les conditions de vie des travailleurs et des paysans pauvres qui étaient depuis longtemps écrasés par la tyrannie tsariste. La révolution était dirigée contre l’exploitation, contre l’oppression et contre la guerre. Ce sont les femmes, les ouvrières misérables et exaspérées de Pétrograd, qui ont déclenché la révolution de février. Le mouvement s’est étendu à l’armée, aux autres villes et à la campagne. Les soldats ont rallié la révolution en masse. En l’espace de quelques jours, la grève générale a provoqué la chute de la monarchie. Entre février et octobre 1917, le peuple a été constamment trompé et trahi par les gouvernements pro-capitalistes qui se sont succédés. Sur la base d’une lutte implacable contre ces gouvernements, le parti de Lénine, qui préconisait la prise de tout le pouvoir par les soviets, y est finalement devenu majoritaire. L’insurrection d’octobre pouvait être lancée, et elle balaya sans difficulté ce qui restait du dernier gouvernement pro-capitaliste, dirigé par Kerenski.

Le gouvernement soviétique issu de la révolution d’octobre avait incontestablement une assise de masse. Ce n’est pas difficile à comprendre. Il s’est immédiatement déclaré pour une paix sans annexion. Il a publié tous les traités secrets qui révélaient les véritables objectifs des belligérants. Il a supprimé les titres et privilèges de l’aristocratie tsariste, redistribué la terre aux paysans, exproprié les capitalistes et mis fin à l’oppression des minorités nationales en garantissant leur droit à l’autodétermination. Ceci explique pourquoi la masse de la population soutenait ce gouvernement et comment le régime soviétique a pu survivre à la guerre civile déclenchée par les généraux tsaristes ainsi qu’aux « guerres d’intervention » dans lesquelles 21 armées étrangères ont envahi le territoire soviétique dans le but de noyer la révolution dans le sang.

Si le parti bolchevique n’avait pas pris le pouvoir, la révolution aurait échoué et les travailleurs russes auraient subi le même sort que les Communards, en 1871. Cependant, les bases matérielles nécessaires à la construction du socialisme n’existaient pas en Russie. Le gouvernement soviétique savait pertinemment que la construction d’une société socialiste était absolument hors de question dans les frontières d’un seul pays, et surtout dans un pays aussi arriéré et dévasté que la Russie de 1917. Le gouvernement de Lénine était un gouvernement internationaliste, qui savait que le sort de la révolution russe serait décidé dans l’arène internationale. Ils ont appelé les travailleurs d’Europe à suivre leur exemple. Une vague révolutionnaire a d’ailleurs déferlé sur l’Europe au lendemain de la première guerre mondiale. Mais après toute une série de défaites, et notamment celle de la révolution allemande de 1923, la révolution russe était en fin de compte isolée et considérablement affaiblie par les conséquences de la guerre mondiale et des guerres d’intervention. C’est dans ce contexte, celui de l’épuisement de la population et du repli de la révolution, que la bureaucratie stalinienne a pu progressivement démanteler la démocratie soviétique et consolider son pouvoir dictatorial. L’argument selon lequel le stalinisme fut le résultat inéluctable de la révolution russe est d’une stupéfiante superficialité. La dictature de Staline était le fruit, non de la révolution d’octobre, mais de la contre-révolution bureaucratique qui s’est développée ultérieurement, de même que le régime de Napoléon et la monarchie de 1814 étaient la conséquence du reflux de la révolution française. Même s’il reposait sur une économie nationalisée et planifiée, le régime de Staline n’était pas un régime socialiste : car il n’est pas de socialisme sans contrôle démocratique des travailleurs.

Le capitalisme a fait son temps !

Marx et Engels expliquaient que le système capitaliste, dans sa phase ascendante, était historiquement progressiste. En effet, malgré le cortège d’oppressions, de massacres, de famines et guerres sur lequel il reposait, il permettait de développer les moyens de production à un degré et sur une échelle dont les formes d’organisation sociale pré-capitalistes étaient totalement incapables. La production de masse et la division internationale du travail s’accompagnaient, d’une part, de la suppression des formes de propriété et des modes de production féodaux, et, d’autre part, de l’émergence du salariat comme classe majoritaire de la société. Aujourd’hui, en France, 86% de la population active occupe un emploi salarié.

Avant le XXe siècle, compte tenu du faible niveau de la productivité du travail humain, des phénomènes comme la misère, la famine et les épidémies étaient inévitables. Mais aujourd’hui que l’industrialisation et – n’en déplaise à certains – la « globalisation » de l’économie ont permis un accroissement fulgurant des moyens de production, la pauvreté et toutes ses conséquences sociales et sanitaires n’ont plus aucune justification. Elles ont, par contre une explication, à savoir la survie d’un système dans lequel les ressources gigantesques dont humanité dispose sont la propriété d’une infime minorité de la population. En France, en Europe et à l’échelle internationale, nous nous trouvons dans une situation analogue à celle de la société française à la veille de 1789, lorsque l’organisation féodale de la société n’était plus compatible avec les forces productives développées en son sein. Alors que le développement sans précédant de la productivité du travail devrait nous permettre d’abolir la pauvreté, d’offrir à chacun des conditions d’existence dignes et de libérer l’humanité de toute oppression, le capitalisme fait obstacle à cette magnifique perspective.

L’incapacité des capitalistes à développer l’économie ne leur laisse qu’une seule option. Ils doivent mener une offensive générale contre les intérêts de la grande majorité de la population. En Europe, cette offensive a rencontré une vive opposition de la part des travailleurs de pratiquement tous les pays. En Italie, en Grèce, en Espagne, en Grande-Bretagne et en France, l’ampleur des mobilisations de ces dernières années indique une montée en puissance de la contestation. Les jeunes ont été massivement présents sur les manifestations contre la régression sociale ou contre la guerre en Irak.

Ce n’est là que le début d’un processus qui se développera dans les années à venir. Etant donnée la gravité de la crise économique et des tensions internationales qui l’accompagnent, des centaines de milliers de jeunes restés passifs jusqu’alors n’auront d’autre choix que de lutter. En France comme à l’échelle internationale, nous entrons donc dans une époque qui sera marquée par de grands événements, y compris des crises révolutionnaires. Dans un tel contexte, le MJC peut grandir considérablement, à condition que ses militants se tournent énergiquement vers la jeunesse. S’ils se dotent d’idées authentiquement révolutionnaires, s’ils prêtent l’attention nécessaire à la théorie et si leur programme et analyses sont justes, les Jeunes Communistes deviendront un facteur essentiel dans la lutte contre le système capitaliste et pour l’avènement de la forme supérieure d’organisation sociale qui doit lui succéder – le socialisme.

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