Résistons à la criminalisation du syndicalisme !

Du jamais vu depuis 1948, et la révocation des mineurs, réhabilités depuis peu. Et déjà sous des gouvernements ou étaient présents les socialistes et le fameux Jules Moch avec la création des CRS. Il y a quelques temps, les «  Manufrance » furent condamnés mais bénéficièrent d’une relaxe, grâce à une très forte mobilisation.

Le pouvoir actuel, de plus en plus liberticide, dans la prolongation des méthodes de Sarkozy. Lors des dernières manifestations contre la réforme des retraites en 2010, Sarkozy a fait passer de nombreux militants (particulièrement à Alès) devant les tribunaux pour des actes bénins. Et voilà, ce n’est pas fini, la répression antisyndicale s’accélère.

Nos camarades d’Air France, licenciés en 1er instance aux Prud’hommes, attendent le procès au TGI. Tout cela sous prétexte de deux chemises déchirées lors du CCE qui annonçait plusieurs milliers de suppressions d’emplois. L’exaspération des salariés est très compréhensible, le personnel d’Air France, malgré des sacrifices, avait déjà subi de nombreux plans de licenciement.

Cette situation n’a-t-elle été préméditée par la direction ? Comment expliquer que le patron, lors du CCE, s’était échappé par une porte dérobée et que les deux cadres soient allés directement fendre la foule des salariés en colère, n’était-ce pas de la provocation ?

Deux chemises déchirées ont quelle valeur par rapport au sort du personnel qui va se trouver sans moyen de vivre, retombant dans la précarité ?

La répression continue. Deux camarades d’EDF viennent d’être condamnés à des amendes pour entrave à la liberté du travail, alors qu’ils ne faisaient que défendre une salariée handicapée menacée de licenciement. Bientôt le simple fait d’être syndiqué sera considéré comme un délit !

Et maintenant, huit camarades de Goodyear sont condamnés à 24 mois de prison dont 9 fermes. Pourquoi tout cela ? Lors d’un conflit, ) à la suite à un plan de licenciement, deux cadres de Goodyear ont été retenus, sans violence, dans les locaux de la société. Lors de leur sortie des bureaux, ils ont porté plainte. Après négociations, il était établi, dans le protocole de  sortie de crise, l’annulation de cette plainte, et cela fut fait.

Mais le procureur, bras armé du ministère de la justice, donc du gouvernement, a poursuivi la procédure, dans le but de sanctionner les militants qui luttent pour défendre l’emploi, les conditions de travail et les salariés qui subissent la pression des lois antisociales. Dans le but, aussi, de faire peur, de mettre la crainte dans la tête des travailleurs : il ne faut pas lutter car vous vous exposerez a des sanctions.

Devant la paupérisation et la précarisation de la société, les gens ont beaucoup de mal à résister à ces pressions. La mise en place de l’Etat d’urgence va encore aggraver la situation. Les lois d’exception risquent de devenir permanent avec leur lot de bavures, d’assignations à résidence arbitraires, donnant plus de pouvoirs aux services de sécurité, accentuant le côté liberticide de ce gouvernement.

Les militants sont considérés pire que des terroristes ou des malfrats du grand banditisme. La politique du gouvernement se rapproche de celle du Front National. Avec la complicité des médias, un barrage de désinformation ouvre la voie à un régime répressif et autoritaire. Face à cela, il faut résister. Il ne faut rien lâcher, Il faut avoir une position politique claire. Nous n’avons plus rien à faire avec le PS. Il en va de la survie d’une vrai gauche. Nous devons dénoncer avec force les agissements de ce gouvernement. Nous exigeons l’abandon des poursuites et le vote d’une loi d’amnistie pour les actions syndicales.

Bernard Coste

PCF et CGT, Alès (30)

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