Depuis plusieurs années, des groupes fascistes actifs et très violents se développent sur la ville de Lyon. Les agressions contre des militants de gauche, des étrangers ou des passants se sont multipliées, notamment dans les bars associatifs de la Croix-Rousse et la Guillotière. A plusieurs reprises, le PCF a été la cible d’attaques visant le siège de la fédération du Rhône ou des militants diffusant des tracts dans des quartiers considérés par les fascistes comme leurs « fiefs ». En réponse à ces attaques, un « comité de vigilance antifasciste » réunissant des militants de plusieurs organisations politiques – dont le PCF – a été créé.
Le PCF se doit d’être à la pointe de ce combat. Les fascistes sont une menace contre notre mouvement et contre tous les travailleurs. Or, la lutte antifasciste a souvent été traitée par une partie de la direction départementale du PCF comme une lutte secondaire. Certains vont jusqu’à en nier l’utilité et à la rejeter en bloc comme une préoccupation « anarchiste », tandis que d’autres expliquent que réagir serait faire de la publicité aux agresseurs. Cette attitude est dangereuse. La faiblesse invite à l’agression : si le parti ne donne pas l’impression de vouloir se défendre contre les attaques, celles-ci vont se poursuivre et se multiplier.
Par ailleurs, demander au préfet et aux « pouvoirs publics » de dissoudre les organisations fascistes et fermer leurs locaux n’est pas la bonne approche. Les fascistes ont des sympathisants parmi les forces de l’ordre. Souvenons-nous que lors du mouvement contre la casse des retraites en 2010, des fascistes notoires ont aidé la police en servant d’agents provocateurs à plusieurs reprises, lors des manifestations sur la place Bellecour. Au lieu de s’en remettre à la bienveillance supposée de l’Etat capitaliste, le PCF et l’ensemble du mouvement ouvrier doivent adopter une politique indépendante, une politique de classe, pour en finir avec le fascisme.
Pour commencer, tous les militants de gauche et syndicaux devraient discuter du danger que représente le fascisme. Ensuite, il faut organiser l’autodéfense des militants pour protéger les actions antifascistes qu’organise le PCF ou auxquelles il participe. Les quartiers de Lyon où il n’est plus possible de militer sans risques, notamment dans le 5e arrondissement, doivent être reconquis par le PCF. Des actions régulières doivent y être organisées pour permettre à nos militants d’y reprendre pied et d’y développer nos forces. Ces actions doivent compter sur la présence de services d’ordre nombreux et bien organisés. En cas d’attaques, les militants doivent pouvoir rester sur place et se défendre plutôt que d’avoir comme seul choix de fuir ou d’attendre l’arrivée (éventuelle) de la police.
Chaque manifestation publique des fascistes devrait être dispersée par une contre-manifestation. Il faut répondre à toute provocation fasciste en mobilisant la pleine puissance de la classe ouvrière organisée. Le mouvement ouvrier français est très puissant. Il doit utiliser cette force pour donner une leçon aux fascistes.
La Riposte