Les ouvriers de Veolia reprennent le chemin de la lutte

Cet article date du 9 juin dernier.

Le 6 juin à 6 heures, les trente travailleurs du centre de tri des déchets de Sevran (93) ont bloqué l’entrée du site, installé leur piquet, planté les drapeaux de la CGT et ont commencé une grève illimitée. Au même moment, cinq autres centres de la région parisienne entaient également en lutte. Aujourd’hui, trois sont totalement arrêtés (Nanterre, Vaux-le-Pénil et Sevran), trois sont en activité réduite (Chelles, Rungis, Triel-sur-Seine), celui de Mantes-la-jolie les aurait rejoints.

La colère des salariés s’est accumulée de longue date sous les coups d’une sur-exploitation dont le groupe multinational Veolia est passé maître, cette fois par l’intermédiaire de sa filiale Generis : allongement de la journée de travail sans rémunération correspondante et suppression arbitraire des primes. Pour commencer, les travailleurs exigent une augmentation générale des salaires (+ 4 %) et le rétablissement de la prime supprimée cette année.

Mais ce sont les conditions de travail humiliantes et les brimades appliqués au jour le jour par la direction locale qui ont précipité l’explosion du « ras-le-bol » : retenues sur salaire pour chaque déplacement aux toilettes en tant qu’absence injustifiée, interdiction de recevoir un appel téléphonique, avertissement reçu par un salarié pour avoir répondu à une communication de sa femme enceinte, interdiction de parler sur la chaîne, par exemple (voir en fin d’article le très éclairant communiqué de presse de l’UD-CGT 93).

Une fois de plus se pose le problème de la privatisation du secteur de la collecte et du traitement des ordures ménagères. Comme celui de la gestion de l’eau d’ailleurs. Le syctom, syndicat intercommunal, et propriétaire des lieux, préfère confier la gestion à Generis-Veolia avec « délégation de service public ». Comme toujours, le passage au secteur privé livre les travailleurs au bon vouloir du patron qui foule au pied ce qui reste de protection sociale dans la dernière version du code du travail pour engraisser les actionnaires. Les élus qui viennent « soutenir » les grévistes lors des conflits doivent être mis en demeure de faire cesser l’hypocrisie et la fraude chez leur prestataire, et de réintégrer ce secteur d’activités dans le domaine public.

Dans cette situation, les salariés en grève sont déterminés à faire plier leur direction. Ce ne sera pas la première fois qu’ils mettront en échec une des plus puissantes multinationales. Ces travailleurs sont soutenus et accompagnés par les militants de la CGT-93, de l’intérim et des autres entreprises. Depuis le début du conflit, les grévistes reçoivent de multiples soutiens et visites. Mais la solidarité doit encore s’amplifier, financièrement, et par l’envoi de délégations sur le site : SYCTOM, 24 rue Becquerel à Sevran.

Contacts : Tran Van Hung – 06 66 92 20 07 / Jean-Albert Guidou – 06 72 51 40 24.

Jacques Lesne (CGT 93)

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