Référendum au Venezuela : une écrasante défaite de la contre-révolution

Lundi matin, à 4 h 03, le Conseil National Electoral (CNE) du Venezuela a annoncé les résultats du référendum susceptible de révoquer le président vénézuelien Hugo Chavez Frias. Le décompte de 94,49 % des votes effectués sur des machines automatiques montrait que l’opposition n’est pas parvenue à obtenir plus de votes que ceux qui voulaient le maintien en fonction de Chavez. Il y a eu 4 991 483 votes « non », soit 58, 26 % des suffrages exprimés, contre 3 576 517 votes « oui », soit 41,74 % des suffrages exprimés.

Immédiatement, l’opposition a « catégoriquement refusé » de reconnaître les résultats du CNE. Pourtant, il est clair que le « non » l’a emporté à une large majorité. 
Les premiers communiqués annonçaient même une majorité plus grande : 63% contre 37%. Cela doit être plus proche de la vérité. Dans les districts ruraux et les zones urbaines pauvres – où Chavez jouit d’un large soutien, et où il n’y avait pas de machines automatiques – le décompte manuel des votes creusera probablement encore l’écart.

Les masses debout

Le référendum a soulevé les masses. Il y a eu un taux de participation sans précédent, parce que tout le monde savait ce qui était en jeu. Les Vénézueliens ont fait jusqu’à 10 heures de queue pour voter. Notre correspondant à Caracas nous écrivait, dimanche soir, au sujet de l’état d’esprit qui régnait pendant la journée :

« Les célébrations de rue et l’euphorie qu’on peut lire sur les visages des gens des quartiers pauvres de Caracas contraste avec l’ambiance sombre des quartiers des escualidos (les beaux quartiers). Dans tous les quartiers, il y a eu de longues queues devant les bureaux de votes. Mais alors que dans les quartiers pauvres les gens attendent toujours pour voter, dans les beaux quartiers, il n’y a plus de queues. »

Le taux de participation était d’environ 90 %. Ce chiffre historique contraste nettement avec ceux des élections en Grande Bretagne ou aux Etats-Unis. C’est ce qui arrive lorsque les gens ont le sentiment que quelque chose d’important est en jeu. C’est ce qui arrive lorsque les gens sentent que la politique est importante et que leur vote peut faire une différence. Cela contraste nettement avec la situation des « démocraties occidentales », où beaucoup de gens ne vont même pas voter parce qu’ils se disent que quelque soit le résultat, cela ne changera pas grand-chose à leur vie. Et cependant, Bush et Blair estiment avoir le droit de donner des leçons de démocratie au peuple vénézuélien !

Le résultat exceptionnel du référendum de dimanche représente la huitième victoire électorale de Chavez et des bolivariens en l’espace de six ans. Cependant, l’opposition continue d’accuser Chavez d’être un « dictateur ». Cela ne tient pas devant les faits. On peut penser ce qu’on veut d’Hugo Chavez, mais ce n’est pas un dictateur. Au terme de presque six ans de pouvoir, le soutien populaire dont il jouit a augmenté. Après avoir rassemblé 56 % des voix aux élections de 1998, puis 59 % en 2000, il s’approche désormais des 60 %.

Battue à chacune des élections, l’opposition a essayé de renverser Chavez par un coup d’Etat en 2002, puis par une grève patronale de la compagnie pétrolière (la PDVSA). Après l’échec de ces deux tentatives, l’opposition a mis tout son poids dans le référendum révocatoire.

Tout cela est ironique. Le droit constitutionnel d’organiser un référendum révocatoire existe grâce à la nouvelle Constitution, qu’une Assemblée 
Constituante élue a rédigée au cours de la première année de la présidence de Chavez. C’est Chavez qui a proposé à l’Assemblée l’idée d’une révocabilité des officiels élus. La majorité soutenait cette proposition,que l’opposition rejetait, bien qu’elle ait par la suite hypocritement utilisé ce droit dans le but de renverser le Président. D’ailleurs, si ces « démocrates » avaient gagné, leur premier acte aurait été de supprimer le droit d’organiser un référendum révocatoire !

Ces messieurs se présentent comme des démocrates, 
mais, dans la pratique, ils montrent qu’ils n’acceptent 
la « démocratie » qu’à condition de 
gagner. L’opposition a poursuivi ses manœuvres jusqu’à 
la dernière minute. Avant que les résultats officiels 
ne soient annoncés par le CNE, les deux membres de l’opposition 
qui siègent au CNE, Sobella Mejias et Ezequiel Zamora, remettaient 
en cause les résultats. Par de telles manœuvres cyniques, 
l’opposition cherche à jeter le discrédit sur 
le référendum, de façon à préparer 
le terrain à de futurs actes de sabotage.

La classe ouvrière et les pauvres du Venezuela 
ont à nouveau fait preuve d’un infaillible instinct de 
classe. Dans les quartiers ouvriers de Petare, dès 4 heures 
du matin, les gens faisaient la queue devant les bureaux de vote. 
Lorsqu’il est devenu clair que l’opposition avait perdu, 
la joie populaire a explosé. Les rues qui entourent le Palais 
présidentiel de Miraflores, à Caracas, étaient 
remplies de manifestants pro-Chavez célébrant la nouvelle 
victoire de la révolution bolivarienne. D’après 
Venezuelanalysis.com, 
« les Chavistes sont descendus dans les rues des quartiers ouvriers, 
fêtant l’évènement en jouant de la musique. 
Dans les zones ouvrières de Caracas, on pouvait également 
entendre les explosions de pétards et de feux d’artifices, 
comme pour les célébrations de la nouvelle année. 
 »

Le référendum constitue un coup dur 
pour les contre-révolutionnaires, dont une section n’était 
clairement pas disposée à accepter le résultat. 
On rapporte que d’intenses négociations ont eu lieu entre 
le Centre Carter, l’Organisation des Etats Américains 
(OEA) et la Coordination Démocratique de l’opposition, 
pour convaincre cette dernière d’accepter la victoire 
de Chavez.

Un coup porté à la contre-révolution

Il est normal que les masses célèbrent 
leur victoire. Elles ont une nouvelle fois infligé un coup 
sérieux à la contre-révolution, la bloquant sur 
le plan électoral. Mais les opposants à Chavez sont 
également descendus dans la rue, répondant aux appels 
de leurs leaders les invitant à célébrer leur 
propre « victoire ». Les militants des groupes chavistes 
on dénoncé cet appel, dont le but était de provoquer 
le désordre public et d’éventuels blocage de routes 
– comme cela s’est déjà vu il y a quelques 
mois. Un appel de l’opposition à la « rébellion 
civile », pour protester contre la durée de la procédure 
électorale, confirme ces craintes.

Les contre-révolutionnaires comptaient utiliser 
le référendum pour provoquer de nouveaux affrontements 
et incidents. Leur espoir est toujours le même : créer 
suffisamment de chaos pour provoquer un coup d’Etat. Tel aurait 
été le scénario si le résultat du référendum 
avait été serré.

Huberto Calderon Berti et Cesar Perez Vivas, leaders 
de l’opposition et du COPEI (un parti de droite), on donné 
une conférence de presse dimanche soir pour remercier les observateurs 
internationaux pour leur présence lors de cette « élection 
historique ». L’expression misérable, sur le visage 
de Berti, en disait suffisamment long. Les choses ne se sont pas passées 
comme prévu ! Les contre-révolutionnaires espéraient 
que leur contrôle des médias de masse leur permettrait 
de gagner le référendum. Par ailleurs, ils comptaient 
sur l’appui à peine voilé de Washington et de 
la plupart des gouvernements de l’Amérique latine – 
en la personne de Jimmy Carter et de l’Organisation des Etats 
Américains (OAE).

Le rôle des « observateurs » étrangers

On attend toujours le verdict des observateurs internationaux, 
y compris ceux de l’ancien président américain 
Jimmy Carter et de l’OAE. Plus de 400 observateurs internationaux, 
y compris une mission de l’OAE, sont venus au Venezuela pour 
« observer » le déroulement du référendum. 
Le niveau d’ingérence étrangère dans les 
affaires internes du Venezuela était sans précédent. 
Ce référendum révocatoire était le processus 
électoral le plus étroitement surveillé de l’hémisphère 
occidental. Ce qui n’était certainement pas le cas des 
dernières élections présidentielles, au cours 
desquelles George W.Bush a fraudé. Mais ces petites contradictions 
n’émeuvent pas tellement les critiques internationaux 
du gouvernement Chavez.

L’élément le plus connu de la 
« mission d’observation » est le Centre Carter, 
fondé par l’ancien Président des Etats-Unis, Jimmy 
Carter. Cet homme était un médiocre Président, 
mais il a d’excellentes qualifications comme intrigant diplomatique. 
Le Président Chavez m’a dit comment Jimmy Carter avait 
pleuré lorsqu’il avait appris les terribles conditions 
de vie des pauvres vénézueliens. Son habileté 
à pleurer à tout moment est un héritage des terres 
bibliques du sud des Etats-Unis. Nul ne doute que ses ancêtres 
pleuraient sur la condition des pauvres, pendant qu’ils s’enrichissaient 
sur le dos des esclaves noirs. Ce type d’hypocrisie chrétienne 
est l’arme la plus utile dans le domaine de la diplomatie internationale 
– et Jimmy Carter la manie avec la plus extrême perfection.

De fait, l’hypocrisie est ces temps-ci très 
en vogue au Venezuela. La contre-révolution ne peut pas se 
permettre d’apparaître publiquement telle qu’elle 
est réellement, mais doit se cacher sous les traits de la « 
véritable démocratie », et ce même si son 
objectif réel est d’instaurer une dictature au Venezuela. 
De nombreuses organisations contre-révolutionnaires sont apparues 
sous les traits de groupes de défense des « droits de 
l’homme », etc. Pour tromper l’opinion publique, 
les choses doivent êtres changées en leur contraire : 
une défaite électorale doit être présentée 
comme une victoire, une victoire comme une défaite, la dictature 
comme la démocratie, la démocratie comme la dictature, 
et ainsi de suite.

L’organisation Súmate est une spécialiste 
de ce genre d’hypocrisie et de tromperie. Súmate, qui 
est supposée être une association civile et non-partisane, 
est en réalité un groupe qui soutient l’opposition, 
et que finance Washington. La co-directrice de Súmate, Maria 
Corina Machado, a participé au coup d’Etat de 2002 qui 
a brièvement renversé Chavez : elle a signé les 
décrets du prétendant à la dictature Pedro Carmona.

Súmate a utilisé l’argent de 
ses généreux donateurs américains pour organiser 
une large équipe de « volontaires », dont l’objectif 
était de collecter le plus grand nombre possible de votes « 
oui » à la sortie des urnes. Ces « résultats 
objectifs » auraient alors pu être présentés 
comme la « preuve » que l’opposition avait gagné, 
et être utilisés comme élément de propagande 
pour provoquer des troubles, une fois annoncée la victoire 
de Chavez.

Malgré son image publique d’« 
institution impartiale », le Centre Carter est un instrument 
de Washington. Il dépend du financement américain. Et 
comme le dit le proverbe anglais : c’est celui qui paye le musicien 
qui choisit la chanson. Or on sait bien que l’ensemble de l’establishment 
politique américain s’oppose à Chavez et soutient 
l’opposition.

Carter en appelle à la prudence

Il ne fait aucun doute que les sympathies de Carter 
et de l’OAE allaient à l’opposition. Cependant, 
les plans de l’opposition consistant à utiliser les « 
observateurs » étrangers ont été anéantis 
par la réponse massive qu’a suscitée la campagne 
électorale. La campagne elle-même a été 
menée de la manière scrupuleusement juste et démocratique. 
Aucune des irrégularités espérées par 
l’opposition n’a pu être constatée.

Tôt dans la matinée de dimanche, après 
avoir visité plusieurs bureaux de vote, Carter a été 
obligé de reconnaître que les queues d’électeurs 
étaient « extrêmement longues et disciplinées 
 ». Il a ajouté que « dès les premières 
heures de la journée, nous avons visité plusieurs bureaux 
de vote de Caracas, où il y a des milliers de gens qui attendaient 
avec beaucoup de patience et de calme. » Cesar Gaviria, le secrétaire 
général de l’OAE, a déclaré dimanche 
que les résultats du référendum seraient « 
dignes de confiance ».

Qu’est-ce que ces messieurs-dames pouvaient 
bien ajouter ? L’intention première de l’OAE et 
du centre Carter était de faire pression sur le gouvernement 
de Caracas pour parvenir à un « compromis » avec 
l’opposition, ou, si possible, de manipuler le résultat 
du référendum en faveur de celle-ci. C’est probablement 
la raison pour laquelle l’annonce des résultats officiels 
a été retardée.

Une partie des « durs » de l’opposition 
a sans doute demandé à l’OAE et au Centre Carter 
de collaborer à de telles manœuvres. Certains secteurs 
de l’opposition avaient annoncé leur intention de donner 
leurs propres résultats 5 heures avant la fermeture des bureaux 
de vote. Telle semble avoir été la position du leader 
de l’opposition Enrique Mendoza. Cela aurait été 
une grande provocation. Mais le Centre Carter et l’OAE ont compris 
qu’il était inutile et contre-productif d’essayer 
de contester le résultat du référendum.

Lundi, à une heure et demie du matin, les 
officiels du Centre Carter et de l’OAE sont sortis d’une 
réunion avec le Conseil National Electoral. Ils ont désespérément 
essayé de convaincre la Coordination Démocratique (opposition) 
d’accepter la victoire de Chavez. La discussion a du être 
très tendue. Mais Carter ne pouvait pas suivre les « 
durs » de l’opposition. Il est certainement un bandit 
impérialiste, mais il n’est pas complètement fou. 
Une tentative flagrante de donner la victoire à l’opposition 
en recourrant à la fraude aurait immédiatement provoqué 
une explosion qui aurait échappé à leur contrôle.

Carter, qui est un représentant relativement 
sensé de l’impérialisme américain, a donc 
du faire pression sur l’opposition pour qu’elle se calme. 
Le journal vénézuelien Diario Vea rapporte 
que Jennyfer McCoy, une dirigeante de la « mission Carter », 
a indirectement critiqué la décision de l’opposition 
d’annoncer un résultat non officiel et avant l’heure 
prévue. McCoy aurait déclaré que tous les acteurs 
politiques devraient attendre l’annonce des résultats 
par l’organisme gouvernemental dont c’est la fonction, 
c’est-à-dire le CNE.

Le Centre Carter et l’OAE ont compris qu’il 
était vain et contre-productif d’essayer de nier le résultat 
du référendum. Mais il ne s’agit que d’une 
décision tactique. Ils comprennent qu’à ce 
stade 
un coup d’Etat est hors de question, le rapport de 
force entre les classes ne leur étant pas favorable. Par conséquent, 
une partie de l’opposition, tout au moins, devra accepter à 
contre-cœur la victoire de Chavez. Tout ce qu’ils peuvent 
faire, c’est jeter le doute sur le déroulement du vote, 
exagérer les irrégularités, crier à la 
fraude, etc. C’est ce qu’ils font. Et en fait, ils avaient 
déjà commencé à le faire avant même 
la tenue du référendum.

Et maintenant ?

Les impérialistes comprennent que ce n’est 
pas le moment de tenter un nouveau coup d’Etat, qui mènerait 
à la guerre civile – une guerre civile qu’ils perdraient 
certainement. Aussi ont-ils décidé d’adopter 
une tactique différente
. La stratégie de l’assaut 
ayant échoué, ils vont recourir à la stratégie 
du siège. La lutte n’est pas terminée, elle n’est 
que transférée sur un autre plan. Les contre-révolutionnaires 
et leurs alliés impérialistes attendront jusqu’à 
ce que le rapport de force entre les classes leur soit plus favorable. 
Ils reprendront l’offensive. Mais pour le moment, ils sont forcés 
d’opérer un repli tactique et de penser leurs blessures.

Peut-on dire que tout est réglé et 
que l’opposition a été battue de façon 
décisive ? Certainement pas. Le référendum a 
montré que la société vénézuélienne 
est extrêmement polarisée entre la droite et la gauche. 
Cette polarisation ne disparaîtra pas du fait du référendum, 
mais au contraire ne fera qu’augmenter. En la matière, 
le référendum n’a rien résolu
Les contre-révolutionnaires vont regrouper leurs forces et 
préparer une nouvelle offensive pour le moment où les 
conditions seront plus favorables.

Sur la scène internationale, ils ne vont pas 
mettre un terme à leur campagne bruyante contre larévolution 
vénézuélienne. Ils ne vont pas cesser de prétendre 
que Chavez a des tendances autoritaires. Par le biais d’organisations 
comme Súmate, ils vont publier de faux résultats du 
référendum, de façon à prétendre 
que le gouvernement de Chavez a fraudé. Ils vont continuer 
de saborder et de faire obstacle aux progrès de la révolution. 
Ils vont tenter de créer une situation de chaos économique 
et social. Ils ne seront jamais satisfaits tant que Chavez ne sera 
pas renversé et les acquis de la révolution bolivarienne 
complètement liquidés.

La nouvelle victoire du gouvernement Chavez place 
l’opposition bourgeoise dans une position difficile. Pour la 
quatrième fois, une élection libre a donné une 
majorité décisive à Chavez. La bourgeoisie vénézuélienne 
est de plus en plus désespérée. La lutte des 
classes ne cesse de s’intensifier. Encouragés par le 
résultat du référendum, les travailleurs et les 
paysans demanderont davantage de réforme et un approfondissement 
du processus révolutionnaire. La bourgeoisie et les impérialistes 
demanderont une halte et un retour en arrière. Le gouvernement 
se trouvera pris en étau entre ces forces contradictoires.

La participation massive au vote reflète la très grande 
polarisation de la société vénézuélienne. 
La question posée concernait le maintien au pouvoir de Chavez, 
mais des problèmes beaucoup plus profonds sont en jeu, et ces 
problèmes doivent encore être résolus. Il était 
nécessaire de gagner le référendum, mais le résultat 
du référendum ne va pas en lui-même résoudre 
ces problèmes fondamentaux. Il ne fera que les poser de façon 
plus vive.

Les dirigeants du mouvement bolivarien qui expliquaient 
que le référendum permettrait de réduire au silence 
les ennemis de la révolution ont eu la preuve de leur erreur. 
Les ennemis intérieurs et extérieurs de la révolution 
ne peuvent être conciliés par des élections, des 
référendums et des négociations. Ils ne se seront 
satisfaits que lorsque la révolution sera battue. Ne pas le 
reconnaître est le comble de l’irresponsabilité.

A plusieurs occasions, au cours de ces dernières 
années, lorsque les masses ont mis en échec la contre-révolution, 
des opportunités en or se sont présentées de 
pousser la révolution à son terme et d’arracher 
une fois pour toute son pouvoir à l’oligarchie. Mais 
à chaque occasion, l’opportunité a été 
gâchée. Les dirigeants du mouvement bolivarien se sont 
laissés séduire par les sirènes qui en appelaient 
à la « modération » et à la « 
négociation ». Le résultat inévitable fut 
une nouvelle offensive de la contre-révolution.

Il est temps de tirer les enseignements ! On ne peut 
pas faire la moitié d’une révolution. Tant que 
l’oligarchie conservera son contrôle sur d’importantes 
sections de l’économie, elle continuera d’agir 
comme le Cheval de Troie de l’impérialisme américain, 
sabotant et minant la révolution bolivarienne. Il est temps 
de se poser la question clé : peut-on laisser une poignée 
de riches parasites décider du sort de millions de personne 
 ? Ou va-t-on mettre un terme définitif à cette situation, 
c’est-à-dire exproprier les contre-révolutionnaires 
et prendre la voie de la démocratie socialiste ?

Le 15 août restera dans les annales de 
l’histoire révolutionnaire comme une grande victoire 
de la classe ouvrière – à une condition : que 
nous ne la gâchions pas, que nous ne laissions pas l’initiative 
à nos ennemis, et que nous leur portions les coups qui détruiront 
les bases de leur pouvoir. C’est la seule façon de consolider 
notre victoire et de la prolonger par une décisive transformation 
révolutionnaire de la société.

Alan Woods

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