Immédiatement, l’opposition a « catégoriquement refusé » de reconnaître les résultats du CNE. Pourtant, il est clair que le « non » l’a emporté à une large majorité.
Les premiers communiqués annonçaient même une majorité plus grande : 63% contre 37%. Cela doit être plus proche de la vérité. Dans les districts ruraux et les zones urbaines pauvres – où Chavez jouit d’un large soutien, et où il n’y avait pas de machines automatiques – le décompte manuel des votes creusera probablement encore l’écart.
Les masses debout
Le référendum a soulevé les masses. Il y a eu un taux de participation sans précédent, parce que tout le monde savait ce qui était en jeu. Les Vénézueliens ont fait jusqu’à 10 heures de queue pour voter. Notre correspondant à Caracas nous écrivait, dimanche soir, au sujet de l’état d’esprit qui régnait pendant la journée :
« Les célébrations de rue et l’euphorie qu’on peut lire sur les visages des gens des quartiers pauvres de Caracas contraste avec l’ambiance sombre des quartiers des escualidos (les beaux quartiers). Dans tous les quartiers, il y a eu de longues queues devant les bureaux de votes. Mais alors que dans les quartiers pauvres les gens attendent toujours pour voter, dans les beaux quartiers, il n’y a plus de queues. »
Le taux de participation était d’environ 90 %. Ce chiffre historique contraste nettement avec ceux des élections en Grande Bretagne ou aux Etats-Unis. C’est ce qui arrive lorsque les gens ont le sentiment que quelque chose d’important est en jeu. C’est ce qui arrive lorsque les gens sentent que la politique est importante et que leur vote peut faire une différence. Cela contraste nettement avec la situation des « démocraties occidentales », où beaucoup de gens ne vont même pas voter parce qu’ils se disent que quelque soit le résultat, cela ne changera pas grand-chose à leur vie. Et cependant, Bush et Blair estiment avoir le droit de donner des leçons de démocratie au peuple vénézuélien !
Le résultat exceptionnel du référendum de dimanche représente la huitième victoire électorale de Chavez et des bolivariens en l’espace de six ans. Cependant, l’opposition continue d’accuser Chavez d’être un « dictateur ». Cela ne tient pas devant les faits. On peut penser ce qu’on veut d’Hugo Chavez, mais ce n’est pas un dictateur. Au terme de presque six ans de pouvoir, le soutien populaire dont il jouit a augmenté. Après avoir rassemblé 56 % des voix aux élections de 1998, puis 59 % en 2000, il s’approche désormais des 60 %.
Battue à chacune des élections, l’opposition a essayé de renverser Chavez par un coup d’Etat en 2002, puis par une grève patronale de la compagnie pétrolière (la PDVSA). Après l’échec de ces deux tentatives, l’opposition a mis tout son poids dans le référendum révocatoire.
Tout cela est ironique. Le droit constitutionnel d’organiser un référendum révocatoire existe grâce à la nouvelle Constitution, qu’une Assemblée
Constituante élue a rédigée au cours de la première année de la présidence de Chavez. C’est Chavez qui a proposé à l’Assemblée l’idée d’une révocabilité des officiels élus. La majorité soutenait cette proposition,que l’opposition rejetait, bien qu’elle ait par la suite hypocritement utilisé ce droit dans le but de renverser le Président. D’ailleurs, si ces « démocrates » avaient gagné, leur premier acte aurait été de supprimer le droit d’organiser un référendum révocatoire !
Ces messieurs se présentent comme des démocrates,
mais, dans la pratique, ils montrent qu’ils n’acceptent
la « démocratie » qu’à condition de
gagner. L’opposition a poursuivi ses manœuvres jusqu’à
la dernière minute. Avant que les résultats officiels
ne soient annoncés par le CNE, les deux membres de l’opposition
qui siègent au CNE, Sobella Mejias et Ezequiel Zamora, remettaient
en cause les résultats. Par de telles manœuvres cyniques,
l’opposition cherche à jeter le discrédit sur
le référendum, de façon à préparer
le terrain à de futurs actes de sabotage.
La classe ouvrière et les pauvres du Venezuela
ont à nouveau fait preuve d’un infaillible instinct de
classe. Dans les quartiers ouvriers de Petare, dès 4 heures
du matin, les gens faisaient la queue devant les bureaux de vote.
Lorsqu’il est devenu clair que l’opposition avait perdu,
la joie populaire a explosé. Les rues qui entourent le Palais
présidentiel de Miraflores, à Caracas, étaient
remplies de manifestants pro-Chavez célébrant la nouvelle
victoire de la révolution bolivarienne. D’après
Venezuelanalysis.com,
« les Chavistes sont descendus dans les rues des quartiers ouvriers,
fêtant l’évènement en jouant de la musique.
Dans les zones ouvrières de Caracas, on pouvait également
entendre les explosions de pétards et de feux d’artifices,
comme pour les célébrations de la nouvelle année.
»
Le référendum constitue un coup dur
pour les contre-révolutionnaires, dont une section n’était
clairement pas disposée à accepter le résultat.
On rapporte que d’intenses négociations ont eu lieu entre
le Centre Carter, l’Organisation des Etats Américains
(OEA) et la Coordination Démocratique de l’opposition,
pour convaincre cette dernière d’accepter la victoire
de Chavez.
Un coup porté à la contre-révolution
Il est normal que les masses célèbrent
leur victoire. Elles ont une nouvelle fois infligé un coup
sérieux à la contre-révolution, la bloquant sur
le plan électoral. Mais les opposants à Chavez sont
également descendus dans la rue, répondant aux appels
de leurs leaders les invitant à célébrer leur
propre « victoire ». Les militants des groupes chavistes
on dénoncé cet appel, dont le but était de provoquer
le désordre public et d’éventuels blocage de routes
– comme cela s’est déjà vu il y a quelques
mois. Un appel de l’opposition à la « rébellion
civile », pour protester contre la durée de la procédure
électorale, confirme ces craintes.
Les contre-révolutionnaires comptaient utiliser
le référendum pour provoquer de nouveaux affrontements
et incidents. Leur espoir est toujours le même : créer
suffisamment de chaos pour provoquer un coup d’Etat. Tel aurait
été le scénario si le résultat du référendum
avait été serré.
Huberto Calderon Berti et Cesar Perez Vivas, leaders
de l’opposition et du COPEI (un parti de droite), on donné
une conférence de presse dimanche soir pour remercier les observateurs
internationaux pour leur présence lors de cette « élection
historique ». L’expression misérable, sur le visage
de Berti, en disait suffisamment long. Les choses ne se sont pas passées
comme prévu ! Les contre-révolutionnaires espéraient
que leur contrôle des médias de masse leur permettrait
de gagner le référendum. Par ailleurs, ils comptaient
sur l’appui à peine voilé de Washington et de
la plupart des gouvernements de l’Amérique latine –
en la personne de Jimmy Carter et de l’Organisation des Etats
Américains (OAE).
Le rôle des « observateurs » étrangers
On attend toujours le verdict des observateurs internationaux,
y compris ceux de l’ancien président américain
Jimmy Carter et de l’OAE. Plus de 400 observateurs internationaux,
y compris une mission de l’OAE, sont venus au Venezuela pour
« observer » le déroulement du référendum.
Le niveau d’ingérence étrangère dans les
affaires internes du Venezuela était sans précédent.
Ce référendum révocatoire était le processus
électoral le plus étroitement surveillé de l’hémisphère
occidental. Ce qui n’était certainement pas le cas des
dernières élections présidentielles, au cours
desquelles George W.Bush a fraudé. Mais ces petites contradictions
n’émeuvent pas tellement les critiques internationaux
du gouvernement Chavez.
L’élément le plus connu de la
« mission d’observation » est le Centre Carter,
fondé par l’ancien Président des Etats-Unis, Jimmy
Carter. Cet homme était un médiocre Président,
mais il a d’excellentes qualifications comme intrigant diplomatique.
Le Président Chavez m’a dit comment Jimmy Carter avait
pleuré lorsqu’il avait appris les terribles conditions
de vie des pauvres vénézueliens. Son habileté
à pleurer à tout moment est un héritage des terres
bibliques du sud des Etats-Unis. Nul ne doute que ses ancêtres
pleuraient sur la condition des pauvres, pendant qu’ils s’enrichissaient
sur le dos des esclaves noirs. Ce type d’hypocrisie chrétienne
est l’arme la plus utile dans le domaine de la diplomatie internationale
– et Jimmy Carter la manie avec la plus extrême perfection.
De fait, l’hypocrisie est ces temps-ci très
en vogue au Venezuela. La contre-révolution ne peut pas se
permettre d’apparaître publiquement telle qu’elle
est réellement, mais doit se cacher sous les traits de la «
véritable démocratie », et ce même si son
objectif réel est d’instaurer une dictature au Venezuela.
De nombreuses organisations contre-révolutionnaires sont apparues
sous les traits de groupes de défense des « droits de
l’homme », etc. Pour tromper l’opinion publique,
les choses doivent êtres changées en leur contraire :
une défaite électorale doit être présentée
comme une victoire, une victoire comme une défaite, la dictature
comme la démocratie, la démocratie comme la dictature,
et ainsi de suite.
L’organisation Súmate est une spécialiste
de ce genre d’hypocrisie et de tromperie. Súmate, qui
est supposée être une association civile et non-partisane,
est en réalité un groupe qui soutient l’opposition,
et que finance Washington. La co-directrice de Súmate, Maria
Corina Machado, a participé au coup d’Etat de 2002 qui
a brièvement renversé Chavez : elle a signé les
décrets du prétendant à la dictature Pedro Carmona.
Súmate a utilisé l’argent de
ses généreux donateurs américains pour organiser
une large équipe de « volontaires », dont l’objectif
était de collecter le plus grand nombre possible de votes «
oui » à la sortie des urnes. Ces « résultats
objectifs » auraient alors pu être présentés
comme la « preuve » que l’opposition avait gagné,
et être utilisés comme élément de propagande
pour provoquer des troubles, une fois annoncée la victoire
de Chavez.
Malgré son image publique d’«
institution impartiale », le Centre Carter est un instrument
de Washington. Il dépend du financement américain. Et
comme le dit le proverbe anglais : c’est celui qui paye le musicien
qui choisit la chanson. Or on sait bien que l’ensemble de l’establishment
politique américain s’oppose à Chavez et soutient
l’opposition.
Carter en appelle à la prudence
Il ne fait aucun doute que les sympathies de Carter
et de l’OAE allaient à l’opposition. Cependant,
les plans de l’opposition consistant à utiliser les «
observateurs » étrangers ont été anéantis
par la réponse massive qu’a suscitée la campagne
électorale. La campagne elle-même a été
menée de la manière scrupuleusement juste et démocratique.
Aucune des irrégularités espérées par
l’opposition n’a pu être constatée.
Tôt dans la matinée de dimanche, après
avoir visité plusieurs bureaux de vote, Carter a été
obligé de reconnaître que les queues d’électeurs
étaient « extrêmement longues et disciplinées
». Il a ajouté que « dès les premières
heures de la journée, nous avons visité plusieurs bureaux
de vote de Caracas, où il y a des milliers de gens qui attendaient
avec beaucoup de patience et de calme. » Cesar Gaviria, le secrétaire
général de l’OAE, a déclaré dimanche
que les résultats du référendum seraient «
dignes de confiance ».
Qu’est-ce que ces messieurs-dames pouvaient
bien ajouter ? L’intention première de l’OAE et
du centre Carter était de faire pression sur le gouvernement
de Caracas pour parvenir à un « compromis » avec
l’opposition, ou, si possible, de manipuler le résultat
du référendum en faveur de celle-ci. C’est probablement
la raison pour laquelle l’annonce des résultats officiels
a été retardée.
Une partie des « durs » de l’opposition
a sans doute demandé à l’OAE et au Centre Carter
de collaborer à de telles manœuvres. Certains secteurs
de l’opposition avaient annoncé leur intention de donner
leurs propres résultats 5 heures avant la fermeture des bureaux
de vote. Telle semble avoir été la position du leader
de l’opposition Enrique Mendoza. Cela aurait été
une grande provocation. Mais le Centre Carter et l’OAE ont compris
qu’il était inutile et contre-productif d’essayer
de contester le résultat du référendum.
Lundi, à une heure et demie du matin, les
officiels du Centre Carter et de l’OAE sont sortis d’une
réunion avec le Conseil National Electoral. Ils ont désespérément
essayé de convaincre la Coordination Démocratique (opposition)
d’accepter la victoire de Chavez. La discussion a du être
très tendue. Mais Carter ne pouvait pas suivre les «
durs » de l’opposition. Il est certainement un bandit
impérialiste, mais il n’est pas complètement fou.
Une tentative flagrante de donner la victoire à l’opposition
en recourrant à la fraude aurait immédiatement provoqué
une explosion qui aurait échappé à leur contrôle.
Carter, qui est un représentant relativement
sensé de l’impérialisme américain, a donc
du faire pression sur l’opposition pour qu’elle se calme.
Le journal vénézuelien Diario Vea rapporte
que Jennyfer McCoy, une dirigeante de la « mission Carter »,
a indirectement critiqué la décision de l’opposition
d’annoncer un résultat non officiel et avant l’heure
prévue. McCoy aurait déclaré que tous les acteurs
politiques devraient attendre l’annonce des résultats
par l’organisme gouvernemental dont c’est la fonction,
c’est-à-dire le CNE.
Le Centre Carter et l’OAE ont compris qu’il
était vain et contre-productif d’essayer de nier le résultat
du référendum. Mais il ne s’agit que d’une
décision tactique. Ils comprennent qu’à ce
stade un coup d’Etat est hors de question, le rapport de
force entre les classes ne leur étant pas favorable. Par conséquent,
une partie de l’opposition, tout au moins, devra accepter à
contre-cœur la victoire de Chavez. Tout ce qu’ils peuvent
faire, c’est jeter le doute sur le déroulement du vote,
exagérer les irrégularités, crier à la
fraude, etc. C’est ce qu’ils font. Et en fait, ils avaient
déjà commencé à le faire avant même
la tenue du référendum.
Et maintenant ?
Les impérialistes comprennent que ce n’est
pas le moment de tenter un nouveau coup d’Etat, qui mènerait
à la guerre civile – une guerre civile qu’ils perdraient
certainement. Aussi ont-ils décidé d’adopter
une tactique différente. La stratégie de l’assaut
ayant échoué, ils vont recourir à la stratégie
du siège. La lutte n’est pas terminée, elle n’est
que transférée sur un autre plan. Les contre-révolutionnaires
et leurs alliés impérialistes attendront jusqu’à
ce que le rapport de force entre les classes leur soit plus favorable.
Ils reprendront l’offensive. Mais pour le moment, ils sont forcés
d’opérer un repli tactique et de penser leurs blessures.
Peut-on dire que tout est réglé et
que l’opposition a été battue de façon
décisive ? Certainement pas. Le référendum a
montré que la société vénézuélienne
est extrêmement polarisée entre la droite et la gauche.
Cette polarisation ne disparaîtra pas du fait du référendum,
mais au contraire ne fera qu’augmenter. En la matière,
le référendum n’a rien résolu.
Les contre-révolutionnaires vont regrouper leurs forces et
préparer une nouvelle offensive pour le moment où les
conditions seront plus favorables.
Sur la scène internationale, ils ne vont pas
mettre un terme à leur campagne bruyante contre larévolution
vénézuélienne. Ils ne vont pas cesser de prétendre
que Chavez a des tendances autoritaires. Par le biais d’organisations
comme Súmate, ils vont publier de faux résultats du
référendum, de façon à prétendre
que le gouvernement de Chavez a fraudé. Ils vont continuer
de saborder et de faire obstacle aux progrès de la révolution.
Ils vont tenter de créer une situation de chaos économique
et social. Ils ne seront jamais satisfaits tant que Chavez ne sera
pas renversé et les acquis de la révolution bolivarienne
complètement liquidés.
La nouvelle victoire du gouvernement Chavez place
l’opposition bourgeoise dans une position difficile. Pour la
quatrième fois, une élection libre a donné une
majorité décisive à Chavez. La bourgeoisie vénézuélienne
est de plus en plus désespérée. La lutte des
classes ne cesse de s’intensifier. Encouragés par le
résultat du référendum, les travailleurs et les
paysans demanderont davantage de réforme et un approfondissement
du processus révolutionnaire. La bourgeoisie et les impérialistes
demanderont une halte et un retour en arrière. Le gouvernement
se trouvera pris en étau entre ces forces contradictoires.
La participation massive au vote reflète la très grande
polarisation de la société vénézuélienne.
La question posée concernait le maintien au pouvoir de Chavez,
mais des problèmes beaucoup plus profonds sont en jeu, et ces
problèmes doivent encore être résolus. Il était
nécessaire de gagner le référendum, mais le résultat
du référendum ne va pas en lui-même résoudre
ces problèmes fondamentaux. Il ne fera que les poser de façon
plus vive.
Les dirigeants du mouvement bolivarien qui expliquaient
que le référendum permettrait de réduire au silence
les ennemis de la révolution ont eu la preuve de leur erreur.
Les ennemis intérieurs et extérieurs de la révolution
ne peuvent être conciliés par des élections, des
référendums et des négociations. Ils ne se seront
satisfaits que lorsque la révolution sera battue. Ne pas le
reconnaître est le comble de l’irresponsabilité.
A plusieurs occasions, au cours de ces dernières
années, lorsque les masses ont mis en échec la contre-révolution,
des opportunités en or se sont présentées de
pousser la révolution à son terme et d’arracher
une fois pour toute son pouvoir à l’oligarchie. Mais
à chaque occasion, l’opportunité a été
gâchée. Les dirigeants du mouvement bolivarien se sont
laissés séduire par les sirènes qui en appelaient
à la « modération » et à la «
négociation ». Le résultat inévitable fut
une nouvelle offensive de la contre-révolution.
Il est temps de tirer les enseignements ! On ne peut
pas faire la moitié d’une révolution. Tant que
l’oligarchie conservera son contrôle sur d’importantes
sections de l’économie, elle continuera d’agir
comme le Cheval de Troie de l’impérialisme américain,
sabotant et minant la révolution bolivarienne. Il est temps
de se poser la question clé : peut-on laisser une poignée
de riches parasites décider du sort de millions de personne
? Ou va-t-on mettre un terme définitif à cette situation,
c’est-à-dire exproprier les contre-révolutionnaires
et prendre la voie de la démocratie socialiste ?
Le 15 août restera dans les annales de
l’histoire révolutionnaire comme une grande victoire
de la classe ouvrière – à une condition : que
nous ne la gâchions pas, que nous ne laissions pas l’initiative
à nos ennemis, et que nous leur portions les coups qui détruiront
les bases de leur pouvoir. C’est la seule façon de consolider
notre victoire et de la prolonger par une décisive transformation
révolutionnaire de la société.
Alan Woods