Louis Sarkozy, le fils de l’ancien président Nicolas Sarkozy, celui-ci jugé délinquant multirécidiviste, apparaît très souvent sur les plateaux TV pour donner son opinion sur de nombreux sujets. Il avait notamment déclaré, sans retenue aucune, que s’il avait été » aux manettes « , il aurait « brûlé l’ambassade d’Algérie » et » stoppé tous les visas », et au sujet des palestiniens de Gaza « qu’ils crèvent tous ! ».
Invité dans l’émission Quelle époque ! animée par Léa Salamé pour son petit livre sur Napoléon Bonaparte, alors qu’il ne fait pas partie des historiens qui font autorité et qui ont passé des années et des années à effectuer des recherches sur le sujet, Louis Sarkozy a été la cible d’un humoriste qui a fait référence au fait que son père était un voleur. Il est resté sans réaction, mais s’en est plaint par la suite sur le plateau de BFMTV en confiant qu’il savait qu’en se rendant sur une chaîne publique, il ne s’attendait pas à autre chose. Cette explication, à savoir que l’audiovisuel public serait gauchisé et que les personnalités de droite y seraient malmenées, est un argument largement utilisée par sa classe.
Vexé comme un enfant qui aurait été visiblement très chouchouté, il n’a pas trouvé la blague drôle, surtout parce qu’elle le concerne, et prétend que l’humoriste, sur le service public, appartient à un clan et agit en tant que tel.
En parlant de clan, nous ne pouvons que nous rappeler que Louis Sarkozy est le fils d’un président qui a dans son cercle d’amitiés proches le grand patronat : par exemple, Bernard Arnault (plus grande fortune européenne et propriétaire de la marque de luxe LVMH, des journaux les Echos, le Parisien, Paris Match et de la radio Radio Classique) et Martin Bouygues (PDG du groupe) ont été les témoins à son mariage ; autre exemple, pour fêter sa victoire lors des élections le soir du 6 mai 2007, étaient invités de nombreux PDG dont Vincent Bolloré, Bernard Arnault, Martin Bouygues, Serge Dassault, Patrick Kron le PDG d’Alstom, François Pinault, Henri Proglio le PDG de Veolia, son frère Guillaume Sarkozy qui a été à la tête du Medef, des personnes très influentes dans les médias comme Arthur ou Nicolas Beytout, ou dans les instituts de sondage comme Pierre Giacometti.
C’est vrai que Louis Sarkozy sait de quoi il parle quand il évoque l’idée de clan, d’autant plus que son parrain n’est autre que Martin Bouygues, patron du groupe Bouygues…et du groupe TF1-LCI. Des mauvaises langues diront sans doute que le fait que Louis Sarkozy devienne aussi facilement chroniqueur sur LCI est peut-être dû à autre chose qu’à ses compétences de chroniqueur. Mais pour lui, quand on n’est pas de gauche, sur le service public s’exerce une violence, qui va jusqu’à l’exclusion, bref c’est du wokisme (sic !). Lui qui est le produit d’un clan, d’une classe des grands capitalistes français, à qui l’on déroule le tapis rouge dans les principaux médias, et qui pourtant n’a jamais rien accompli de notable, s’en prend au service public pour une blague évoquant les délits de son père.
Louis Sarkozy n’en reste pas là et en profite pour attaquer le communisme. Apprenant que Fabien Roussel était l’invité juste avant lui, il dit : « Comment c’est possible qu’il y ait encore un parti communiste ? ». Il explique sa surprise en confiant qu’il vit aux États-Unis depuis une dizaine d’année, et que dans ce pays le communisme est plus qu’un tabou, c’est l’ennemi juré.
Voilà qui est lâché. Évidemment que pour les États-Unis, pays dirigé par des représentants et défenseurs du capitalisme, ou bien actuellement par les capitalistes eux-mêmes, le communisme est l’ennemi à abattre. Mais en fait cette lutte s’observe dans tous les pays du monde. Nous ne connaissons pas un seul pays au monde où, pour les partis représentant les intérêts des capitalistes de leur propre pays, le communisme ne serait pas l’ennemi à faire disparaître. D’ailleurs, Louis Sarkozy se dit choqué qu’avec les scores électoraux du Parti communiste, celui-ci ne change pas d’étiquette. Mais, au risque de choquer Sarkozy et toute la classe qu’il représente, nous sommes nombreux à penser que le communisme (à ne pas confondre avec les caricatures qui s’en sont réclamées) est le seul système qui puisse permettre à l’humanité de s’émanciper.
Louis Sarkozy poursuit son combat idéologique en déclarant que « Marx était un personnage assez insupportable en règle générale » …en reconnaissant qu’ « il a fait des constats qui ont changé notre existence économique et politique ». Il faut reconnaître, avec humour pour le coup, que Karl Marx est venu poser de graves problèmes à la classe capitaliste qui pensait engranger des profits faramineux sans entraves sérieuses et sans alternative possible. Nous comprenons que s’il y a bien un personnage dans l’histoire de l’humanité qui soit gênant pour un Louis Sarkozy qui a conscience qu’il utilise des millions et des millions d’euros pour sa propulsion dans le champ médiatique, soutenu par le parrain, c’est bien Marx ! Effectivement les idées de ce penseur politique ouvrent les yeux sur la lutte des classes qui existe bel et bien, sur la réalité en somme, et dont de nombreux travailleurs n’ont pas une idée claire et formulée !
Louis Sarkozy a beau nous faire part de son parcours, ce dernier n’a rien de particulier ni d’exceptionnel par rapport à des milliers et des milliers de personnes de son âge. Ce qui le distingue particulièrement est qu’il est l’héritier d’une classe bourgeoise dont il défend les intérêts afin que les capitalistes français continuent de se gaver . Et le tapis rouge médiatique est déroulé devant lui : Madame Figaro (propriété de Dassault) titrait encore il y a quelques jours « Louis Sarkozy et Nathalie Husic, le couple ambitieux qui monte, qui monte… ».
Nous ne sommes pas dupes. Derrière la présentation de ce livre que personne ne lira, il y a la présentation, voire la création, sous les projecteurs d’un leader qui pourra incarner l’idéologie dominante, l’idéologie de la classe dominante, qui consiste à faire persister un système économique qui profite à une minorité de la population.
Quant à nous, soyons tous à leurs yeux des « personnages assez insupportables en règle générale » !
Eric JOUEN