Lutte contre la loi El Khomri : bloquons l’économie en Seine Maritime !

La mise en place de loi El Khomri poursuit son cours. La seconde version de la loi est légèrement moins agressive que la première mouture, néanmoins la philosophie générale reste la même : faciliter les licenciements, casser le Code du Travail, donner plus de pouvoir au patronat au détriment des organisations syndicales, etc.…

De fait, au parlement, cette loi est contestée par la droite, qui la considère pas assez  agressive, et par le PCF – Front de Gauche et les soi-disant frondeurs du PS pour les raisons citées plus haut. C’est par le 49.3 que le gouvernement va imposer cette loi par la force, montrant son vrai visage par le recours aux méthodes antidémocratiques au parlement et par la répression policière dans la rue. On le voit avec la brutalité policière  contre les différentes manifestations qui ont jalonné la lutte contre la loi El Khomri.

La mobilisation ne faiblit pas. Depuis le coup de force antidémocratique du gouvernement, la détermination des militants n’a fait que se renforcer. Le 28 avril, déjà, au Havre (voir notre article Au Havre : la lutte se durcit), les dirigeants de la CGT avaient prévenu le gouvernement que, s’il s’entêtait à maintenir ce projet de loi, il y aurait un durcissement du mouvement. Chose promise chose due. Depuis mardi, les dépôts de carburant et raffineries sont bloqués par les 2500 dockers organisés par la CGT, les routiers, les syndicats des raffineries et pétrochimie ainsi que les nombreuses industries du complexe industrialo-portuaire du Havre.

À Rouen, le syndicat CGT du GPMR (Grand Port Maritime de Rouen) a également voté le blocage des deux dépôts de carburant pour une durée de 72 heures, soutenu par un nombre important de militants CGT de la région de Rouen et suivies par les autres organisations syndicales impliquées dans la lutte, ainsi que Nuit Debout de Rouen. La journée du 19 mai a montré que la mobilisation était loin de s’essouffler avec plus de 10 000 manifestants à Rouen et 15 000 au Havre. A la suite de cette journée, dans une ambiance survoltée, la poursuite du blocage a été votée à l’unanimité, au moins jusqu’à la fin de la semaine.

Finalement, il a fallu l’intervention des CRS  en nombre impressionnant pour lever les blocus, ce vendredi en fin d’après-midi, sur ordre de Valls et avec menaces à l’encontre des Préfets qui se sont opposés à ces interventions. Mais le rendez-vous est donné, les militants de la CGT ne sont pas prêts à abandonner le combat.

Tous sont conscients que la lutte doit passer à une étape supérieure. Il faut bloquer l’économie pour maintenir et renforcer la pression sur un gouvernement aux ordres du MEDEF. Le carburant représente un point névralgique de l’économie capitaliste. La Seine Maritime est un des points centraux de raffinerie et de stockage de carburants, grâce à ses ports. Les actions ont impacté  l’économie de façon significative. Contrairement à ce que prétendent les médias, les stations d’essence sont presque toutes à l’arrêt dans la région du Havre et de Rouen, et le phénomène se propage sur toute la région nord-ouest de la France. La levée des blocus va malheureusement permettre le ravitaillement des stations pendant le week-end.

Gauthier HORDEL, CGT 76

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