Le « débat » sur l’identité nationale – ou la faillite du gouvernement Sarkozy

Le lancement d’un prétendu « débat » sur l’identité nationale, savamment orchestré par l’Elysée, n’était que le prétexte d’un véritable déferlement de propos racistes de la part du gouvernement, de personnalités de l’UMP et de divers « observateurs » acquis au pouvoir. Cette propagande vise principalement la communauté musulmane. Sur fond de crise économique, il s’agit de désigner des boucs émissaires. Il faut diviser les travailleurs, les dresser les uns contre les autres, sur des critères de couleur, de « race » ou de religion, pour masquer les vraies causes de la débâcle économique et sociale à laquelle le capitalisme nous a conduits.

Sarkozy fustige ceux qui « tuent des moutons dans leurs appartements ». Il a déclaré que les Français ne supporteraient pas que le paysage national soit dénaturé par des minarets. Nadine Morano s’emporte contre les « jeunes musulmans » qui portent leur casquette à l’envers et parlent le « verlan » – au lieu de chercher du travail. Pour Brice Couvre-Feu, « c’est quand il y en a beaucoup que ça pose des problèmes ». André Valentin, maire UMP de Gussainville, verse une touche d’élégance au débat, en expliquant que dix millions de personnes, en France, seraient « payées pour ne rien foutre ».

Cette campagne de stigmatisation souligne la faillite de Sarkozy et de son gouvernement. Les perspectives mirobolantes présentées au cours de la campagne présidentielle ne se sont pas réalisées. Au lieu de la croissance économique, de la hausse du pouvoir d’achat, du plein-emploi et de la réduction des inégalités, nous avons un véritable effondrement de l’outil productif et une augmentation brutale du chômage et de la misère. Le système de la course au profit n’offre aucun avenir digne de ce nom à la masse de la population. La classe capitaliste est devenue complètement parasitaire. Elle s’engraisse sur le dos de la société. Elle est incapable de résoudre les problèmes économiques et sociaux – parce qu’elle en est la cause. C’est pourquoi il lui faut, à l’attention des esprits crédules, indiquer une autre catégorie sociale prétendument parasitaire, en l’occurrence les « étrangers ». Les allusions à Jean Jaurès, à Guy Moquet, et les images fleuries d’un avenir radieux qui jalonnaient la campagne présidentielle – tout ceci a fait place à des discours d’inspiration pétainiste. La propagande du gouvernement actuel au sujet des « immigrés » et des musulmans répond essentiellement aux mêmes objectifs que la propagande anti-Juif de Pétain et Laval, en leur temps, bien que sous une forme plus « subtile » et hypocrite. Il s’agit d’accabler un ennemi « extérieur à la nation » et de sauvegarder les intérêts des capitalistes par l’incitation à la haine raciale. Diviser pour mieux régner.

Les militants du PCF sont en première ligne de la lutte contre cette politique raciste. Ils sont pour l’union de tous les travailleurs, de toutes les victimes du capitalisme, dans une lutte commune contre ce système injuste. Victimes d’une exploitation scandaleuse de la part de leurs employeurs, les travailleurs « sans papiers » qui se sont organisés dans la CGT et qui luttent pour leur régularisation et pour l’amélioration de leurs conditions de travail, ont donné un magnifique exemple de ténacité militante. Ils doivent avoir les mêmes droits que tous les autres travailleurs. Leur « identité nationale » n’a aucune importance. Marx déclarait que les travailleurs n’ont pas de patrie. Quelle que soit la couleur de notre peau et quel que soit le pays indiqué sur nos passeports, nous faisons tous partie de la même classe : le salariat. Nous avons des intérêts communs face aux capitalistes.

En tant que communistes et syndicalistes, profitons de ce « débat » honteux sur l’identité nationale pour réaffirmer haut et fort, dans notre programme et dans nos luttes, les idées internationalistes qui symbolisent les meilleures traditions militantes du mouvement communiste et syndical.

La Riposte

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